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Les premiers adieux de Miss Knife
Du 13 au 15 septembre 2017, 20h - hors les murs

Olivier Py, figure incontournable du théâtre français et directeur du Festival d’Avignon depuis 2013, est aussi Miss Knife, chanteuse sulfureuse qui s’exhibe en paillettes et perruque blonde. À l’occasion de ses adieux (auxquels personne ne croit), elle raconte cette vie passée sur les planches où elle a vécu d’art et d’amour. Toujours accompagnée de ses chers musiciens – dont le visage lui évoque parfois un des ses innombrables amants, Miss Knife nous relate sa vie et célèbre la scène dans tous ses états. Les péripéties, trop belles pour être vraies, mais trop douloureuses aussi pour être entièrement fausses, nous rappellent que la verve capiteuse de cette diva est nécessairement un geste politique, un plaidoyer pour la liberté dont le langage est la musique.

Auteur, metteur en scène et acteur, Olivier Py a été formé à l’École nationale supérieure d’arts et techniques du théâtre puis au Conservatoire national supérieur d’art dramatique. En 1988, il écrit sa première pièce Des oranges et des ongles et fonde sa compagnie. Fidèle au Festival d’Avignon, il y crée l’événement en 1995 avec La Servante, histoire sans fin, avant d’y revenir à maintes reprises, notamment avec L’Énigme Vilar, créée en 2006. Directeur du CDN d’Orléans (1998-2006), puis de l’Odéon-Théâtre de l’Europe (2007-2011), il dirige le célèbre Festival d’Avignon depuis l’édition 2014. Olivier Py mène en parallèle une carrière internationale de metteur en scène d’opéra.


Texte Olivier Py
Musiques Stéphane Leach
Chant Olivier Py


Crédits supplémentaires et autres informations

Batterie Julien Jolly
Saxophone et flûte Olivier Bernard
Piano Stéphane Leach
Contrebasse Sébastien Maire et invités spéciaux
Photo Eric Deniset

Tarifs
Régulier 40$
Aîné 36$
Réduit 34$

Durée 2h

PRÉSENTÉ AU LION D'OR

Production Les Visiteurs du soir
Présentation Usine C, avec le soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Consulat de France


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Critique disponible
            
Critique

Crédit photo : Éric Deniset

Tout juste avant de débuter une série de spectacles à la Brooklyn Academy of Music à New York, l’auteur, comédien, metteur en scène et réalisateur français Olivier Py était de passage à Montréal. En ouverture de la saison 2017-2018 de l’Usine C, l’actuel directeur du Festival d’Avignon se produisait au mythique cabaret du Lion d’Or pour y présenter Les premiers adieux de Miss Knife. Ce spectacle se veut le récit de la vie fantasmée de l’alter ego de Py, un travesti mélancolique qu’il incarne à l’occasion depuis le début des années 1990, à mille lieux de son personnage public de grand homme de théâtre. À vrai dire, c’est en 1992 que la lanceuse de couteaux anonyme de sa pièce La nuit au cirque a acquis son existence indépendante pour devenir l’exubérante Miss Knife.

Affublée d’une robe longue à paillettes, de boucles d’oreille, d’une perruque blonde et de talons hauts, Miss Knife entre en scène accompagnée de quatre musiciens virtuoses : Olivier Bernard (saxophone et flûte), Julien Jolly (batterie), Sébastien Maire (contrebasse) et Stéphane Lynch (piano), qui signe aussi tous les arrangements avec Jean-Yves Renaud. Avec leurs airs de jazz et de blues, les chansons écrites par Py rappellent celles de Barbara, d’Édith Piaf, de Léo Ferré ou de Jacques Brel. On y traite de la difficulté d’être au monde, d’amours délétères, de désespoir et de mélancolie, sur un ton qui oscille entre le tragique, le mélodramatique et l’absurde. Ainsi, une interprétation très sentie de La vie en rose de Piaf, « la plus belle chanson d’amour jamais écrite » selon Miss Knife, côtoie Par la fenêtre, dédiée à « tous les dépressifs aux idées suicidaires dans la salle », ainsi que Le tango du suicide, qui énumère plusieurs manières de se tuer à la manière de la tirade du nez de Cyrano.

Olivier Py étonne par l’étendue de son registre vocal et sa justesse. Il exécute avec aisance des lignes mélodiques complexes avec sa voix légèrement éraillée. Même avec son attitude décontractée et ses costumes baroques (un une-pièce ample rouge et vert aux allures de Pierrot, une mini-crinoline noire, ou encore un manteau de fourrure), Miss Knife conserve une certaine classe. Son aplomb et son humour font d’elle une vraie reine du night life. Aussi, pour chacun des spectacles de sa tournée, Miss Knife a l’habitude d’inviter une drag queen locale pour l’accompagner sur scène le temps de quelques chansons. À Montréal, il va sans dire que l’honneur est revenu à Mado Lamothe. Les deux grandes dames ont d’ailleurs livré un Padam Padam complice et très bien exécuté. Mado a aussi profité d’un changement de costume de Miss Knife pour chanter avec beaucoup d’humour le récit de son histoire d’amour avec un Marocain adepte de couscous.

La présentation des Premiers adieux de Miss Knife est une occasion de rappeler qu’en plus d’être une figure importante du théâtre contemporain mondial, Olivier Py est aussi un grand mélomane. En témoigne la brillante carrière qu’il mène depuis une vingtaine d’années comme metteur en scène d’opéra et l’aisance avec laquelle il habite la scène. Il ne reste qu’à espérer que les adieux de Miss Knife soient les premiers d’une longue série.

16-09-2017


 
Usine C - présenté au Lion d'Or
1345, avenue Lalonde
Billetterie: 514-521-4493

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