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Maison Théâtre au Prospero
Du 12 au 16 mai 2015
PlayPlay
pour les 2 à 5 ans
Idée originale : Céline Garnavault
Mise en scèce et scénographie : Céline Garnavault et Dinaïg Stall
Avec Céline Garnavault et KIM

Bleu, jaune, rouge. Dans le noir, les rubans adhésifs que tend l’interprète de part et d’autre de la scène forment un cerf-volant. Ou serait-ce une bâche? Un abri? Bleus, jaunes, rouges… Passent aussi entre ses mains des cubes, des petites voitures et des figurines. Accompagné du son d’un instrument qui rythme ses mouvements et, souvent, lui lance le défi d’aller plus vite, la fille explore. Elle construit et reconstruit des tours. Elle dresse des villages. Au fil de son jeu, le paysage se forme, la scénographie se dessine. Et tout acquiert joyeusement une existence, par le regard et par le geste.

PLAY réunit des créateurs qui partagent un attrait pour le ludisme, la spontanéité et la nouveauté. Expérimentation vivante, le spectacle est mené par le désir d’inventer ses propres règles avec les objets et la musique, de découvrir, de bâtir et de grandir par le jeu. PLAY, c’est surtout un voyage plein d’intérêt et de respect dans l’univers du tout-petit qui, au moment où il saisit un objet, est capable de lui inventer un sens et une place dans son monde.


Section vidéo


Composition musicale : KIM
Lumières : Christophe Lescurat
Conception des objets et fabrication : Dinaïg Stall
Décors : Christophe Lescurat
Crédit photo : Frédéric Desmesure

Sera aussi présenté aux Gros Becs de Québec les 9 et 10 mai 2015

Durée 30 minutes

Production La boîte à sel (France)


Prospero (Maison Théâtre)
1371, rue Ontario Est
Billetterie : 514-288-7211

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 Critique
Critique

par David Lefebvre




Crédit photo : Frédéric Desmesure

Play, comme le bouton qui fait s’activer l’image ou le son. Play, comme les trois arêtes de cette flèche symbolique, évoquant ici musique, théâtre et jeu. Play ; un miroir qui place l’enfant spectateur devant l’image de ses propres activités créatrices.

Créée en octobre 2012, la plus récente pièce de la compagnie française La boîte à sel, présentement en tournée à Sherbrooke, Québec et Montréal, offre une prémisse d’une désarmante simplicité. La comédienne et metteure en scène Céline Garnavault, accompagnée du musicien KIM, s’installe, reproduisant les gestes souvent soudains et les mimiques des enfants, et s’amuse avec les objets qui l’entourent : d’abord des cubes, qu’elle empile, puis des rouleaux de rubans gommés et des petites voitures. Rapidement, c’est un monde qui émerge autour d’elle, provenant tout autant de la construction que de la destruction systématique des tours et autres structures précaires qu’elle façonne. Une véritable ville miniature s’active, au gré des petites automobiles attachées à des bandes de tissus colorées, des animaux de plastique courant près des routes et des cubes de bois formant des immeubles.

Même si la jeune femme joue la plupart du temps seule, son compagnon n’est jamais loin et l’accompagne grâce à la musique en direct qui jaillit des omnicord, clavier numérique et autre stylophone et percussions numérique qu’il manipule. La trame musicale de KIM se fait parfois rigolote, poussant un son comique à chaque cube empilé, parfois électro planante, ou percussive. Elle prend même la forme d’un troisième personnage, invisible, témoin et instigateur des expériences de Céline, qui s’amuse, entre autres, à reproduire la mélodie entendue sur une portée colorée en fond de scène, dans des mouvements chorégraphiques amusants. La scénographie, d’abord relativement vide, se complexifie, grâce aux rubans adhésifs bleu, rouge et jaune qui viennent barrer de part et d’autre l’espace de jeu, offrant du coup des images d’arène, de portées musicales ou même de cerf volant, durant quelques secondes.

Si le jeune public peut percevoir dans cette pièce, de manière consciente ou non, sa propre image, ses propres expérimentations, l’adulte, lui, accède à un second niveau de la création. Par son aspect métaphorique, Play porte, au travers du jeu de l’enfant, un regard sur les arts de la manipulation d’objets, de la création spontanée et de la découverte de l’espace et du corps, remettant en question et confrontant – avec une certaine naïveté – les règles des arts scéniques.

Play se veut une projection de la vie dans tout ce qu’elle a de plus ludique, une ode à la création et à l’inventivité juvénile.

09-05-2015