Mon(Theatre).qc.ca, votre site de théâtre
Du 10 avril au 18 mai 2013
Diable rougeLe Diable rouge
Texte d'Antoine Rault
Mise en scène de Serge Denoncourt
Avec Michel Dumont, Monique Miller, Jean-François Casabonne, François-Xavier Dufour, Marcel Girard, Magalie Lépine-Blondeau

En 1658, Mazarin, cardinal de son état, premier ministre de la régente Anne d’Autriche, règne en maître sur le royaume de France.  Se sachant atteint d’une maladie incurable, Mazarin achève l’éducation de son filleul Louis XIV.  Au moyen de ruses diplomatiques, il négocie un traité de paix avec l’Espagne, en échange du mariage du jeune Louis avec l’infante Marie-Thérèse.  Mais le futur roi est épris de la nièce du cardinal, la jeune Marie Mancini.  Nous sommes tout à coup témoins de tous les jeux de pouvoir de Mazarin, de Colbert aux finances, et de la régente.  Chacun y va de son intérêt et magouille allègrement pour y arriver.  Mais malgré son jeune âge, Louis a bien appris de son maître.  Il ne se laissera pas manipuler facilement.

Une leçon inquiétante qui décrit les nécessités et les obligations de la démarche politique où les volontés personnelles des grands de ce monde se font très souvent au détriment et dans l’oubli du peuple.


Section vidéo
deux vidéos disponibles

    


Décor : Guillaume Lord
Costumes : François Barbeau
Éclairages : Martin Labrecque
Accessoires : Normand Blais
Son : Nicolas Basque
Assistance à la mise en scène : Suzanne Crocker

Du mardi au vendredi 20h, samedi 21 avril et 18 mai 16h (pas de représentation le 28 avril), dimanche 21 avril 14h30, samedi 11 mai 16h et 20h30

Série « Les Causeries DUCEPPE en temps réel » GRATUIT
Retrouvez les artisans des cinq spectacles de la saison 2012-2013 : notre directeur artistique Michel Dumont, des auteurs, des metteurs en scène, des comédiens, des concepteurs de décor, d’éclairages, de costumes, de musique… Échangez, commentez, participez! Une manière exceptionnelle d’en savoir plus sur la genèse des pièces chez DUCEPPE. Activité gratuite ouverte à tous.
Où? Devant l’entrée du Théâtre Jean-Duceppe, dans l’Espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Arts
Quand? De 17 h à 17 h 45.
- Jeudi 18 avril : « Le Diable rouge », invités à venir.

- Conférence : « Mazarin »
DUCEPPE AUX BELLES SOIRÉES
Dans le cadre de la pièceLe Diable rouge
Lundi 22 avril à 19 h 30
Avec André Champagne, professeur d’histoire, conférencier et chroniqueur à Médium large à la Première Chaîne de Radio-Canada. 
En savoir plus et réserver dès maintenant votre place.

Série « Les midis DUCEPPE 101 » GRATUIT
en collaboration avec la Société de la Place des Arts
Le midi : un cours 101 sur le monde du théâtre!
Six rencontres thématiques, en compagnie de notre directeur artistique Michel Dumont et de ses invités de choix. Ne manquez pas ces rendez-vous des plus agréables. À votre agenda!
Où? Devant l’entrée du Théâtre Jean-Duceppe, dans l’Espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Arts
Quand? De 12 h 15 à 13 h
- Mercredi 15 mai : thème et invités à venir.

- Soirées-rencontres pour nos spectateurs
Pour chacun des cinq spectacles de la saison 2012-2013, DUCEPPE propose à ses spectateurs d’échanger avec le directeur artistique Michel Dumont, le metteur en scène, les comédiens et les concepteurs du spectacle. Un moment privilégié à ne pas manquer.
Le 10 mai.

Une production - Duceppe


DUCEPPE
175, rue Sainte-Catherine O. - Place des Arts
Billetterie : 514-842-2112, 1-866-842-2112

Youtube Facebook Twitter
 
______________________________________
 Critique
Critique

par Geneviève Germain


Crédit photo : François Brunelle

La pièce Le Diable Rouge nous propulse dans l’univers de la royauté française, plus précisément en 1658. Le jeune Louis XIV, lequel sera plus tard surnommé le Roi-Soleil, est certainement le personnage le mieux connu de cette pièce, c’est pourtant autour du cardinal Mazarin, premier ministre et parrain du futur roi, que s’oriente le récit. Jouant le rôle de tuteur auprès de son filleul, la pièce nous fait découvrir peu à peu les enjeux politiques et la quête de pouvoir qui guident les actions non seulement du cardinal, mais aussi de la régente Anne d’Autriche, mère de Louis XIV.

À l’occasion de la négociation d’un traité de paix avec l’Espagne, l’entente veut que le futur roi se marie avec l’infante d’Espagne, Marie-Thérèse. Toutefois, Louis est amoureux de Marie Mancini, nièce du cardinal Mazarin. S’ensuivent de nombreuses ruses, manipulations et confrontations entre les différents personnages pour arriver à leurs fins.

Cette pièce du dramaturge Antoine Rault a été doublement primée depuis sa création en France en 2008. Il faut dire que certains propos de cette pièce ont des consonances quasi actuelles avec plusieurs répliques savoureuses sur les magouillages politiques, par exemple en avançant qu’ « on ne peut pas jeter l’État en prison », ou encore en parlant des gens qui ne sont  « ni pauvre, ni riches » desquels on devrait exiger encore plus d’impôts, car « plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser… c'est un réservoir inépuisable ». On découvre l’attrait de l’appât du gain financier et politique qui anime le cardinal, pourtant affaibli par la maladie, mais défend toujours fortement ses intérêts.


Crédit photo : François Brunelle

DUCEPPE nous a souvent éblouis par l’audace de ses décors ; ici, il y est simple et épuré. Des portes françaises toutes en hauteur meublent l’arrière de la scène et facilitent les transitions toutes en fluidité. La mise en scène de Serge Denoncourt utilise habilement les acteurs lors de ces transitions entre les scènes intérieures et extérieures. La signature est classique ; la mise en scène met l'accent sur les dialogues des personnages. D’ailleurs, c’est lors des confrontations entre les protagonistes que la pièce interpelle le plus les spectateurs. On prend plaisir à observer l’habile manipulation du cardinal Mazarin envers sa nièce Marie Mancini, ainsi que la tentative d’exercice d’autorité de la régente Anne d’Autriche envers son fils Louis XIV.

Le talent des jeunes acteurs de la pièce (Magalie Lépine-Blondeau dans le rôle de Marie Mancini, François-Xavier Dufour dans le rôle de Louis XIV) n’a rien à envier aux acteurs d’expérience auxquels ils s’opposent (Michel Dumont dans le rôle du cardinal Mazarin, Monique Miller dans le rôle d’Anne d’Autriche). Ils défendent leur place avec aplomb et jouent tout en nuance. Le Diable rouge, ou le cardinal Mazarin, ne nous apparaît somme toute pas aussi inquiétant que son titre annonce, bien que Michel Dumont transmette efficacement le côté rusé et manipulateur de son personnage. La régente Anne d’Autriche de Monique Miller exploite habilement un côté plus mystérieux, et on prend plaisir à croire à une certaine intimité entre elle et le cardinal.

On suit le récit de la pièce malheureusement sans grande surprise. Le dessein politique l’emporte sur l’amour et la possible présence inquiétante du cardinal ne réussit pas tout à fait à nous convaincre. L’ensemble est agréable à regarder, mais demeure finalement attendu et assez monocorde.

14-04-2013