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4-5 avril 2014, 19h30
À la recherche des canards perdus
Petite conférence sur une expérience scientifique pour mesurer la vitesse du réchauffement climatique dans l'Arctique
De Frédéric Ferrer

Après avoir créé trois spectacles qui mettaient en scène les dérèglements du climat, Frédéric Ferrer décide en 2010 de raconter des espaces et de réaliser un « Atlas de l’Anthropocène ». Entre conférence et performance, chacune de ses cartographies analyse un bouleversement territorial. Avec la conférence « À la recherche des canards perdus » Frédéric Ferrer prend comme point départ à sa présentation une expérience réalisée par la NASA qui vise à mesurer le réchauffement climatique en lâchant 90 canards jaunes en plastique dans l’Arctique. D’entrée jeu, Frédéric Ferrer nous explique ses motivations :« J’ai souhaité faire une conférence sur des petits canards jaunes en plastique, car je veux livrer publiquement le résultat de ma recherche et de mes investigations sur ces palmipèdes. La conclusion à laquelle je suis arrivé est effrayante, affligeante et désespérante sur le monde que nous préparons pour nos enfants. Je veux rendre public ce que j’ai découvert. » Frédéric Ferrer inscrit ces conférences théâtrales en continuité avec l’accélération actuelle du monde, l’anthropocène et le changement global, bouleversant les milieux et les hommes.


Administration Frédéric Chevreux Communication, Médiation culturelle, Presse
Production, Diffusion Claire Masure
Crédit photo : Franck Alix

Régulier 15$ / Ainés 14$ / Réduit 12$
Durée 50 min

Présentation Usine C


Usine C
1345, avenue Lalonde
Billetterie: (514) 521-4493

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 Critique
Critique

par Pascale St-Onge

Retour critique sur À la recherche des canards perdus et Hakanaï

Temps d’images est un festival encore méconnu du grand public, mais qui propose déjà sa neuvième édition cette année, à l’Usine C. Magnifique plateforme des rencontres et des formes artistiques, la présente édition se veut un questionnement sur notre époque et notre façon transformée de communiquer et d’interagir avec le monde.

En cette première journée du festival, trois courts spectacles de 50 minutes ont été présentés. À la recherche des canards perdus et Hakanaï sont deux spectacles complètement différents et aux démarches complètement opposées, mais qui se rejoignent sous la bannière du festival et de ses questionnements.

À la recherche des canards perdus se présente sous la forme d’une conférence ludique menée par Frédéric Ferrer. Après avoir créé quelques spectacles traitant du réchauffement climatique et de problèmes environnementaux, Ferrer s’interroge sur une expérience / opération de la NASA, mettant « en vedette » 90 canards de plastique. Ceux-ci auraient été déployés en Arctique afin de constater des bouleversements du réchauffement climatique sur la calotte glacière, mais auraient malencontreusement disparus. Pour reprendre une réplique bien lancée par l’artiste, « …si on réussit à perdre un avion dans l’océan, vous essaierez de retrouver des canards en plastique ! ». La conférence, présentée de façon d’abord très officielle, nous présente finalement un homme dépourvu de moyens face à l’état de la planète et aux grandes institutions scientifiques qui devraient tout tenter pour la sauver. La sensibilisation est au cœur de cette conférence teintée d’humour et d’absurdité. Sous la forme d’un spectacle qui refuse toute théâtralité, on tente à nouveau de parler politique sur une scène et la démarche provoque de multiples questionnements.

Hakanaï, pour sa part, est d’abord en soi un dispositif scénique particulier : un cube dont chacune des parois reçoit des projections vidéos interactives et dynamiques et au centre duquel une femme danse et communique avec l’image. Chaque mouvement de la danseuse fait réagir en direct les projections et le mouvement de l’image. La musique est également interprétée en direct et le tout est une expérience onirique où l’œil se régale. Un travail technique impressionnant de la part de toute l’équipe, mais malgré l’esthétisme fort intéressant et inspirant de l’ensemble, la chorégraphie et la présence même de l’humain dans ce spectacle semble vide de sens et questionnable. Il semblerait qu’on puisse aller beaucoup plus loin et exploiter davantage cet objet qui nous permet de développer une relation tangible avec le numérique, puisqu’il ouvre une multitude de portes vers un imaginaire aux possibilités infinies.

Vendredi et samedi prochain, c’est la deuxième et dernière partie du festival. Encore une fois, ce sont trois spectacles qui seront présentés dans les murs de l’Usine C : Jérusalem Plomb Durci, Moving in this world et Sea Sick. Un événement qui gagne à être connu !

05-04-2014