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Bullshit Threshold
Du 14 au 16 février 2018, 20h - musique / interdisciplinaire

Les textes incarnés de Marie Davidson et ses musiques rythmées trouvent écho dans les images cinématographiques de John Londono et Gonzalo Soldi. Les projections sont réalisées en direct par Londono/Soldi à partir de captation faite avec des caméras infrarouges. Le spectacle traite des relations humaines, des drames, du gouffre, de la campagne, du night life et de l’hôpital! Le tout avec une touche d’humour et une pointe de sarcasme.

Ce projet poétique et théâtral permet à la jeune musicienne Marie Davidson d’explorer de nouvelles dimensions dans son travail. Une première version du spectacle a été présentée au Festival Phénomena 2016 et au Festival SONAR à Barcelone en juin 2017.

Textes, musique et interprétation Marie Davidson


Crédits supplémentaires et autres informations

Projection vidéo John Londono et Gonzalo Soldi/Hub Studio
Photo Richard Labelle


Production Les Filles électriques


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Critique disponible
            
Critique

C’est dans un espace dépouillé que l’artiste montréalaise Marie Davidson, inspirée par ses expériences de vie, s’installe derrière sa console de DJ pour sa performance Bullshit Threshold. D’emblée, elle s’adresse, pas toujours tendrement, aux spectateurs réunis dans la salle de La Chapelle, pour les bombarder de questions.


Crédit photo : D. Kimm

L’autodidacte au visage angélique a beaucoup performé, notamment à Berlin, et ça paraît. Pendant une heure et demie, elle manie avec naturel et talent les différents éléments de sa console tout en se confiant par bribes d’émotions, de réflexions, de conversations et de souvenirs. Au milieu du fatras de sensations évoquées et des multiples boucles sonores aux rythmes hypnotiques se cachent de courts instants de communion où le spectateur se retrouve magnétisé par l’écran autant que par la performance de Davidson à la console.

Les créations visuelles de Gonzalo Soldi et John Londono, réalisées en direct sur scène, subjuguent l'esprit par leurs effets kaléidoscopiques. Mélange de couleurs vives, d’images démultipliées captées par des caméras infrarouges, qui donnent à la musicienne et aux spectateurs des regards hallucinés, parfois aussi brillants que des phares, ces projections plongent le public dans une étrange détente. Facile alors de se laisser distraite par le flot de ses propres pensées, guidées par les questions et confidences lâchées par l’artiste aux commandes. Avec elle, on explore la culture des clubs, le vide qui menace à la fermeture, le besoin de remplir avec quelque chose, la rupture amoureuse et sociale, la drogue, la musique…

La production des Filles électriques trouve véritablement son erre lorsque Davidson, pleinement en contrôle de sa console, laisse de côté le sarcasme pour chanter. La piste L’adieu au dancefloor, tirée de son album du même nom, est particulièrement réussie. Quand le spectacle verse davantage dans le récit, il semble que les mots n’ont pas encore la force des images qui se répercutent derrière l’artiste sur l’écran au rythme de la musique. Malgré tout, presque insidieusement, les propos viennent s’imprimer sur la rétine en même temps que les images et les battements sonores.

Bullshit Threshold, qui découle d’une crise existentielle traversée par l’artiste à son retour à Montréal après avoir expérimenté la vibrante scène techno européenne, se révèle une créature hybride détonante, entre charge émotive et portée musicale.  

16-02-2018
 

La Chapelle
3700, rue Saint-Dominique
Billetterie : 514-843-7738

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