Mon(Theatre).qc.ca, votre site de théâtre
Festival TransAmériques - 4-5 juin 2013, 20h
GaneshKhaos
Danse
Un spectacle de O Vertigo
Chorégraphie Ginette Laurin
Interprétation Audrey Bergeron + David Campbell + Marianne Gignac-Girard + Caroline Laurin-Beaucage + Louis-Elyan Martin + Robert Meilleur + James Phillips + Andrew Turner + Wen-Shuan Yang

L’ambiance est sous tension. L’humeur du monde gronde dans un climat sonore totalement électrique. Un nuage de bois s’amoncelle dans le ciel, métaphore des multiples menaces qui agitent la microsociété de KHAOS.Suractivés, les danseurs sont pris dans une course effrénée qui les réduit par moments à l’état de pantins. La frénésie généralisée les déchaîne, court-circuite leurs actions. Ils s’effondrent, se rattrapent, s’oublient le temps d’une fête ou d’un baiser. L’énergie de la dernière chance galvanise leur danse.

Au chaos social planétaire, Ginette Laurin oppose la furieuse combativité des humains et l’espoir d’un renouveau dans cette œuvre ultra-physique enfin présentée à Montréal. Après une première Onde de choc, la chorégraphe d’O Vertigo survolte à nouveau le FTA par le subtil mariage du mouvement, du son, de la lumière et des technologies. Un cocktail explosif pour fêter presque 30 ans de création.

Pionnière de la danse contemporaine québécoise, maintes fois primée au cours de sa carrière, Ginette Laurin fonde la compagnie O Vertigo en 1984. Exploitant d’abord la prouesse physique, elle privilégie déjà l’énergie du mouvement sur la forme et donnera rapidement un rôle essentiel à la scénographie et aux éclairages. Chagall, un de ses premiers grands succès, lui est commandé en 1989 par le Musée des beaux-arts de Montréal. On la retrouvera au Musée d’art contemporain en 2004 avec La résonance du double. Au début des années 1990, elle s’intéresse aux émotions et traite de grands thèmes comme la mort, les fantasmes ou la folie dans des œuvres plus théâtrales telles que Train d’enfer, Déluge ou La chambre blanche. En 1998, En dedans marque le début d’une recherche sur le double et sur l’identité. L’année suivante, La vie qui bat creuse son désir de percer les mystères du corps et de l’invisible, quête qu’elle déclinera dans Luna et Passare ainsi que par le travail de la relation entre mouvement et son dans Onde de choc (FTA 2010) et aujourd’hui dans KHAOS.Depuis 2008, elle reprend ou recrée des œuvres phare de son parcours et en a regroupé cinq extraits dans les petites formes l’an dernier.Elle a aussi porté plusieurs fois la danse à l’écran et a créé son Sacre du printemps en 2011 pour le CCN – Ballet de Lorraine.


Section vidéo
une vidéo disponible


Direction des répétitions Sara Hanley
Lumières Martin Labrecque
Traitement sonore et musique Martin Messier
Scénographie, costumes et photo Marilène Bastien
Rédaction Fabienne Cabado

Création au Festival Internacional Madrid en Danza, le 22 novembre 2012

Durée : 1h10

Tarif régulier : 43 $
30 ans et moins /
65 ans et plus : 38 $
Taxes et frais de services inclus

En parallèle
Rencontre avec les artistes en salle après la représentation du 5 juin

Coproduction Festival TransAmériques + Théâtre national de Chaillot (Paris) + Festival internacional Madrid en Danza

Présentation en collaboration avec Usine C


FTAUsine C
1345, avenue Lalonde
Billetterie : FTA - 514-844-3822 / 1-866-984-3822
Quartier général FTA : 300, boul. de Maisonneuve Est

 
______________________________________
 Critique
Critique

par Pascale St-Onge



Crédit photo : Ginette Laurin

Après bientôt trente ans d'existence, la chorégraphe de renommée mondiale Ginette Laurin vient nous présenter Khaos, sa plus récente œuvre créée à Madrid en 2012. Inspirée des mouvements d'indignation mondiaux, dont le Printemps arabe, la chorégraphie se lie aux nouvelles technologies, tels les réseaux sociaux, qui donnent une voix à ceux qui n'en avaient pas par le passé, et plus concrètement comme élément scénographique, à l'aide d'une conception sonore et visuelle dynamique et interactive.

Les neuf danseurs qui ne s'arrêtent presque jamais nous offrent une prestation très physique, où le combat et l'étreinte se mêlent et où chaque identité tente de survivre à la masse. Dans les mouvements de groupe, de petites crises individuelles prennent forme et se détachent du noyau pour s'isoler dans le magnifique décor de Marilène Bastien. Ce dernier est composé d'une forêt linéaire et géométrique de tiges de bois, qui permet de diviser l'espace, et un amas de ces mêmes tiges, mais en désordre, surplombant la scène, tel le chaos social qui erre au-dessus de leurs têtes.

Pour cette chorégraphie, Ginette Laurin travaille de très près avec la musique électroacoustique de Martin Messier et les éclairages sensibles de Martin Labrecque. Ceux-ci ont été programmés de façon à réagir sporadiquement aux mouvements des danseurs. Par moment, le son est affecté par la distance de deux danseurs, tel le pouvoir du magnétisme entre deux individus, créant ainsi l'une des plus belles scènes du spectacle.

Les effets d'ensemble sont absolument réussis, les duos nous impressionnent et nous touchent, bien que certains danseurs se distinguent davantage (pensons notamment à Wen-Shuan Yang de laquelle on peut difficilement détacher notre regard). Et pour un spectacle d’à peine une heure, la variété des ambiances est relativement impressionnante. Le climat est clair, les tensions sont facilement repérables, mais le propos semble parfois se perdre dans le mouvement. Malgré tout, le public répond de façon enthousiaste au spectacle grâce à de magnifiques moments et à la qualité d'interprétation des danseurs.

05-06-2013