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Viriditas
Du 14 au 16 février 2018, 19h, 17 février 16h

Trouver en chacun de nous le juste équilibre entre folie intérieure et sagesse expérientielle est un défi. C’est celui que Margie Gillis propose ici, accompagnée de deux autres femmes complices, pures et sauvages, portraits d’une humanité collective et moderne.

Incarnation des quatre éléments primitifs – tel le vent qui caresse ou encore le feu qui transforme – la femme mise en scène par Margie Gillis cherche à atteindre le sens de la vie par une exploration tant intime que collective.

Au travers de Viriditas, Margie Gillis cherche aussi cette transmission de témoin – la sagesse des anciens partagée aux nouvelles générations – tel un héritage, celui qui prouve que la danse, et l’art en général, peut résoudre les conflits, en connectant simplement les uns aux autres.


Chorégraphie Margie Gillis en collaboration avec Troy Ogilvie, Paola Styron
Interprétation Margie Gillis, Troy Ogilvie, Paola Styron


Crédits supplémentaires et autres informations

Musique Noirin Ni Riain, Glenstal Abbey
Costumes Sonya Bayer
Vidéo Anne Troake
Éclairages et direction technique Pierre Lavoie
Photo Christopher Darlington

Tarifs : 22$ > 35$

Production Fondation Margie Gillis


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Critique disponible
            
Critique

Pour son spectacle Viriditas, Margie Gillis propose trois solos inspirés de la nature et des quatre éléments. En partageant les planches avec les danseuses Troy Ogilvie et Paola Styron, la chorégraphe émérite fait cohabiter trois générations d’interprètes sur scène, qui s’approprient son style de façon toute personnelle tout en rendant justice aux traits distinctifs de son esthétique chorégraphique.

Troy Ogilvie fait son entrée pour amorcer la première danse en même temps qu’un écran s’allume pour présenter un ciel bleu parsemé de nuages, puis une chute d’eau et un champ de fleurs balayé par la brise. Alliant la légèreté du vent et la fluidité de l’eau, la danseuse parcourt la scène avec des mouvements amples et de multiples sauts qui rappellent le premier tableau du Sacre du printemps de Stravinsky,durant lequel les humains glorifient la terre avec extase. La nudité momentanée de l'interprète, lors d'une scène au paroxysme de la chorégraphie, rappelle aussi la beauté des nymphes grecques. Les voix de femmes a capella qui accompagnent sa danse sont joyeuses et mélodieuses, alors que sa robe longue noire vole au rythme de ses pas. Le regard pénétrant de Troy Ogilvie et son sourire envoûtant témoignent d’une grande complicité avec public. Ce n’est pas pour rien qu’elle est considérée comme l’une des 25 artistes les plus prometteuses de sa génération.

La seconde chorégraphie rappelle davantage la terre et l’air. Les projections montrent de hautes falaises et des parois rocheuses. Les mouvements exécutés plus près du sol se font plus lourds et plus lents. Tout en imitant le mouvement et le cri des oiseaux, Paola Styron semble faire corps avec le sol. Une chaise trône à l’avant-scène, sur laquelle la danseuse s’assoit quelques secondes pour rapidement l’utiliser comme accessoire, pour grimper dessus ou pour la faire basculer. Malgré une technique irréprochable, l’interprétation de Paola Stryron apparaît pâle après la performance sensible et intense de Troy Ogilvie.

Une courte pause permet aux techniciens de remplacer le tapis de danse par un immense tissu blanc et de cacher l’écran ayant servi de surface de projection durant la première partie de la représentation. Enfin s’amorce le clou du spectacle : le solo final interprété par Margie Gillis. La grande dame entre sur scène lentement, habillée d’une robe blanche ample qui laisse transparaître son corps athlétique. Des instruments à cordes se font entendre alors qu’une voix d’homme chante doucement. L’ambiance est au calme et à la contemplation. Puis, la blancheur du tissu qui recouvre le sol rougit subitement pour rappeler de la lave en fusion et les gestes de la danseuse reproduisent le mouvement de vagues. La chorégraphie devient animale et impulsive alors que la respiration haletante de la danseuse se superpose aux chants de gorge de la bande sonore. Elle s’empare finalement du tissu au sol pour l’enfiler comme un vêtement et ne faire qu’un avec lui. Si le spectacle se termine avec une accalmie, la tempête évoquée sur scène continue de faire rage longtemps dans la tête du spectateur.

Sans aucun doute, Viriditas s’impose comme une ode à la nature grandiose qui confirme l’importance de Margie Gillis dans le paysage de la danse contemporaine.

17-02-2018
 

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