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Du 22 janvier au 9 février 2013, mardi au samedi à 20h15, mercredi 19h15
L'ouest solitaireL'Ouest solitaire
Texte de Martin McDonagh
Traduction de Fanny Britt
Mise en scène Sébastien Gauthier
Avec Lucien Abbondanza-Bergeron, Frédéric-Antoine Guimond, Marie-Ève Milot et Marc-André Thibault

Les comédies noires de Martin McDonagh révèlent souvent une profonde solitude. Solitude pour ces deux frères qui vivent ensemble, mais qui sont seuls face à leurs problèmes, orgueilleux et incapables de trouver un terrain d’entente à cause des coups bas et des insultes qu’ils échangent.

Solitude pour le Père Welsh, abattu par une crise de foi, un alcoolisme inavoué et par son incapacité à communiquer avec ses paroissiens.

Solitude pour la jeune Girleen qui se bâtit une solide carapace pour répliquer aux coups durs de sa situation sociale, mais qui cache en réalité un coeur fragile et triste. Dans cet ouest irlandais, tous se heurtent brutalement à leurs limites (orgueil, alcool, cupidité, stupidité, honte, timidité), dénonçant toute leur humanité par un mélange d’humour et de drame qui rend l’oeuvre insaisissable.


Section vidéo
quatre vidéos disponibles

     

     

Costumes et décors Julie-Christina Picher
Lumières Geneviève Fortin
Crédit photo Jean-François Noël

Une production Théâtre Bistouri


Prospero, salle intime
1371, rue Ontario est
Billetterie : (514) 526-6582

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 Critique
Critique

par Isabelle Girouard


Crédit photo : Andrée-Anne Brunet

Si toutes les excuses sont bonnes pour oublier la vague de froid glacial qui s’abat sur le Québec, profitons-en pour prendre place dans la salle intime du théâtre Prospero où l’on joue présentement L’Ouest Solitaire, comédie noire qui cogne fort.  

C’est le dramaturge et réalisateur irlandais Martin McDonagh qui signe le texte, dernière partie de la Trilogie de Leenane (1996-1997). Dans un petit village de l’ouest irlandais, quatre personnages essaient tant bien que mal de survivre à eux-mêmes. Il y a d’abord Valene (Marc-André Thibault) et Coleman (Lucien Bergeron), deux frères sans morale jouant méchamment à se tourmenter l’un et l’autre. Témoin impuissant des mauvaises moeurs, le père Welsh (Frédéric-Antoine Guimond) tente de noyer ses désillusions dans l’alcool.  Et il y a la jeune Girleen (Marie-Ève Milot), fille de contrebandier chez qui subsiste malgré tout un mince espoir de connaître un jour le bonheur. Il faut imaginer ces personnages portant un langage dur et cru, gueulant la plupart du temps, liés dans une intrigue qui ne se dénouera qu’à la toute fin.    

Dans la salle, les rires fusent ici et là tout le long de la représentation. Toutefois, quelques spectateurs restent cois et froncent les sourcils. Il faut souligner que L’Ouest Solitaire s’adresse particulièrement aux amateurs d’humour noir... âmes sensibles s’abstenir! La mise en scène, signée par Sébastien Gauthier, n’a rien de surprenant, mais s’avère très efficace, particulièrement en ce qui concerne la rythmique. C’est plutôt la direction d’acteur qui fait défaut : le ton général est si agressif qu’on ne peut que reprocher un manque de nuance sur le plan de la construction des personnages. S’il faut lancer des fleurs, les premières vont sans aucun doute à la scénographe Julie-Christina Picher pour les décors et les costumes, de type réaliste, qui appuient à merveille l’ensemble du spectacle. Les deuxièmes sont pour le comédien Marc-André Thibault, dont l’authenticité du jeu est remarquable.

L’Ouest Solitaire est une production du Théâtre Bistouri qui en est à son deuxième projet. La jeune troupe a présenté à guichet fermé Tranchées, à l’automne 2011. Le théâtre Bistouri, comme son nom l’indique, s’intéresse aux oeuvres qui permettent de disséquer l’être humain... et ce qu’on y trouve peut parfois être surprenant. Humour, mensonge et meurtre se donnent rendez-vous en cette fin janvier, sous la plume de McDonagh. Rien de moins pour nous réchauffer le coeur!  

24-01-2013