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Du 15 septembre au 10 octobre 2015
CarnageLe dieu du carnage
Texte Yasmina Reza
Mise en scène Michel Nadeau
Avec Marie-Josée Bastien, Hugues Frenette, Jonathan Gagnon, Véronika Makdissi-Warren

Bruno et Ferdinand se sont bagarrés à la sortie de l'école. Ferdinand a cassé les deux incisives de Bruno. Les parents des deux enfants se retrouvent donc pour régler ce conflit de manière civilisée.

Véronique et son mari Michel n'auront de repos que lorsque Alain et son épouse Annette auront admis la culpabilité de leur fils. Mais qui est le vrai coupable de cette agression? Et comment s'expliquer calmement avec le cellulaire d'Alain qui ne cesse de sonner et que Véronique entame un exposé sur les droits de l'Homme? Les conflits s'enchaînent, les alliances se font et se défont et la tension ne cesse de monter autour de la table basse du salon, du clafoutis et des tulipes. Jusqu'où ira le carnage?

À partir d'un fait divers du quotidien, Le Dieu du carnage de Yasmina Reza met en évidence, avec un humour grinçant, les paradoxes de la condition humaine: l'égoïsme et la générosité, la responsabilité et l'indifférence, la politesse et la brutalité, le futile et le grave. Le metteur en scène Michel Nadeau vous invite à l'intérieur de ce huis clos explosif et terriblement drôle.


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Scénographie : Jean-François Labbé
Costumes : Denis Denoncourt
Éclairages : Denis Guérette
Conception sonore : Yves Dubois
Assistance à la mise en scène : Amélie Bergeron
Crédit photo :

Mardi et mercredi 19h30
Jeudi au samedi 20 h
Les samedis de la première et deuxième semaines : 20h.
Les samedis de la troisième et quatrième semaines : 16h.
Le dimanche entre la deuxième et la troisième semaine : 15h ;
À noter qu'il n'y a pas de représentation le mardi de la quatrième semaine.

Coût : entre 30$ et 55$ selon les jours et les forfaits

Activités

- Vendredi-causerie le vendredi 18 septembre 2015
(après la représentation de 20 h)
- Mardi avant-scène le mardi 22 septembre 2015, à 18 h 45
(avant la représentation de 19 h 30)

Les Étincelles

Des ateliers-théâtre pour les 6 à 12 ans
Dimanche 27 septembre 2015, à 14 h 30
et samedi 10 octobre 2015, à 15 h 30

Pendant que les adultes profitent de la pièce, les enfants participent à un atelier-théâtre dans la salle de répétition. Au programme pour ce premier atelier de la saison : un grand jeu d’improvisation alliant théâtre, musique et scénographie. Plaisir garanti !

Plus de détails (site du Trident)

Coproduction Le Trident et Théâtre Niveau Parking


Théâtre du Trident
269, boul. René-Lévesque Est
Billetterie : 418-643-8131 - 1-877-643-8131

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Critique

Crédit photo : Hélène Bouffard

Le théâtre du Trident, pour sa première production de l'année, présente Le Dieu du carnage, pièce qui a valu a son auteure Yasmina Reza deux des plus prestigieux prix anglo-saxons, soit un Tony Award et un Laurence Olivier Award.

Quelle agréable façon de commencer cette nouvelle saison! Les rires fusaient encore à la sortie du spectacle. Il faut dire que les comédiens semblent s'en donner à coeur joie dans cette courte pièce de 1h15 qui passe très rapidement. Pour reprendre les mots d'Anne-Marie Olivier, directrice artistique du Trident, c'est un espresso court et bien serré qu'on nous offre en ce début de saison; goûteux, corsé et caféiné à souhait.

Le Dieu du carnage a été créé en 2008 à Paris par Yasmina Reza. Il n’aura fallu que deux ans pour le voir sur les planches montréalaises, au TNM pour être plus précis, avec Anne-Marie Cadieux, James Hyndman, Guy Nadon et Christiane Pasquier, sous la direction de Lorraine Pintal. Le cinéaste Roman Polanski en a même fait une version cinématographique en 2011 avec Jodie Foster, Kate Winslet, Christopher Waltz et John C. Reilly. La prémisse est simple : deux gamins se disputent dans la cour d'école et l'un d’eux frappe l'autre avec un bâton, lui brisant du même coup les deux incisives. Les parents des deux gamins se rencontrent pour tenter de trouver un terrain d'entente et de régler le conflit pour que cela ne se reproduise plus. Malheureusement, les adultes peuvent souvent être beaucoup plus cruels que les enfants et ce qui devait au départ être
une rencontre pour remédier à la situation va plutôt l'envenimer.

Le Dieu du carnage est un défi intéressant pour les comédiens qui sont sur la scène du début à la fin de la présentation, et ce, sans entracte ou pause. En l'espace de peu de temps, les acteurs doivent passer d'un état apparemment calme et civilisé pour devenir de plus en plus hystérique à mesure que la tension de la pièce augmente, ce que les comédiens accomplissent plutôt bien. Par contre, Véronika Makdissi-Warren gagnerait à commencer la pièce de manière un peu moins intense, ce qui contribuerait à offrir davantage de nuances à son personnage ; le crescendo semble avoir déjà commencé, dans son cas, dès le lever du rideau. Jonathan Gagnon et Marie-Josée Bastien offrent un jeu bien dosé qui nous permet d'apprécier une fois de plus tout leur talent comique. Même constat du côté d'Hugues Frenette dans son rôle d'Alain Reille, un avocat obnubilé par son téléphone cellulaire et son travail, qui provoque plusieurs rires tout au long du spectacle.

La mise en scène imaginée par Michel Nadeau parvient à nous faire oublier le côté statique de ce huis clos en créant un rythme efficace, entrecoupé de silences lourds de sens et de moments de pure hystérie. Il fallait savoir doser les effets escomptés - surtout lors des déplacements - et le metteur en scène y parvient haut la main, permettant de ce fait d'apprécier pleinement toutes les subtilités et l'intelligence du texte de Yasmina Reza. Avec un propos apparemment simple et anodin au départ, elle réussit à mettre en place une véritable critique sociale qui remet en cause notre capacité à vivre ensemble ainsi que notre rapport à la violence qui nous entoure.

Le plaisir est au rendez-vous et on ne s'ennuie pas une seconde pendant Le Dieu du carnage. Cette piècevaut assurément le détour et entame une saison qui s'avère bien prometteuse pour le Trident.

21-09-2015