Usine CUsine C
1345, avenue Lalonde
Montréal, Québec, H3L 5A9
Téléphone : 514-521-4198
Fax : 514-521-3681
Billetterie : 514-521-4493
www.usine-c.com
Historique du théâtre
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Usine C, historique
 


Fondée par Carbone 14 en mars 1995, l'USINE C est un Centre de création et de diffusion pluridisciplinaire qui accueille, soutient et diffuse chaque saison la création contemporaine en théâtre, danse, musique, art électronique et électroacoustique.

Récipiendaire de plusieurs prix d'architecture, cet équipement culturel a doté Montréal d'une salle de diffusion d'une capacité intermédiaire de 472 places et d'un studio de répétition à géométrie variable spécifiquement équipés pour répondre aux besoins de la création d'aujourd'hui.

Soucieuse de diffuser auprès de tous les publics, l'Usine C invite des créateurs de la scène nationale et internationale et maintient des rapports privilégiés avec des centres du Québec, du Canada et de l'étranger. Ainsi, l'objectif poursuivi est d'offrir aux compagnies d'ici et d'ailleurs une fenêtre de diffusion privilégiée en favorisant les échanges artistiques.

De plus, l'Usine C joue un rôle actif dans le soutien à la création en offrant à des organismes de la relève des équipements et des conditions qui facilitent le travail de recherche. La résidence de création constitue un moyen puissant pour permettre l'émergence d'oeuvres authentiques et augmenter l'impact de la création artistique.

Fondation et historique de l'Usine C

L'implantation de l'Usine C dans le quartier centre-sud de Montréal n'est pas qu'un geste immobilier. Ce choix s'inscrit dans la continuité de l'oeuvre commencée, il y a 13 ans, avec la cofondation par CARBONE 14, le Nouveau Théâtre Expérimental et Omnibus du théâtre Espace Libre situé rue Fullum près d'Ontario.

Danièle de Fontenay et Gilles Maheu, les cofondateurs de ce nouveau centre de création, ont développé avec les architectes Saucier-Perrotte et les scénographes de Scéno Plus un concept d'équipement culturel qui intègre à la fois la simplicié et la convivialité à l'efficacité des équipemens techniques de pointe aujourd'hui disponibles.

La réutilisation de l'ancienne usine Raymond a permis de préserver une portion d'histoire de ce quartier et de sauvegarder une pièce du patrimoine industriel montréalais.

L'ancienne usine Raymond, sise en retrait des grandes artères commerciales, offrait tous les préalables nécessaires à la conception du projet que caressait CARBONE 14. Le coût peu élevé du mètre carré a permis d'étendre de plain-pied tous les lieux de production et de diffusion.

L'implantation de l'Usine C, au coût de 8 millions de dollars, dans ce secteur du centre-sud de Montréal constitue en soi un élément majeur dans la relance du développement urbain de cette portion problématique du centre-ville.

Conçue pour répondre aux exigences spécifiques de la recherche et de la création, la salle de diffusion d'une capacité maximale de 472 places peut s'adapter à toutes les configurations scénographiques.

Le corps principal de l'usine, solide et suffisamment vaste pour permettre le regroupement d'organismes culturels, a pu être restauré à peu de frais; un grand terrain vacant entouré de rues sur trois côtés, a pu accueillir la construction des salles de répétition et de diffusion selon les dimensions souhaitées.

Tous ces avantages réunis ont permis l'aménagement et l'équipement de ce grand complexe de 50 000 pi2 incluant le centre d'arts médiatiques PRIM ainsi qu'un autre étage d'espaces locatifs, tout en respectant les budgets alloués.

Toute l'architecture fut articulée à partir de leur culture industrielle déjà présente dans le bâtiment existant et respect la nature de l'ancienne usine. Cette volonté se révèle dans la préservation, partout où ce fut possible, des colonnes et des plafonds de béton existants; on la retrouve aussi dans le dessin industriel des poutrelles maîtresses de la salle de diffusion et dans le mur de fond de scène construit à partir de briques recyclées. Tout en étant cohérent, ce choix architectural judicieux a permis d'éviter la tentation de matériaux coûteux et de préserver ainsi, contre vents et marées, l'enveloppe destinée aux équipements de scène et à l'aménagement des studios de son et de vidéo de PRIM.

Pour répondre aux exigences d'une salle à géométrie variable, la salle de diffusion est équipée de gradins mobiles qui peuvent être déplacés rapidement sur coussins d'air; le plafond technique, conçu pour répondre à tous les dispositifs scénographiques, est également entièrement mobile et l'acoustique est prévue pour répondre aux besoins tant du théâtre que de la musique live.

Architecture

L'archéologie industrielle qu'offrait l'ancienne usine Raymond, la lecture de ce lieu comme une structure industrielle typique du début du siècle, la large surface de terrain adjacent que laissait le bâtiment de béton et la localisation unique presqu'invisible du bâtiment prônaient en faveur du choix de ce lieu. Le concept développé vise à tirer profit de la morphologie du site, de ses dimensions et à mettre en valeur sa nature industrielle.

Cette nature industrielle s'exprimera d'abord par le choix de laisser l'édifice de béton presqu'à son état existant, juxtaposant de manière détachée tous les nouveaux éléments nécessaires à la transformation de l'édifice en un lieu de création.

Celui-ci contient toutes les activités d'accueil, de production et d'administration. Le béton est gardé nu, l'édifice reste une masse qui s'oppose à la structure légère d'acier des nouvelles salles de spectacles et de répétition.

Partout dans l'édifice de béton, nous retrouvons une ponctuation de traces, de coupures et de déchirures; c'est l'archéologie du geste humain. De nouveaux éléments aussi coulés en béton comme le mur de la rampe, amènent cette notion d'archéologie inventée et intriguent le visiteur.

Les espaces d'accueil du hall, café, toilettes et vestiaire s'organisent à l'intérieur du rez-de-chaussée de l'usine existante sur le principe du plan libre. La simplicité de l'organisation spatiale exploite bien la nature "brute" de cet ancien lieu industriel. Cette nature industrielle sera d'ailleurs l'âme du projet. La cheminée adjacente au hall constitue un signal intéressant pour l'Usine C; elle sera le point de repère de l'activité artistique et deviendra le support de la sculpture réalisée par l'artiste Richard Purdy. Le choix de la cheminée semblait à la fois logique et téméraire. Le sculpteur Richard Purdy a relevé ce défi en ponctuant le sommet de cette cheminée d'un objet mystique fait d'acier corten sur le thème "Deus ex machina".

L'exposition du béton de la trame originelle, l'utilisation précise de rideaux de verre ultra transparent, la renaissance de l'acier corten produite par le vieillissement progressif de ce matériau, engendrent un rapport subtil entre les anciennes surfaces et les volumes ajoutés. Ce jeu de contrastes est aussi présent dans la relation entre les surfaces lisses des panneaux en acier galvanisé et les surfaces dures. La pierre naturelle et la brique de teinte similaire à la brique existante se composent en panneaux et les surfaces de verre permettent de lire cet assemblage.

À l'intérieur, le linoléum foncé du plancher et l'ardoise naturelle polychrome ne transgressent pas cette règle de laisser le béton comme matériau de référence. Plâtre coloré, acier peint et naturel, bois brut et verre portent le même respect.

Critiques

"Le travail d'architecture de l'Usine C a été pensé en fonction du respect du lieu original, de l'usine, avec ses matériaux simples et bruts. On a voulu respecter la culture industrielle de ce bâtiment de la première moitié du siècle, gardant les colonnes et les plafonds de béton, et l'on devinait déjà, hier, dans le chantier, la qualité des rencontres avec les nouveaux matériaux, le verre, le métal, le fer, le bois.

C'est l'artiste Richard Purdy qui réalisera la commande du 1% en imaginant une oeuvre à partir de la grande cheminée de l'usine autour de laquelle se déploiera ce nouveau lieu de création qui donnera à ce quartier de Montréal un poumon culturel pétant de santé." Robert Lévesque, Le Devoir en date du 23 février 1995

"Un site impressionnant, une disposition nouvelle, chaleureuse, intelligente des salles à l'intérieur de cette ancienne usine de la compagnie Raymond. Enfin on pourra casser la croûte, prendre un verre et discuter à l'intérieur d'un édifice théâtral." Jean Beaunoyer, La Presse en date du 27 février 1995

"Il aurait fallu applaudir, mardi les concepteurs, les ouvriers, les architectes qui ont réussi une véritable oeuvre d'art, un lieu théâtral qui place Montréal parmi les grandes capitales du théâtre du monde." Jean Beaunoyer, La Presse en date du 30 mars 1995

"Parmi les nouvelles salles, c'est sans contredit la plus spectaculaire, la plus esthétique, la plus agréable et la mieux pensée. Allez-y seulement pour le coup d'oeil. C'est un pur ravissement.

Fini le style drab façon polyvalente ou CLSC. Fini le gypse à la tonne et les couleurs qui rendent malade. Quand on entre dans le vaste hall de l'Usine C, on se croit à Berlin ou à Soho. Le béton poli est apparent, les poutres aussi, mais surtout il y a de l'espace à revendre; des kilomètres de pieds carrés (plus précisément 50 000) qui permettent de respirer et donnent envie de danser ou de jouer aux quilles." Nathalie Petrowski, La Presse en date du 30 mars 1995

Prix

Lors de la remise des Prix d'excellence en architecture 1995, décernés par l'Ordre des architectes du Québec le 9 novembre dernier, les architectes Saucier-Perrotte et l'Usine C ont remporté une mention spéciale dans la catégorie conservation architecturale.

L'Usine C s'est vue décerner un prix Orange "en localisant une fonction culturelle de ce niveau dans un quartier au présent incertain" par l'organisme Sauvons Montréal, lors de sa remise de prix annuelle, en décembre dernier.

Bibliographie

Yves Raymond, "Espaces transformables, espaces problématiques", Cahiers de théâtre JEU, n.79, p.83
Joseph Baker, "Theatres:Urban Interludes", Canadian Architect, mars 1996,p.18
Gilles Deschênes, "L'automatisation à la rencontre de l'art", Électricité Québec, Vol.44 n5, p.12
Ministère de la Culture et des Communications, Bilan de l'Intégration des Arts à l'Architecture et à l'Environnement 1994-1995, p.16.
Architecture Canada 1997, Les Prix du Gouvernement général pour l'Architecture, p. 154.

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Tiré du site web de l'Usine C