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Urban Tales XI
Immigrant Songs: Forst Xmas in Montreal
Du 7 au 16 décembre 2017

Despite living in a country populated by people from around the world, Christmas with all the trimmings is inescapable from the day after Halloween until Santa squeezes down the chimney. For newly arrived immigrants, navigating the onslaught of religious and social customs can be overwhelming as they try to adapt to their new home while clinging to the familiar, comforting traditions and memories of home and family.


Unang Pasko Sa Montreal written by Marie Barlizo, told by Kenny Wong
Midnight Mess written by Yvan Bienvenue, translated by Harry Standjofski, told by France Rolland
SanimaXmas written and told by Michaela Di Cesare
The Figurine written by Dany Laferrière, translated by Harry Standjofski, told by Patrick Abellard
The Return by Pascale Rafie, translated by Harry Standjofski, told by Deena Aziz
Smoke written and told by Harry Standjofski


Crédits supplémentaires et autres informations

Éclairages Eric Mongerson
Décor Richard Brown et Normand Hamel
Illustration Vincent Partel

$22 Regular adult admission
$18 Subscribers, Seniors, ACTRA, Equity, QDF, UdA, PWM, QWF & under 30
$16 Students

Centaur Theatre Company in association with Théâtre Urbi et Orbi


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Critique disponible
            
Critique

Qui dit Noël, dit traditions. Pour certains, cette période veut dire revues de l’année, spectacles Décembre ou Casse-Noisette, pour d’autres le moment est venu de se railler des traditions, voire de les malmener un peu. Question de rebrasser le folklore du temps des Fêtes, les Urban Tales débarquent au Théâtre Centaur pour une 11e édition. Cette année, tous les contes ont comme dénominateur commun : CHANSONS D’IMMIGRANTS : PREMIER NOËL À MONTRÉAL. 

La soirée, dirigée par Harry Standjofsky, enfile six récits d’immigrants, des contes qui se suivent et se ressemblent par leur ancrage dans une nouvelle réalité ou par leur sombre délire. Ici, le drame côtoie l’humour subtil, les rires gras et un furieux sens du « racontage ».

Afin de bien nous plonger dans le thème, Standjofsky gratte quelques notes du Immigrant Song de Led Zeppelin. Le célèbre riff de guitare amalgamé à un air populaire de Noël installe l’ambiance. S’enchaînent ensuite les performances, certaines plus réussies que d’autres.

Le premier conte, The Return, écrit par Pascale Rafie, est habilement interprété par Deena Aziz dans la peau d’une mère musulmane qui raconte le départ de son fils adoré pour Montréal, un certain 24 décembre 2016. Si on sourit lorsque Aziz narre les détails entourant cette migration vers une nouvelle « cabane au Canada », notamment la préparation des dizaines de formulaires administratifs, et qu’on s’attache à ce fils en lui espérant une belle vie ici, loin d’un là-bas misérable, on change d’air quand on apprend que le destin de tout le monde a basculé à tout jamais lors de la visite du fils chéri à la mosquée de Sainte-Foy, un certain 29 janvier 2017. Quand la mère éplorée nous rappelle la tragédie, un vent de tristesse balaie la salle.

Les événements du deuxième conte ne tourneront pas si mal. L’histoire du Philippin, incarné par Kenny Wong, est résolument plus joyeuse, fort heureusement. Écrit par Marie Barlizo, le texte Unang Pasko Sa Montreal divertit beaucoup. Dès les premières secondes, on est captivé par la belle énergie du conteur qui se bidonne en nous racontant les frasques de Joseph et de son ami Justin. Les deux ex-infirmiers en Arabie Saoudite, maintenant établis à Côte-des-Neiges, ont une vision assez « particulière » du mariage.

Patrick Abellard place au cœur du troisième conte une figurine offerte par sa mère avant son départ de Port-au-Prince. Dans The Figurine, écrit par Dany Laferrière et traduit par Harry Standjofsky, le conteur nous parle d’un homme qui ne peut échapper à deux obsessions : les femmes et les réfrigérateurs. Les effets de l’étrange statuette se feront rapidement sentir.

Il faudra attendre le quatrième conte, Midnight Mess, pour être envoûtés par l’énergie disjonctée de France Rolland. La magie trash de Noël est enfin saupoudrée. Dans une histoire rocambolesque d’Yvan Bienvenue (aussi traduite par Standjofsky), l’excellente comédienne nous fait revivre son 24 décembre cauchemardesque. Seule, témoin de l’assassinat d’une vieille dame par un curé fou, elle narre avec fougue sa Messe de minuit d’horreur. Peuple à genoux! 

Les troisième et quatrième récits, Smoke et SanimaXmas, abordent respectivement l’exil auto-imposé d’un artiste turc frustré et la vie moche d’une Italienne qui fait de la saucisse dans sa mansarde de Rivière-des-Prairies. Si les conteurs Harry Standjofsky et Michaela Di Cesare sont solides et les textes intelligents, les personnages demeurent peu attachants, l’un étant trop politisé, l’autre très éparpillée.   

Avec son édition 2017 des Urban Tales, le théâtre Centaur réussit à mettre en scène six interprètes qui se sont tous bien approprié le conte qui leur était confié.  Dans l’ensemble, on passe une soirée agréable qui met la table pour le temps des Fêtes.

08-12-2017
 
Centaur Theatre
453, St-François-Xavier
Box office : 514-288-3161

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