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Dance Me
Première mondiale
Du 5 au 9 décembre 2017, 20h,
supplémentaire samedi 9 décembre 15h

Compagnie montréalaise de renommée internationale, BJM – Les Ballets Jazz de Montréal parcourent le monde avec leur répertoire contemporain. La compagnie s’arrête dans la métropole du 5 au 9 décembre 2017 pour offrir au public la première mondiale de Dance Me, sa toute nouvelle création inspirée de l’œuvre magistrale de Leonard Cohen. Sa musique et sa poésie, qui ont transcendé les modes et traversé les époques, trouvent dans la danse des BJM une nouvelle résonance. Multidisciplinaire, Dance Me marie ainsi écritures scénique, visuelle, musicale, dramaturgique et chorégraphique en une partition impressionniste et sentie, reflet des splendeurs de l’héritage artistique laissé par le grand Cohen. Un hommage. Ce spectacle fait partie de la programmation officielle du 375e anniversaire de Montréal.

Sous la direction artistique de Louis Robitaille, la mise en scène d'Eric Jean et l’impulsion lumineuse des interprètes, trois chorégraphes internationaux – Annabelle Lopez Ochoa, Adonis Foniadakis et Ihsan Rustem – donnent corps à l’œuvre de Cohen. De Suzanne à You Want It Darker en passant par First We Take Manhattan et  A Thousand Kisses Deep, près d’une vingtaine de chansons soigneusement choisies dans le vaste répertoire de l’auteur-compositeur-interprète rythment le spectacle de leurs ambiances.

Fusionnant le ballet et la danse contemporaine dans le style très athlétique que l’on connaît aux BJM, les trois chorégraphes prêtent leurs signatures chorégraphiques distinctes aux différents moments du spectacle. Leurs vocabulaires gestuels contrastés et complémentaires se croisent et s’unissent au fil de la pièce en un ensemble élégant et vibrant.


Musique Leonard Cohen
Chorégraphies Annabelle Lopez Ochoa, Andonis Foniadakis, Ihsan Rustem
Interprètes Brandi Baker, Yosmell Calderon, Céline Cassone, Jeremy Coachman, Kennedy Henry, Alexander Hille, Kennedy Kraeling, Pier-Loup Lacour, Andrew Mikhaiel, Benjamin Mitchell, Saskya Pauzé-Bégin, Mark Sampson, Izabela Szylinska, Ashley Werhun


Crédits supplémentaires et autres informations

Direction artistique : Louis Robitaille
Dramaturgie et mise en scène : Eric Jean
Direction musicale : Martin Léon
Décor et Accessoires : Pierre-Etienne Locas
Conception et réalisation lumières : Cédric Delorme-Bouchard
Conception vidéo : Hub Studio - Gonzalo Soldi et Thomas Payette
Conception des costumes : Philippe Dubuc
Réalisation des costumes : Anne-Marie Veevaete
Photo © Marc Montplaisir.

Billets à partir de 39 $  \  Tarif 30 et moins disponible

Rencontres avec les artistes : mercredi 6 + vendredi 8 décembre

Production Les Ballets Jazz de Montréal
Présentation Danse Danse


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Critique disponible
            
Critique

Un peu plus d’un an après le décès de Leonard Cohen, les hommages à ce grand artiste continuent de se multiplier. Parmi les plus attendus, mentionnons le spectacle Dance me, des Ballets Jazz de Montréal, qui marque à la fois le 375e anniversaire de Montréal, les 45 ans des BJM et les 20 ans de Danse Danse. Avec l’exposition Une brèche en toute chose au Musée d’art contemporain de Montréal, le spectacle Dance me fait partie des projets autorisés par Cohen de son vivant.


Photo promotionnelle - crédit photo : Marc Montplaisir

Trois chorégraphes internationaux – Adonis Foniadakis, Annabelle Lopez Ochoa et Ishan Rustem – ont été réquisitionnés pour mettre en mouvements 34 morceaux choisis de la poésie et des chansons de Cohen. Sans rien enlever à la qualité de ces créateurs, on peut se questionner sur la pertinence de faire appel à des artistes grecs, belgo-colombiens et britanniques pour rendre hommage à un artiste montréalais de naissance et de cœur. En effet, le rythme incessant du spectacle et la virtuosité exacerbée des danseurs font en sorte que l’on peine à retrouver l’ambiance contemplative et brute propre aux œuvres de Cohen. Les danseurs des BJM multiplient les prouesses techniques dans des chorégraphies de groupes énergiques. La soliste Céline Cassonne se démarque particulièrement à chacune de ses interventions. Mais paradoxalement, les moments les plus forts du spectacle sont ceux où la danse est peu – voire pas – présente, alors que So Long, Marianne et Hallelujah, deux des chansons les plus connues de Leonard Cohen, sont sobrement interprétées a capella par deux chanteurs. À cet effet, Martin Léon a fait un travail magistral pour «remasteriser» les chansons sans en altérer l’essence. Pour les besoins des chorégraphies, il a dû adapter les finales des morceaux et en retravailler le tempo. La délicatesse avec laquelle il s’est approprié la musique de Cohen donne l’impression au public qu’il a affaire à la musique originale.

La présence fantomatique de l’artiste traverse le spectacle comme un leitmotiv, alors que les interprètes déambulent avec le chapeau caractéristique du chanteur sur leur tête. Des bâtons utilisés dans certaines danses sexualisent à outrance certains passages des textes de Cohen sans rien ajouter d’intéressant à la chorégraphie. Les danseurs semblent même encombrés à plusieurs moments par ces accessoires. Toutefois, le recours aux nouvelles technologies permet de beaux effets, notamment en ce qui a trait à la scénographie. La lumière permet de découper l’espace de différentes manières, afin de changer rapidement d’atmosphère pour chacune des chansons de Cohen. Sur un écran, des projections montrent des corps qui chutent du ciel au ralenti, offrant un joli contrepoint à l’hyperactivité des mouvements chorégraphiques. Alors que les mises en scène d’Éric Jean au théâtre sont habituellement nuancées et bien réfléchies, le travail qu’il fait pour Dance me aplanit la profondeur des textes de Cohen tout en mettant en place une atmosphère aseptisée où les clichés abondent.

Considérant que les BJM ont acquis l’exclusivité de l’œuvre de Cohen dans les arts vivants et circassiens pendant cinq ans, il est déplorable que l’œuvre qu’ils proposent soit aussi déconnectée de l’univers de l’artiste. Dance me nous amène à penser que la flamboyance et la virtuosité des BJM s’accolent peut-être mal avec le caractère brut de l’univers de Cohen.

09-12-2017
 

Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts
Place des Arts
Billetterie : 514-842-2112 - placedesarts.com

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