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Du 13 au 25 mars 2012
CabaretCabaret au bazar
pour les 7 à 11 ans
Idée originale Maude Boutet et Marie-Eve Huot
Textes Martin Bellemare, Fabien Cloutier, Louis-Dominique Lavigne, Suzanne Lebeau, Jean-Philippe Lehoux, Étienne Lepage, Marilyn Perreault, Philippe Robert, Michoue Sylvain et Lise Vaillancourt
Mise en scène initiale et travail dramaturgique Louis-Dominique Lavigne
Adaptation de la mise en scène à l’italienne Marie-Eve Huot
Interprétation Marie-Michelle Garon, Rachel Graton et Philippe Robert

On trouve de tout dans un bazar ! Et dans celui-ci, tout devient source d’inspiration. Les objets accumulés au fil du temps et les personnages qui y circulent sont porteurs de petites et de grandes histoires fascinantes... De Bobby Bossé plein de bobos devenu le roi de l’empire du Milieu, au Bilboquet ayant le hoquet, jusqu’à Philibert et sa petite cuiller qui avait commandé le plat le plus cher, chaque numéro de ce cabaret révèle quelques-unes des milliers de vies passionnantes enfouies dans cette avalanche d’objets.

Sur la scène, un piano et trois maîtres de cérémonie, qui sont aussi les héros de cette heureuse fantaisie, animent, racontent et chantent la mémoire des objets laissés au bazar. Telle une boîte à surprises, ce cabaret donne à entendre la voix d’une dizaine d’auteurs québécois chevronnés et émergents aux univers très différents qui, grâce à une mise en scène finement ficelée, s’harmonisent merveilleusement.


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Assistance à la mise en scène Manon Claveau
Direction musicale Laurier Rajotte
Scénographie Patrice Charbonneau-Brunelle
Éclairages Marie-Aube St-Amant Duplessis
Photo Marc-André Zouéki

Activités d'animation théâtrale

Rencontre avec les artistes:
18 mars

Parcour du Spectateur:
17 et 24 mars

Une création du Théâtre Ébouriffé


Maison Théâtre
245, rue Ontario Est
Billetterie : 514-288-7211

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 Critique
Critique

par David Lefebvre


Crédit photo : Marc-Antoine Zouéki

La Maison Théâtre accueille, pour la toute première fois en ses murs, le Théâtre Ébouriffé, que dirige la comédienne et metteure en scène Marie-Ève Huot. La première création de la jeune compagnie fondé en 2007, le Cabaret au bazar, propose une dizaine de saynètes, écrites par autant d’auteurs, inspirés d’objets aux histoires rigolotes, simples ou chargées de sens.

Ce cabaret festif, rappelant ces spectacles donnés dans les music-halls lors de la belle époque, réunit numéros chantés et historiettes en rimes. De Bobby Bossé plein de bobos, cadet mal-aimé qui vend maison et famille au profit d’un empire qu’il dirigerait, à Audrey la persécutée qui se cache sous ses oreillers, en passant par Florence qui rêve de plage et de son maillot orange, Théodora la bouteille vivante et Bill Boquet et son hoquet qui lui fit attacher sa tête à son pied pour ne pas la perdre, on passe d’une anecdote qui fait sourire à une histoire qui fait réfléchir. Deux récits sont particulièrement intéressants ou très bien rendus : celle de deux gamins qui brisent une poupée pour la faire entrer dans une maison de poupée, métaphore d’une famille brisée, et celle, chantée, d’Hector, dont le hoquet lui empêche – presque! – de révéler sa flamme à la plus belle de l’école.

Les trois comparses et maîtres de cérémonie, Marie-Michelle Garon, Rachel Graton et Philippe Robert, s’amusent fermement et divertissent leur public avec brio. Laurier Rajotte, assis au piano à queue, vient ponctuer et appuyer les récits d’une trame musicale narrative ou accompagne joliment les comédiens qui font preuve d'un talent indéniable pour le chant, notamment Rachel Gratton, qui pousse la note avec grâce et assurance. Le tout se joue dans un décor de tissus divers de Patrice Charbonneau-Brunelle, conçu de robes accrochées et de draps cachant comédiens et plateaux, et mis en lumière par Marie-Aube St-Amant Duplessis, qui, par un éclairage en contre-plongée, vient confirmer l’inspiration des mythiques cabarets.

Si le spectacle met de l’avant le jeu, la musique et les mots des auteurs qui racontent l’histoire d’un objet, il crée pourtant peu de liens avec l’artefact en soi. On le voit rarement, ou pas, ou on l’utilise discrètement, alors que l’objet, à chaque récit, devrait être le centre du numéro présenté, comme si le souvenir jaillissait de lui. De plus, dans le résumé officiel de la pièce, il est mentionné que le « bazar est forcé de fermer ses portes en raison de l’embourgeoisement du quartier ». Évacué du spectacle, ce thème aurait été salutaire pourtant à l’entreprise, qui aurait donné une raison à ce cabaret d’exister, et aux enfants ainsi qu’aux adultes de saisir davantage le message des créateurs, soit l’importance de conserver les souvenirs et rendre hommage à la mémoire et au pouvoir d’évocation des objets qui ont vécu.

Ceci dit, le Cabaret au bazar est un très sympathique spectacle, fantaisiste et comique, au rythme soutenu et vivant, et le Théâtre Ébouriffé une compagnie à surveiller de très près.

17-03-2012