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Lecture publique dans les Maisons de la culture en avril 2017 (voir plus bas)
Au Rideau Vert du 4 au 22 juillet 2017
Molière, Shakespeare et moi
Texte d'Emmanuel Reichenbach
Mise en scène Charles Dauphinais
Avec Anne-Élisabeth Bossé, Carl Béchard, Mathieu Quesnel, Roger La Rue et René Rousseau, Simon Beaulé-Bulman et Philippe Robert

Le Théâtre du Rideau Vert présentera Molière, Shakespeare et moi, une création d’Emmanuel Reichenbach commandée par Denise Filiatrault suite à la sollicitation du commissaire, Gilbert Rozon, aux célébrations du 375e anniversaire de Montréal. Présentée hors de sa saison régulière, Molière, Shakespeare et moi prendra l’affiche du 4 au 22 juillet 2017, dans une mise en scène de Charles Dauphinais.

Souhaitant voir se déployer sur scène un projet qui proposerait une vision d’un pan de l’histoire montréalaise romancée par le biais de la comédie théâtrale, la directrice artistique a fait appel pour l’écriture à Emmanuel Reichenbach. En résulte une comédie déjantée qui porte un regard amusé sur un moment charnière de l’histoire de Montréal vers 1750, juste avant la domination britannique de la Nouvelle-France. Celle-ci met en scène Thomas Beaubien, un dramaturge fictif contemporain de cette époque. Cet auteur - au profil d’un Woody Allen d’avant l’heure - se trouvera aux prises avec les pouvoirs politiques, économiques et religieux de son temps qui ne seront pas sans rappeler l’époque actuelle. Face à la page blanche, Thomas Beaubien a pour conseillers Molière et Shakespeare, rien de moins ! Ces deux figures tutélaires de l’auteur sont manifestement associées aux deux peuples fondateurs du Canada. Représentants emblématiques de deux traditions théâtrales majeures, Emmanuel Reichenbach joue aussi bien avec ces deux personnages et les références à leur œuvre qu’il en exploite et grossit leur style en passant de la comédie de moeurs au drame shakespearien.


 

Ce spectacle est en prévente exclusive aux abonnés jusqu’au 10 février au tarif d’abonnement par téléphone au 514 844-1793. Tous les billets en vente dès le 11 février au www.rideauvert.qc.ca

Lecture publique

- 10 avril 2017, 19h, Maison de la culture Plateau-Mont-Royal, 465, avenue du Mont-Royal Est, 514-872-2266 - billets disponibles le 2 avril

Une production Rideau Vert


Rideau Vert
4664, rue Saint-Denis
Billetterie : 514-844-1793

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Critique



Crédit photos : François Laplante Delagrave

Créée par Emmanuel Reichenbach dans le cadre du 375e anniversaire de la ville de Montréal, et plus particulièrement pour l’événement À nous la scène se déroulant du 20 juin au 6 août, la comédie Molière, Shakespeare et moi, présentée jusqu’au 22 juillet au Théâtre du Rideau Vert, relate les aventures de l’homme de théâtre Thomas Beaubien (personnage fictif), à Montréal, dans les années suivant la fondation de la ville.

La pièce commence de façon tout à fait inattendue par une chanson humoristique interprétée par les neuf comédiens, façon comédie musicale, permettant ainsi aux spectateurs de se familiariser rapidement avec les différents personnages. Il faut aimer le genre pour vraiment l’apprécier, mais le segment donne le ton à ce qui s’en vient : une enfilade de personnages plus grands que nature, des rebondissements et, malheureusement, certaines longueurs.

Sur une scène presque vide - tout au long de la pièce, ce sont surtout les accessoires qui permettent de situer où se passe l’action - Thomas Beaubien, joué par un Simon Beaulé-Bulman juste assez naïf et attachant pour être crédible, reçoit une commande de la part du Mgr de Montarville (Carl Béchard) afin de préparer un bien-cuit au sujet du Seigneur de Ville-Marie. Le dramaturge recevra alors la visite des fantômes de Molière et de Shakespeare afin de l’aider à accomplir la tâche. Le public assiste ensuite à une suite d’intrigues politiques, de quiproquos et de facéties toutes plus exagérées les unes que les autres.

Certaines répliques mordantes, surtout celles se voulant un clin d’oeil à l’actualité, font mouche et fonctionnent très bien. On peut penser à la mention de l’implication des communautés autochtones aux festivités du 375e, à certaines références à l’administration Coderre ou aux policiers en grève. Par contre, ces clins d’oeil tombent facilement dans les clichés - pensons notamment aux références à la grève de 2012, qui ont été maintes fois entendus et qui ne renouvellent rien. Les exagérations dans le jeu, bien qu’elles permettent d’exploiter à fond le potentiel comique d’une scène, sont parfois redondantes et ennuient le spectateur plutôt que de vraiment l’amuser. On peut faire le même reproche aux blagues à double sens qui n’apportent rien de nouveau, sinon une grivoiserie un peu feinte qui récolte les rires gras d’une certaine partie du public.

La pièce atteint pourtant son objectif : il s’agit d’un divertissement grand public qui ne se prend pas trop au sérieux et qui est assez convenu. Malgré certaines longueurs, le dynamisme des comédiens - soulignons la performance d’Anne-Elizabeth Bossé, très comique, et de Chloé Barshee, Isabelle Drainville, Philippe Robert et René Rousseau qui interprètent plusieurs personnages secondaires avec brio - permet d’éviter de perdre l’attention du spectateur. Celui-ci se surprendra peut-être tout de même à consulter sa montre une fois l'enthousiasme du début passé.

17-07-217