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Du 7 septembre au 15 octobre 2011
MatchMatch
Texte de Stephen Belber
Mise en scène de Michel Poirier
Avec Alexandre Goyette, Marie-Chantal Perron, Robert Lalonde

Un couple, Mike et Lisa, a fait le voyage de Seattle jusqu'à New York pour interviewer Tobi Powell célèbre danseur de ballet classique dans les années 1950 et 1960 devenu, à la suite d'un accident, chorégraphe et professeur de danse à Juilliard.

Convaincu que Mike et Lisa ont l'intention d'écrire un mémoire sur la danse, Tobi se prête de bonne grâce au jeu des questions et des réponses.

Mais, au fur et à mesure que l'entrevue progresse, les questions posées prennent une tournure inattendue. Tobi se rend compte qu'il est l'objet d'une véritable inquisition sur son passé. Le ton monte, un véritable trouble s'installe. Tobi est confronté de force à un secret enfoui depuis longtemps.

Mike et Lisa sont bien décidés à aller au fond des choses coûte que coûte jusqu'à ce que jaillisse la vérité, même si cette vérité risque de changer définitivement leur vie.

Match, un combat à finir, une rencontre fascinante exposée à tous les dangers.


Section vidéo
deux vidéos disponibles

    

Décor : Olivier Landreville
Éclairages : Lucie Bazzo
Musique : Christian Thomas
Accessoires : Normand Blais
Assistance à la mise en scène : Jeanne Laperle


Causerie DUCEPPE en temps réel
Le mercredi 21 septembre, de 16 h 30 à 17 h 30

Devant l'entrée du Théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts, retrouvez le directeur artistique Michel Dumont et le comédien Robert Lalonde pour tout savoir sur les coulisses de la pièce Match. Échangez, commentez, participez! Une manière exceptionnelle d'en savoir plus sur l'envers du décor chez DUCEPPE.
GRATUIT

Soirée-rencontre
Le mercredi 21 septembre, immédiatement après la représentation

Pour chacun des 5 spectacles de la saison 2011-2012, DUCEPPE propose à ses spectateurs d'échanger avec le directeur artistique Michel Dumont, le metteur en scène, les comédiens et les concepteurs du spectacle. Tout détenteur d'un billet pour cette production peut assister à la soirée-rencontre. Un moment privilégié à ne pas manquer.

PRIX DES BILLETS:

DUCEPPE renouvelle une offre exceptionnelle. Pour toutes les représentations de Match, les spectateurs de 40 ans et moins peuvent acheter des billets au prix correspondant à leur âge (minimum de 20 $).
Cette offre est disponible à la billetterie de la Place des Arts et par téléphone (514 842‐2112). Une preuve d'âge est exigée. Cette promotion ne peut s’appliquer sur les réservations antérieures et ne peut être jumelée à aucune autre promotion.

Vivez la première de Match en temps réel
Le jeudi 8 septembre, suivez les activités sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter. À découvrir: la vidéo du tapis rouge, les réactions du public et des images prises en coulisses.  Nul besoin d’être membre pour en profiter!


Une production - Duceppe


DUCEPPE
175, rue Sainte-Catherine O. - Place des Arts
Billetterie : 514-842-2112, 1-866-842-2112

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 Critique
Critique

par Daphné Bathalon


Crédit photo : François Brunelle

Début de saison chez DUCEPPE, qui a décidé de lancer sa programmation avec Match, une pièce de l'Américain Stephen Belber, plus connu comme étant l'auteur du Projet Laramie. On se transporte à New York, dans un loft bohème aux chics colonnades (une superbe nouvelle création d'Olivier Landreville). Y vit seul un ancien danseur de ballet classique, devenu professeur à la suite d'un accident. Artiste verbomoteur et excentrique – il conserve même ses rognures d'ongles par sentimentalisme (!) – Tobias Powell attend des visiteurs, Lisa et Mike, qui veulent l'interviewer dans le cadre d'un mémoire. Très vite, il devient cependant évident que ce motif en cache un autre, s'amorce alors un duel de volonté entre les protagonistes.

« Pour faire une histoire courte », répète à l'envi l'ancien danseur ; il est pourtant de ceux qui au contraire la font plutôt longue. Affligé de tics tant physiques que verbaux, Powell mitraille littéralement ses invités, ne leur laissant pas l'occasion de placer une réplique avant d'enchaîner les souvenirs, les anecdotes et les grandes affirmations philosophiques dans un tourbillon qui, s'il étourdit au départ, devient rapidement hypnotique. Robert Lalonde maîtrise presque à la perfection ce feu roulant de paroles, ne trébuchant qu'à l'occasion et gardant toujours le contrôle. Il porte la pièce et éclipse ses camarades de jeu qui ne parviennent pas à prendre les devants de la scène. Armés de peu de paroles, Marie-Chantal Perron et Alexandre Goyette demeurent en retrait la majeure partie de la pièce, l'une souriant largement, l'autre affichant un air renfrogné.


Crédit photo : François Brunelle

La confrontation annoncée par le titre n'a ainsi jamais vraiment lieu, sinon lors de deux ou trois explosions de Mike (Goyette) si soudaines et brèves qu'on demeure plus incrédules que saisis lorsqu'elles se produisent. Elles pourraient pourtant être touchantes, à l'image des retrouvailles entre Powell et Mike, et des sentiments divergents qu'elles suscitent. Mais les montées dramatiques dans la mise en scène de Michel Poirier ne sont instillées que par la musique, trop présente et directive. Tantôt elle nous indique de ressentir de l'effroi, tantôt, trop appuyée, elle insiste pour que nous soyons émus. La musique joue alors le rôle de catalyseur, tandis que les échanges entre comédiens échouent à nous faire ressentir les émotions voulues. Les personnages changent en effet si brusquement de sentiments qu'ils laissent le spectateur perplexe, loin derrière.

Quant à la traduction de Michel Dumont, elle hésite clairement entre différents niveaux de langage. D'un côté, Lalonde mène le train en français international, de l'autre, Goyette s'exprime dans le français relâché du Québec, lâchant des jurons bien d'ici. Entre les deux, Marie-Chantal Perron peine à conserver un même accent international, laissant parfois échapper quelques pointes d'accent québécois. Le décalage dans ces répliques donne par moment l'impression que les comédiens ne jouent pas dans la même pièce, ruinant définitivement toute amorce de drame.

Il y a pourtant de quoi faire avec pareille pièce. Elle parle de ce que nous choisissons d'être, de ce que nous avons parfois à sacrifier pour réaliser nos rêves et nos ambitions et de ce qu'il faut ensuite oublier pour continuer à vivre. Le texte met aussi en scène la force de la confrontation entre deux personnages aux caractères opposés et aux secrets empoisonnés. C'est une tension que l'on attend vainement pendant tout le spectacle. Au soir de la première, les moments tragiques et émouvants déclenchaient plutôt les rires de la salle. Match rate malheureusement sa cible.

10-09-2011