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Le pommetier
Du 30 avril au 23 mai 2021

Du 22 septembre au 10 octobre 2020, du mardi au samedi à partir de 17h
Départ au demi-heures
Les représentations du 1er au 10 octobre sont annulées

Les souvenirs sont comme les nuages… L’un nourrit la terre, l’autre le coeur

La lumineuse Bérangère attend. Vous attend. La vieille dame réfléchit, se questionne. Elle se rappelle, nous interpelle. Ses confidences font écho à sa vie… à la nôtre ?

En ces temps hors du commun, Ubus Théâtre en collaboration avec Pupulus Mordicus déploient leurs savoir-faire et convient les spectateur.rice.s à découvrir Le Pommetier : un objet théâtral qui invite le public à cheminer dans un univers de douceur et d’introspection. Ce parcours poétique entre l’attente et la rencontre se veut un baume, une réflexion, un temps d’arrêt et un privilège ; celui de savourer le moment présent.

Inspiré par l’ère du temps et malgré les incertitudes qui bercent le monde actuel, Le Pommetier pousse encore plus loin le concept de proximité et de partage humain. Cette expérience théâtrale d’une trentaine de minutes accueille pour l’occasion seulement quatre spectateurs à la fois.


Texte et idée originale Agnès Zacharie
Mise en scène Martin Genest
Distribution Agnès Zacharie et Pierre Robitaille


Crédits supplémentaires et autres informations

Scénographie Annabelle Roy et Hugues Bernatchez
Conception des marionnettes et objets Pierre Robitaille
Costumes Annabelle Roy
Lumière et vidéo Henri-Louis Chalem
Musique et environnement sonore Josué Beaucage
Régie et crédit photo Henri-Louis Chalem
Conseils dramaturgiques Josée Campanale et Gérard Bibeau
Direction de production Jo-Anne Sanche
Direction administrative Marc-Antoine Malo

Durée 33 minutes

Lors de l’achat de plus d’un billet, favorisez une commande par cellule familiale. 

Tarif : 25$

Production Compagnie Ubus Théâtre en collaboration avec Pupulus Mordicus 


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Critique disponible
            
Critique

Perdre un être cher, se retrouver seul(e), assister à l’exil des souvenirs de certains de ses proches. Des thèmes qui pourraient être lourds, pénibles, mais que l’Ubus Théâtre et la compagnie Pupulus Mordicus rendent aussi légers qu’un nuage en juillet.




Crédit photos : Marie-Andrée Lemire

Spectacle pour quatre personnes à la fois, contexte oblige - ou non -, Le pommetier est un déambulatoire d’une trentaine de minutes qui débute à l’intérieur du Théâtre Périscope. En franchissant l’une des portes qui donnent sous la scène, suivant les flèches sans se perdre dans ce labyrinthe de rideaux noirs, les spectateurs découvrent, l’une après l’autre, trois salles présentant, l’on comprendra plus tard, des souvenirs distinctifs. Il y a cet homme (Pierre Robitaille), qui plante un objet tout en l’arrosant. Le nuage, juste au-dessus, gronde, les éclairs s’affolent. Au milieu de la deuxième salle trône un immense gâteau de type pièce montée. Au centre de la troisième, un escabeau et des livres pendent au bout de quelques ficelles. Trois salles, mais aussi trois angles distincts : le metteur en scène Martin Genest s’amuse ici avec les points de vue (et les règles de distanciation). Si la première salle se veut à l’italienne, la deuxième demande aux spectateurs de prendre place aux quatre coins, écouteurs sur les oreilles. Ils entendent alors une scène de la vie quotidienne, soit la confection de ce gâteau par deux amoureux dans une cuisine où le bonheur règne. Troisième arrêt : le déambulateur doit s’arrêter un instant et se regarder dans une glace, assis dos à l’action. C’est par-dessus son épaule qu'il pourra assister à l’arrivée de l’homme qui cultive. Des citations préenregistrées tournant autour de la douleur et de la solitude (« les choses purement belles sont solitaires, comme la douleur de l’homme ») s’extirpent des livres que l’homme cueille comme des pommes. Chaque accessoire, de la terre aux nuages, du gâteau aux miroirs, a sa raison d'être, qu'elle soit éloquente ou poétique, voire philosophique.

Rapidement, Agnès Zacharie crée une intimité douillette, nostalgique, alors que son personnage s’interroge pourtant sur l’oubli, l’ennui, les souvenirs qui restent et qui disparaissent.

Puis, vient le moment où la magie opère réellement. Alors que tout était, jusqu’ici, un brin mystérieux, un brin poétique, le quatuor que forment les spectateurs monte à l’intérieur de l’autobus et fait la rencontre de Bérangère (Agnès Zacharie), une femme qui a perdu son mari il y a quelque temps et qui vit dans une certaine solitude. L’intérieur du véhicule de la compagnie est superbement réaménagé en maison champêtre, jusqu’au plancher en lattes de bois. Un endroit qui se veut immédiatement chaleureux, avec ses fauteuils, ses lampes et sa décoration un brin vieillotte. Bérangère raconte alors sa vie, son bonheur, dont l’histoire de ce pommetier planté en face de chez elle par son amoureux chéri. Des marguerites poussent un peu partout – littéralement –, les fourmis courent sur le plafond, des petits nuages s’échappent ici et là. Des liens se tissent entre les tableaux vus précédemment et l'histoire de la dame remplie d’oiseaux, de livres, de framboises et de fleurs. La signature de l’Ubus se dévoile à l’ouverture d’un album photo, qui, à la manière d’un livre pop-up, imagent des moments racontés. Là aussi, on multiplie les angles de vue sur le livre et, grâce à une petite lampe secrète, les montages se transforment en ombres chinoises – un magnifique moment qui passe terriblement vite.

Rapidement, Agnès Zacharie crée une intimité douillette, nostalgique, alors que son personnage s’interroge pourtant sur l’oubli, l’ennui, les souvenirs qui restent et qui disparaissent. La comédienne regarde chaque personne dans les yeux, le questionne, l’interpelle avec gentillesse (et l’on maudit un peu le masque que l’on doit porter, espérant de tout cœur qu’elle perçoive les émotions et les sourires dans les yeux de chaque personne présente).

Entre la courte forme sans prétention et le déambulatoire tout confort, Le pommetier se veut un moment de douceur et d’introspection qui ne se termine pas lors des applaudissements, car Bérangère, une fois dans notre vie, n’en sortira pas si facilement…

21-09-2020
Théâtre Périscope
2, rue Crémazie Est
Billetterie : 418-529-2183

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