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La Maison Théatre au Prospero
Du 28 décembre 2013 au 5 janvier 2014
FlotsFlots, tout ce qui brille voit
spectacle pour les tout-petits, de 18 mois à 4 ans
Conception et mise en scène : Véronique Côté
Avec Josué Beaucage et Guy Daniel Tremblay

« Flots », « caillou », « sable », « coquillage », « tortue »… Des mots qui flottent comme des bouées. Des petits airs et des chansons tendres ; des nuages, des oiseaux et des bateaux qui glissent sur une corde à linge comme sur l’horizon. Une plongée fascinante au fond d’une mer recréée, dans laquelle frétillent des poissons en ombres chinoises. Pour rejoindre les tout-petits, les concepteurs ont misé sur les sensations, la douceur et la complicité.

Le Théâtre des Confettis a choisi de placer les enfants au centre de ses préoccupations pour ce qu’ils suggèrent de subversion, de rêve et de poésie, de folie et de tendresse ; pour ce qu’ils proposent d’ouverture et d’intimité ; pour leurs rires et pour leurs larmes, pour leur regard neuf, curieux et vigilant. Depuis sa fondation à Québec en 1977, la compagnie cherche à conjuguer réalité et imaginaire, humour et fantaisie ; elle veut émerveiller, séduire et émouvoir et tente aussi de susciter des questions, d’inciter à la réflexion et de favoriser un rapprochement entre enfants et adultes. La Maison Théâtre a présenté, entre autres, Clara dans les bois (2013), Wigwam (2011 et 2005), Une histoire pour Édouard (2009), Conte de la lune (2007) et Amour, délices et ogre (2007).


Décor, costumes et éclairages : Erica Schmitz
Musique originale : Josué Beaucage
Paroles et musique de la chanson Juste beaux : Josué Beaucage
Crédit photos : Louise Leblanc

Durée 35 minutes

Les billets de ce spectacle seront en vente à partir du 1er novembre 2013.

Une création du Théâtre des Confettis


Prospero (Maison Théâtre)
1371, rue Ontario Est
Billetterie : 514-288-7211

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Dates antérieures (entre autres)

Créé au festival Méli'môme de Reims (France) en mars 2012
26 et 27 mai 2012, Les Gros Becs (Québec)
7 avril 2013, Salle E Place des Arts

 
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 Critique
Critique

par Olivier Dumas

Avec Flots, tout ce qui brille voit, Véronique Côté et le Théâtre des Confettis signent une création théâtrale séduisante et sympathique.

Originaire de la région de Québec, Véronique Côté s’illustre depuis plusieurs années à la fois comme comédienne, auteure et metteure en scène. Sur les planches montréalaises, le public a pu constater ces quinze derniers mois sa polyvalence, entre autres avec son texte Tout ce qui tombe au Théâtre d’Aujourd’hui et sa direction d’acteurs dans Scalpée à l’Espace Libre. Pour cette production s’adressant essentiellement aux enfants de 18 mois à cinq ans, la créatrice polyvalente orchestre ici un univers pour les tout-petits avec une dramaturgie simple, sans tomber dans le simplisme, teintée d’une ambiance sonore et visuelle attrayante.

Pendant trente-cinq minutes bien nourries, la représentation éclectique a su rejoindre son auditoire de prédilection. Car comme dans Là où j’habite,  la pièce précédente présentée au même endroit à quelques jours d’intervalle (la salle principale du Prospero, bien que leurs dispositions scéniques soient très différentes), Flots, tout ce qui brille voit aborde de manière très ludique les questions d’initiation aux premières expériences de la vie et de découvertes d’un environnement plus imposant que soi qu’il faut apprendre à connaître, aimer et respecter. «Grande est la vie», comme le chante Mara Tremblay, et c’est avec une approche humaniste d’une douceur enveloppante, conçue presque sur la pointe des pieds et sans brusquerie, que L’Homme qui parle (interprété par un Guy-Daniel Tremblay tout en nuances) et l’Homme qui chante (un Josué Beaucage entouré d’une panoplie d’instruments de musique) construisent sous nos yeux une histoire de mers, de sable, de pêche et d’animaux aquatiques. Chez les concepteurs du spectacle, l’influence de l’ubiquiste Robert Lepage est donc facilement perceptible par des éléments scénographiques qui se transforment sans cesse devant nous.

L’expérience s’amorce lorsque les comédiens viennent chercher les spectateurs, presque un par un par la main, pour les guider sur un sentier de coquillages, jusqu’à une tente blanche où se déroulent les péripéties de l’histoire. Dès que tout le monde est bien installé sur le plateau du Prospero, Josué Beaucage joue magnifiquement quelques notes d’accordéon.  Son partenaire de jeu prononce quelques mots, presque comme des onomatopées, qui trouvent rapidement un écho favorable auprès des gamins et gamines. Sous ce chapiteau, ces derniers et dernières regardent avec attention cette intrigue, tout en se permettant de réagir à certaines répliques. La pièce évolue, alors que la parole cède davantage la place à l’utilisation de matériaux, comme le sable qui glisse entre les doigts, ou une canne à pêche qui attrape de bien jolis poissons. Mentionnons au passage une conception sonore très réussie, notamment dans l’évocation des bruits en lien avec l’eau. À plusieurs moments, c’est comme si nous vivions les émotions découlant de ce récit grâce aux sons. Par ailleurs, les projections d’ombres chinoises, surtout vers la fin de la pièce, sont ingénieuses.

Par contre, les relations entre les différents éléments, entre autres lors de certaines transitions, gagneraient à être mieux harmonisées, mieux liées, afin de rendre à la perfection les sensations de ce microcosme aux allures d’un cocon. Autrement, l’ensemble s’écoute, se regarde et se perçoit avec joie et avec une grande curiosité, même pour des spectateurs plus âgés.

Dans la présentation du spectacle se trouve une citation de Gaston Bachelard tirée de La poétique de l’espace qui a inspiré le titre de la production: «Tout ce qui brille voit». Grâce à ce Flots…, le Théâtre des Confettis a ainsi ajouté des couleurs scintillantes à son répertoire.

 

01-01-2014



par Magali Paquin


Crédit photo : Louise Leblanc

Avec sa plus récente production, « Flots, tout ce qui brille voit », le Théâtre des Confettis s’adresse cette fois aux tout-petits. Cette pièce pour bébés et bambins de 18 mois et plus s’avère un voyage initiatique tout en simplicité, douceur et poésie dans l’univers du théâtre.

Le périple débute le long d’un sentier de coquillages, que les enfants sont invités à suivre pour ensuite pénétrer dans une grande tente blanche, sorte de cocon pastel aux mille merveilles. Bouteilles translucides, phare-lanterne, mobile de poissons, étoile de mer : tout dans le décor (Érica Schmitz) parle de l’océan, lorsqu’il se fait doux et apaisant. Posté derrière une table en forme de lune, le comédien Guy Daniel Tremblay s’adresse aux enfants d’une voix grave et berceuse. Le musicien Josué Beaucage l’accompagne avec son harmonica, son accordéon ou une chanson composée pour l’occasion. Les mots sont rares, posés ici et là comme des bouées, tels des repères lexicaux pour les découvreurs de nouveau vocabulaire. Caillou. Foin. Tortue. Coquillage. Les petits répètent, amusés, alors qu’un véritable paysage littoral prend forme devant eux, façonné par les mains du comédien.

Malgré leur très jeune âge, ils sont fascinés, calmes et attentifs à cet univers surprenant qui se déploie sous leurs yeux. Lorsque la table s’ouvre et que sa translucidité se teinte de vert et de bleu, que des petits poissons y frétillent en ombres chinoises et que des méduses argentées s’agitent au plafond, l’émerveillement est total.

La conceptrice et metteure en scène Véronique Côté, qui dit d’elle-même ne pas savoir faire du théâtre pour les bébés, a définitivement un don. Celle qui est animée par la conviction que « les bébés ont droit à la beauté » réussit son pari et plus encore. « Flots… » ouvre la porte du rêve aux tout-petits et rappelle à leurs parents toute la valeur d’une tendre simplicité. C’est habités d’une quiétude enveloppante qu’enfants et adultes quitteront les lieux, caillou au creux de la main et sérénité au creux du cœur.

25-05-2012