Mon(Theatre).qc.ca, votre site de théâtre
Le brasier
Du 23 janvier au 3 février 2018

Claudette, Claudie, Claudine, Carole, Clément et Caroline ont tous un point commun, mais ils semblent l’ignorer : ils doivent surmonter l’enfance traumatique. À grands coups de marteau s’il le faut. Dans cette ronde de trois, chacun s’aménage des refuges pour survivre au poids de l’histoire familiale qui les hante.

Hautement absurde, terriblement drôle et magnifiquement construit, Le brasier est à la fois une féroce comédie noire et un drame héréditaire. David Paquet mélange humanité et franchise avec le superbe sens de la formule qu’on lui connait et, soutenu par une éblouissante distribution, nous y arrache le rire comme on nous arracherait une dent. Après avoir connu un succès remarquable en 16/17, la pièce s’offre une reprise bien méritée.


Texte David Paquet
Mise en scène Philippe Cyr
Avec Paul Ahmarani, Kathleen Fortin, Dominique Quesnel

Crédits supplémentaires et autres informations

Assistance à la mise en scène et régie Émilie Gauvin
Scénographie et costumes Odile Gamache
Éclairages Cédric Delorme-Bouchard
Environnement sonore Mykalle Bielinski
Photo Christian Blais, Design Gauthier

Durée 1h10

Mardi 19h
Mercredi au vendredi 20h
Samedi 16h

Rencontre avec l'équipe 30 janvier

Une productions de l'Homme alumette


______________________________________
Critique disponible
            
Critique

critique publiée en 2016

Les histoires de famille, personnellement, j’aime ça. Les liens, les secrets, les gestes d’amour, les phrases de haine… Le Brasier, c’est un peu de tout ça. L’auteur David Paquet raconte l’histoire d’une famille sur trois générations, dans une trilogie de saynètes bien menées. On y suit une tribu où se croisent enfant abandonné, triplettes non voulues et bambin psychopathe, avec soeur mythomane, geek antisocial ou frustrée sexuelle. Bref, une famille (presque) comme une autre.


Crédit photo : Julie Artacho

Dans cette saga familiale façon Rougon-Macquart des temps modernes, la vie n’est pas rose. Chacun souffre, plus ou moins en silence, dans des monologues ou des dialogues où on ne s’écoute pas. L’ambiance est morose, un peu glauque même, dans cette famille sans éducation ni ambition où ça crie et ça ne va nulle part. Des personnages blasés et névrosés, et conscients d’être dans un cul-de-sac.

Une famille maudite, où la mort, le regret ou l’inceste coulent dans les veines à chaque génération. Chaque réplique vient poser la question du libre arbitre des enfants, du pouvoir de l’ascendance, du déterminisme familial - et social. Mais tout ça est une comédie noire, bien comme on les aime, car on y rit aussi beaucoup.

Le très bon David Paquet insuffle un humour persistant dans ses textes, où ses personnages un peu simplets sont à la fois attachants, émouvants ou hilarants dans leur folie. On reconnaît l’humour noir qui caractérisait déjà ses Papiers mâchés, présentés au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui en novembre 2015. Paquet montre un réel blafard sous des mots colorés.

Zola en 2016

Pour soutenir ces textes, trois comédiens de haute voltige. Kathleen Fortin, Dominique Quesnel et Paul Ahmarani sont littéralement bluffants. Ils changent d’âge, de caractère, voire de sexe entre les différents tableaux du triptyque, glissant d’un personnage à l’autre avec brio et modifiant leur voix et gestuelle à l’envi. Un beau tour de force en moins de deux heures pour ce trio bien trouvé.

Si on doit mettre un peu d’eau sur ces flammes réjouissantes, ça sera sur la mise en scène signée Philippe Cyr, qui convoque le comble du kitsch. Rideau de guirlandes dorées ondoyantes figurant le feu - et un peu trop éblouissantes -, faux bosquet de papier, nuages cotonneux pendus au plafond, costumes d’un beige façon années 70… On a du mal à savoir ce qui est communiqué ici.

En attendant, on signe sans hésiter pour David Paquet, artiste en résidence au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, et on redemande après ce texte façon Zola en 2016. Ce Brasier en forme de cercle vicieux est lumineux : une famille qui s’éteint à petit feu, portée par des comédiens incandescents et un texte qui brûle les doigts.

28-09-2016
 
Salle Jean-Claude Germain, Centre du Théâtre d'Aujourd'hui
3900, rue Saint-Denis
Billetterie : 514-282-3900 - billetterie.theatredaujourdhui.qc.ca

Youtube Facebook Twitter

Dates antérieures (entre autres)
Du 27 septembre au 15 octobre 2016 - supplémentaires 8 octobre 20h, 18 octobre 19h, 19, 20, 21, 22 octobre 20h (T. d'Auj.)