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Festival de Casteliers 2015
6 et 7 mars 2015, 17h
Morsure de l'angeLa morsure de l'ange
Première mondiale - Spectacle pour adultes, 14 ans +
Texte : Daniel Danis
Mise en scène et écriture scénique : José Babin et Alain Lavallée
Interprètes : Denys Lefebvre et Alain Lavallée

À travers les carcasses de voitures qui envahissent maintenant le ciné-parc de son enfance, Pierre-Yves règle ses comptes avec le fantôme de son vieux cowboy de père. Le temps se givre… Jusqu’à ce qu’un ange s’écrase sur le lampadaire de l’écran déglingué.

Un spectacle où les ombres et la vidéo accompagnent le ballet entre un acteur, un mannequin et son double.

Un texte de Daniel Danis déposé sur des images d’Alain Lavallée et José Babin, les têtes chercheuses du Théâtre Incliné qui propose des œuvres poétiques aux images fortes et percutantes.


Scénographie : Loic Lacroix Hoy
Marionnette : Guy Fortin
Musique : Guido del Fabbro
Éclairage : Andréanne Deschênes
Collaboration artistique : Fabrizio Montecchi
Images vidéo : Martin Laroche
Accessoires : Valérie Gagnon Hamel
Manipulation son et vidéo : Samuel Thériault
Techniques : mannequin, ombres et projections
Photo : José Babin et Fannyy Badey

Durée : 75 minutes

Coproduction du Théâtre Incliné (Laval), du Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes de Charleville-Mézières (France) et de Casteliers.


Centre Ukrainien de Montréal
405, avenue Fairmount Ouest

A:27$ R:24$
Billetterie : 514 495-9944 ou en ligne ici
A: adultes | E: enfants | R: réduction*
(*étudiants, aînés, membres de l’AQM et de la ligne bleue ou acheteurs de trois billets de spectacles différents.)
Taxes et redevance incluses.

 
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 Critique
Critique

par David Lefebvre

La morsure de l'ange, la toute nouvelle création du Théâtre Incliné, a été présentée en première mondiale au Centre Ukrainien de Montréal à l'occasion du Festival Casteliers. Les habitués du festival avaient pu voir quelques images lors du café-causerie en mars 2014. Basée sur les souvenirs d'Alain Lavallée, à la co-écriture scénique, La morsure de l'ange nous amène dans un ciné-parc abandonné, où le fils du propriétaire tente de se défaire de la présence envahissante de son père, mort gelé.

Tel un conte aux multiples flashbacks, la prose de Daniel Danis se mélange avec la narration visuelle d'Alain Lavallée et José Babin. Cet amalgame de paroles - images et son - est possiblement l'aspect le plus réussi et le plus intéressant de La morsure de l'ange. Alors que la toute première scène se concentre sur le visage du fils, éclairé par un système de lumière inséré dans son capuchon, lui faisant la tête d'un astronaute, l'image prend ensuite possession de tout le décor, spécialement les deux grands panneaux-écrans en fond de scène. Des extraits de vieux films, des animations, des captations en direct d'images sur projecteur ou des jeux d'ombres viennent peupler l'environnement du fils, qui tente de régler ses comptes avec un mannequin à l'effigie de son père.

Denys Lefebvre offre une prestation saisissante dans le rôle du fils, aux prises avec cette idée de n'avoir rien fait alors que son père mourrait. Alain Lavallée, qui l'accompagne en double du père, assure une présence remarquée dans les habits noirs de cowboy d'une autre époque. La trame sonore de Guido Del Fabro colle totalement au récit ; le décor un peu déglingué de Loïc Lacroix Hoy permet un huis clos sans concession entre Lefebvre et le mannequin de taille réelle, magnifiquement conçu par Guy Fortin, que les deux interprètes manipulent avec doigté pour le déplacer, l'asseoir ou le maintenir debout, à certains moments du récit.

Malheureusement, ce règlement de compte intime n'arrive pas à toucher totalement le spectateur. Il se dégage du récit un sentiment de détachement, de froideur, qui empêche de s'identifier ou de sympathiser avec le personnage principal. Malgré une certaine poésie et une brutalité dans les dialogues, le texte manque encore un peu de chair pour s'extirper de l'anecdotique et devenir drame.

Visuellement très réussi, il manque peu de choses pour que cette Morsure de l'ange ait un peu plus de mordant et frappe le spectateur de plein fouet.

06-03-2015