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25-26 septembre 2015, 20h
Radical K-O
Théâtre multidisciplinaire
Idéation et mise en scène Jocelyn Pelletier
Avec Jocelyn Pelletier et Caroline Boucher-Boudreau

Sur scène, un ring de boxe. Utiliser l’univers de ce sport de combat, avec ses différents codes, tel un canular. Le spectateur est plongé dans un espace fantasmagorique qui révèle et interroge l’appel à la violence et aux extrêmes. En direct: vidéo, musique, performance et danse se déploient et se répondent pour créer un continuum de tableaux vivants plus intenses les uns que les autres. À travers un puissant langage performatif, Radical K-O propose une esthétique de l’extrême. En détournant les codes de la boxe pour en faire des moteurs dramatiques signifiants, Jocelyn Pelletier crée une œuvre viscérale et intransigeante dont personne ne sortira indemne.

Élaborer une performance dans laquelle l’imagerie issue de l’univers de la boxe parasite ou contamine les éléments suivants : le texte / le son / la vidéo . Ceux-ci sont en osmose dans le but de créer un « pseudo affrontement » qui va résulter en un langage commun. Jouer avec les différents codes de la culture de la boxe ; la présentation, la pesée, l’intimidation, les rounds, l’arbitrage, etc. Travailler avec ces protocoles, profiter de notre espace de recherche et de création pour atteindre un maximum d’intensité, au sein de nos disciplines respectives, pour ultimement développer un nouveau langage et ainsi,  aller plus loin dans notre pratique.

Depuis sa sortie du Conservatoire d’art dramatique de Québec en 2005, Jocelyn Pelletier a participé à de nombreux projets, notamment à plusieurs productions du Théâtre Péril : Anky ou la fuite / Opéra du désordre, Vu d’ici, Limbes. Il a cofondé la compagnie tectoniK_ avec laquelle il a monté son texte Symbiose(s). Jocelyn assure également la codirection de Les Chantiers. Il a par ailleurs fondé SUSHI(POISSE/SON/MORT), compagnie avec laquelle il a mis en scène son texte La mélodie entre la vie et la mort à Premier Acte. Récemment, on a pu voir la deuxième production de cette compagnie, Entre vous et moi, il n’y a qu’un mur, également à Premier Acte. Il a présenté  BISCUIT CHINOIS, un spectacle solo, à Montréal, Québec et Ottawa. Il a  mis sur pied l’évènement OFF Classique présenté au sous-sol du Complexe Le Cercle à Québec. Il a été de la distribution du Projet Laramie présenté au Théâtre du Trident à Québec et a assuré la mise en scène de Electronic City de Falk Richter, une production de tectoniK_ présentée au Théâtre Périscope en février 2014. Il a récemment présenté avec Édith Patenaude une adaptation de l’œuvre de Bret Easton Ellis Disparaître ici au Théâtre Périscope à Québec et à La Chapelle à Montréal en mars 2015.


Création sonore et performance Érick d’Orion
Création vidéo Justin Roy
Intégration technologique et programmation Louis-Robert Bouchard
Conception scénique et lumière Jean-François Labbé
Assistance à la mise en scène et coordination artistique Caroline Boucher-Boudreau

Sur place
Tarif régulier 29$
Tarif réduit 25$*
Abonnement de saison 300$
Forfait tout cru 96$
5 spectacles pour 100$
4 x 4 : voyez un spectacle entre amis 88$
3 spectacles et + 22$/billet
* 30 ans et moins + artistes membres d'une association professionnelle, sous présentation d'une carte valide.

En ligne
Tarif régulier 32,50$
Tarif réduit 28,50$*
Abonnement de saison 303,50$
Forfait 5 spectacles non-disponible en ligne
3 spectacles et + 25,50$/billet
* 30 ans et moins + artistes membres d'une association professionnelle, sous présentation d'une carte valide.

Une production SUSHI (poisse/son/mort)
Avec le soutien de Première Ovation · Arts multi


La Chapelle
3700, rue Saint-Dominique
Billetterie : 514-843-7738

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Dates antérieures (entre autres)

4-5 février 2015 - Mois Multi - Québec

 
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Critique

Crédit photo : Charles Fleury

Un ring froid, une demoiselle un peu vulgaire en robe rouge qui mâche de la gomme, un colosse barbu tout en noir. Le boxeur arrive, tendu et un peu stressé. Il s’échauffe. Lance quelques poings… Et c’est parti. Musique électronique (trop) forte, corps qui s’agitent, projecteurs agressifs, images blafardes de mains enveloppées de bandages ou de chaînes qui se succèdent rapidement sur le grand écran...

Le colosse accroche des manteaux de fourrure aux chaînes qui pendent du plafond. Ils se balancent comme des cadavres, des punching-balls évidés. Moment de calme. Puis le boxeur et la jeune femme parés des fourrures se lancent dans un long corps-à-corps violent. Stroboscope, cheveux qui volent, ils se frappent et se roulent dans un nuage de talc, dans un combat animal et sale.

Le performeur et metteur en scène Jocelyn Pelletier, maigre, barbu et blond, se donne parfois des allures christiques : une croix projetée sur le ring, le corps projeté vers le ciel. Une trappe au milieu du ring, dont les personnages s’extirpent ou dans laquelle ils se glissent ; le boxeur se bat et semble perdre/mourir, se relever/ressusciter, au long de cette performance qui mime la vie et la mort à travers la métaphore de la boxe.

Le spectacle se déroule sans un mot, mais sous le martèlement assourdissant des sons électroniques rythmant la progression de l’histoire. L’affrontement se poursuit sur deux niveaux, sur et sous le ring qui pulse de lumière rouge, figurant un coeur. Le silence des artistes tranche avec la violence des images, des lumières et des gestes. On voudrait presque entendre les cris pour se dire qu’ils sont encore vivants.

L’angoisse monte en crescendo, et le boxeur semble subir sans rien contrôler ; il finit seul et isolé tandis que le ring est petit à petit enveloppé dans des mètres de cellophane. Le quatrième mur est physiquement là, alors que sonne le « dong » de la fin du combat. Le spectateur a été boxé, coup sur coup, sans arrêt, entre chocs visuels et sonores. Quarante-cinq minutes d’affrontement, c’était presque long. On est K-O.

27-09-2015