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28-29-30 janvier 2015
AHHAAH/HA
Concept et chorégraphie Lisbeth Gruwez
Danse Mercedes Dassy, Anne-Charlotte Bisoux, Lisbeth Gruwez, Vicente Arlandis Recuerda, Lucius Romeo-Fromm

Après Birth of Prey en 2012 et It’s Going to Get Worse and Worse and Worse, My Friend en 2013, la flamboyante Lisbeth Gruwez revient à l’Usine C avec une nouvelle création hypnotique, extatique et… hilarante, AH/HA.

Dans un lieu anonyme qui semble plongé dans la nuit, cinq danseurs vont se rencontrer et s’unir dans l’expression la plus humaine qui soit : le rire. Contagieux ou nerveux, sarcastique ou diabolique, le rire se partage et résonne autant par la voix que le corps. AH/HA appréhende toutes les dimensions du rire et explore les impacts physiques et psychiques qu’il provoque. Galvanisés par une puissance qui les dépasse, les corps atteignent cette frontière subtile entre l’enfantin et le monstrueux, entre l’éclat de rire et la crise de larmes. Pour la première fois, la danseuse et chorégraphe propose une pièce de groupe où se décuplent l’énergie et l’intensité auxquelles elle nous a habitués à travers ses créations ou ses collaborations avec Jan Fabre, Jan Lauwers et Sidi Larbi Cherkaoui.

Lisbeth Gruwez, « guerrière de la beauté » formée notamment à P.A.R.t.S, l’école de danse contemporaine d’Anne teresa De Keersmaeker, fonde la compagnie Voetvolk avec le musicien et compositeur Maarten Van Cauwenberghe. Portés par la volonté de « jeter leur corps dans la bataille sans artifices techniques », ils élaborent des propositions radicales où la matière brute du corps est travaillée à partir de notions fortes comme le langage, la politique, l’animalité ou le rituel.


Section vidéo


Composition, son Maarten Van Cauwenberghe
Costume Catherine Van Bree
Conseiller artistique Bart Meuleman
Lumières Harry Cole
Assistante aux éclairages Caroline Mathieu
Stagiaire production Stephanie Pysson
Stagiaire assistante-chorégraphie Sarah Huygens

Régulier 32$ / Ainés 28$ / Réduit 24$

Production Voetvolk Vzw
Coproduction Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis, Next Festival, Theater Im Pumpenhaus, Théâtre D’Arras / Tandem Arras-Douai, Dampfzentrale, Le Triangle – Scène Conventionnée Pour La Danse-Rennes, Théâtre La Bastille, Les Brigittines, Andwhatbeside(S)Death, Ma -Scène Nationale De Montbéliard Et Troubleyn | Jan Fabre
Résidences Troubleyn | Jan Fabre, Kvs, Les Brigittines avec le soutien de Nona, Provincie Antwerpen And De Vlaamse Gemeenschap
Diffusion Internationale Key Performance
Présentation Usine C


Usine C
1345, avenue Lalonde
Billetterie: (514) 521-4493

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 Critique
Critique

par Gabrielle Brassard

Le rire dans tous ses états


Crédit photo : Annie Zielinski

La danseuse flamande Lisbeth Gruwez, « figure les plus frappantes de la scène contemporaine européenne », présente sa nouvelle chorégraphie, AH/HA, pour trois soirs seulement, à l’Usine C. Rires, rires et rires au programme.

Dans un espace complètement dénudé, sur une simple grande toile verte, les cinq interprètes de AH/HA (incluant Gruwez), Mercedes Dassy, Anne-Charlotte Bisoux, Vicente Arlandis Recuerda et Lucius Romeo-Fromm présentent un véritable tour de force. Loin des mouvements de danse à grand déploiement, la petite troupe nous sidère autant par la mise en place lente, mais très contrôlée de chaque séquence, et surtout, par les expressions faciales des interprètes.  

AH/HA nous emmène dans un véritable voyage du rire, en nous faisant passer par toutes ses formes. Du rire purement physique qui part du bas du ventre, pour aucune raison particulière, à celui contagieux, du rire sensuel (notamment après l’amour), au fou (rire), du gras, du subtil, du sonore, au muet.

Rythmée par la musique, qui change drastiquement d’une séquence à l’autre, la petite troupe se laisse porter par les mouvements symbiotiques de la chorégraphie de Gruwez, par les différentes sortes de rires qu’elle doit incarner et par la lumière (très belle, de Harry Cole). On observe chacun des interprètes avec fascination, chacun ayant un jeu physique unique, mais qui s’accorde parfaitement avec celui des autres. La force de AH/HA réside ainsi dans la complicité des interprètes, sans nul doute, dans leurs expressions faciales, impressionnantes et diversifiées, et dans les très belles séquences, toutes bien amenées malgré de légères longueurs (surtout au début).

C’est notamment à travers des séances de yoga, d’observations mutuelles et d’improvisation que Gruwez a travaillé le spectacle. Tout comme son solo Its going to get worse and worse and worse, my friend, AH/HA s’illustre dans le jeu des acteurs, autant physique qu’expressif. Une harmonie pure semble se dégager du petit groupe.  

Lumineux, AH/HA nous décroche forcément un sourire. Rare et précieux au théâtre et en danse. On en profite!

30-01-2015