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Jusqu'au sang ou presque
12 à 15 ans
9 février 2018, 19h

Dans un style oscillant entre le conte de fées déjanté, le cabaret de curiosités, le cours d’histoire naturelle et le paranormal de série B, Mathias, 16 ans, nous présente son affreuse belle-mère, Adèle. En s’appuyant sur les témoignages de deux autres jeunes de 3 et 11 ans, il expose au public toutes les raisons de la craindre et de la rejeter jusqu’à ce qu’il se fasse prendre à son propre jeu.

Pour aborder le thème de la famille recomposée tout en intégrant l’univers esthétique du conte, le Théâtre I.N.K. s’est créé un véritable terrain de jeu physique et scénographique à partir d’une multitude de cadres suspendus dans le vide et d’un grand miroir surplombant la scène, utilisés de manière inventive, inhabituelle et parfois même très physique. Les spectateurs se trouvent d’emblée plongés dans un environnement étrange où les miroirs dédoublent les reflets et les personnalités, transformant la belle-mère tantôt en monstre assoiffé de sang, tantôt en sorcière capable de faire bouger les objets sans les toucher.


Texte Annie Ranger
Mise en scène Marilyn Perreault
Avec Xavier Malo et Annie Ranger


Crédits supplémentaires et autres informations

Scénographie, création costumes et accessoires Elen Ewing
Assistance à la mise en scène Joëlle Tougas
Création lumière André Rioux
Création musique Laurier Rajotte
Direction artistique Annie Ranger et Marilyn Perreault
Photo Eugène Holtz

Durée 65 minutes

Régulier : 27 $
Réduit* : 24 $
Étudiant et voisin** : 21 $
16 ans et moins : 15 $
Vendredi-dis-ton-prix

Représentations scolaires
Jeudi 8 fév. à 10 h et 13 h 30, vendredi 9 fév. à 10 h et lundi 12 fév. à 10 h et 13 h 30
Réservations scolaires à billetterie@auxecuries.com.

Rencontre-débat après la représentation :
FAMILLE À GÉOMÉTRIE VARIABLE : COMMENT Y TROUVER SA PLACE?

Une production Théâtre I.N.K.


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Critique disponible
            
Critique

critique publiée en 2016

Il y a trop de contes pour enfants, décrète d’entrée de jeu Mathias, 16 ans, et pas assez pour les adolescents. Pourtant, il y a matière à histoire, et il entend bien en faire la démonstration en nous brossant le portrait de son affreuse belle-mère, Adèle, qui n’a pas d’enfant et cherche à enjôler ceux des autres. Mathias n’est que le dernier d’une longue liste d’enfants tombés, victimes de la marâtre. Mathias le sait, il a vu leurs portraits chez sa belle-mère.


Crédit photo : Eugène Holtz

La production du théâtre I.N.K Jusqu’au sang ou presque manie à merveille le ton inquiétant, parfois même sanglant, du conte d’horreur. Dans la peau de l’adolescent, le jeune Xavier Malo (qui a le physique de l’emploi) déploie une énergie contagieuse, un concentré de détresse, de colère et de révolte. Il joue d’abord les guides zoologiques, présentant l’espèce « belle-mère » comme le ferait le narrateur d’un documentaire animalier : habitat, techniques de chasse… Mathias ne ménage pas ses efforts pour noircir le portrait d’Adèle (dans une incarnation très physique de l’auteure et comédienne Annie Ranger), nous mettant en garde contre ses manières et ses tactiques. Il la tient captive, finit-on par comprendre, la forçant à jouer dans l’histoire qu’il veut raconter.

La metteure en scène Marylin Perreault entraîne ses deux interprètes dans un ballet où les rapports de force basculent et où la violence n’est jamais bien loin. La tension sous-jacente dans les dialogues se glisse dans le moindre geste des personnages, rendant le récit captivant. La construction inhabituelle du spectacle déroute néanmoins le public, le premier quart d’heure paraissant particulièrement confus. Et il faut plusieurs minutes avant que la situation initiale se clarifie et qu’on commence à distinguer l’étrange relation entre les deux personnages. Heureusement, le conte et ses deux conteurs se révèlent suffisamment intrigants pour garder toute notre attention jusqu’au dénouement, très touchant.

L’écriture d’Annie Ranger, si elle pêche par moments en abusant de belles tournures rimées (que Malo n’a pas encore parfaitement faites siennes), use habilement de la question de la manipulation, joue de notre fascination pour l’horreur et titille notre curiosité. Qu’a fait la belle-mère de si terrible? Jusqu’où ira l’adolescent dans son jeu? Qu’est-il advenu des enfants dont les portraits forment, dans notre imagination, une galerie sinistre?

Ce petit conte cruel fait maison provoque quelques délicieux frissons, surtout en deuxième partie, lorsque l’étau se resserre autour des deux adversaires. Qui est vraiment le méchant de l’histoire? Qui est la victime? L’histoire repose sur plus d’un point de vue, laissant poindre tour à tour les peurs de l’un et de l’autre personnage. En dépit d’une mise en scène qui manque parfois de clarté et d’une écriture par moments trop bavarde, Jusqu’au sang ou presque charme par son habileté à déjouer les perceptions tout en abordant de front la question des familles éclatées puis reconstituées.

14-11-2016
 
Aux Écuries
7285, rue Chabot
Billetterie : 514 328-7437

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Dates antérieures (entre autres)

14 et 15 novembre 2016 - Coup de théâtre 2016