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Trois Jours de Casteliers 2014
Du 4 au 9 mars + 10 mars 2014
ouf!OUF ! - Off Casteliers 2014
Le Ouf! c'est le off du Festival Les 3 jours de Casteliers. Ce nouveau festival met en valeur la vitalité et l'amour des arts de la marionnette.

Le Ouf! est une initiative qui mettra en valeur toute la vitalité de la discipline et l'amour que les artisans du milieu consacre à leur art. La première édition de ce festival haut en couleur promet d'être une grande fête. Et parce que 3 jours ce n'est pas assez, les activités se dérouleront entre le 4 et le 9 mars 2014.

Une production de Belzébrute en collaboration avec Anne Lalancette, Caroline Bernier-Dionne et Jessica Blanchet

À surveiller!

Durant le festival Casteliers :

- La Caméra OUF!
Devenez marionnettiste le temps d'un vox-pop

- Animation autour des lieux de spectacles

Horaire sujet à changement sans préavis

Programmation détaillée au www.belzebrute.com/OUF.html

Les critiques de notre collègue David Lefebvre seront toutes écrites plus ou moins à chaud, livrant ainsi une pensée brute et baignée par l'atmosphère du moment.


Mardi 4 mars

Une brève histoire du temps
de Antonia Leney-Granger, d'après Stephen Hawking
Courte forme / théâtre d'objets
18h15
Dépanneur Café - 206, av. Bernard Ouest
Tarif - au chapeau (contribution volontaire)
Crédit photo : Maxime Côté
Une adaptation théâtrale du livre Une brève histoire du temps du physicien Stephen Hawking. Quand l’astrophysique rencontre le théâtre d’objets.

CRITIQUE

par David Lefebvre (04-03-2014)
Antonia Leney-Granger a officiellement donné le coup d'envoi de la première édition du OUF, ce mardi 4 mars, en prenant possession de la petite salle située au fond du Dépanneur café de la rue Bernard. Sa courte forme Une brève histoire du temps, d'une trentaine de minutes, se veut un rapide coup d'oeil sur l'histoire de l'astrophysique au fil des derniers siècles. Mais l'ambitieuse jeune femme a aussi un autre plan en tête : allumer une étincelle d'intérêt envers la science chez ses spectateurs, un sujet perçu par les gens, selon la créatrice, et ce, à tort, comme froid et plate. Tout sujet, expliqué avec passion, devient étonnamment intéressant, et Leney-Granger, à sa façon, le prouve hors de tout doute. Grâce à de multiples objets et jouets, des vaches, des distributeurs de bonbons ou un cube Rubik, elle nous raconte Aristote, Copernic, Galilée, Newton et Einstein, en vulgarisant - ou du moins en tentant de le faire - leurs pensées et leurs théories diverses. Les clins d'oeil sont nombreux et parfois hilarants : il faut entendre Aristote paraphraser Gandalf, Copernic répéter sans cesse ses propos en sautillant sur place - il est représenté par un jouet mécanique que l’on remonte - ou l'église catholique, sous les traits d’un Darth Vador invitant Galilée vers le côté obscur. Et Einstein, en troll, ne donne assurément pas sa place, avec ses cheveux mauves bien droits. Si Antonia Leney-Granger réussit à amuser la galerie, grâce à un humour flirtant entre le songé et la désinvolture, son discours est un petit manège, allant du plus simple au plus complexe ; son discours parfois pédagogique manque en fin de course de souplesse et s'embourbe dans des explications lourdes, mais qui restent pourtant fascinantes. Avec un peu plus de finesse, ce spectacle pourrait devenir un petit bijou, et même faire quelques petits... ou suites.

Soirée d'ouverture - Shavirez, le Tsigane des mers & Péckel et Roffel
+ Youkali de Stéphane Petit - expo atmosphère en 10 tableaux
de Belzébrute (Shavirez) et Théâtre Sous la Tuque (Péckel) - Marionnettes pour adultes
19h30
Cabaret du Mile-End - 5240 av. du Parc
Tarif - 15$
Spectacle coloré, imaginatif et fou, Shavirez, le Tsigane des mers fêtera sa 150e représentation ce soir-là! Découvrez l'histoire du seul Tsigane à avoir foulé le sol ... des 7 mers!
Faisant aussi dans le GRAND déploiement à petit budget, Péckel et Roffel vous raconte rien de moins qu'une romance épique entre un cornichon et une croustille. Une histoire d'amour all dress comme on les aime!


CRITIQUE


par David Lefebvre (04-03-2014)

C'est tout un exploit que de jouer la 150e représentation d'un même spectacle, et il est toujours bon de le souligner. C'est le cas de Shavirez, la toute première et maintenant mythique création de la toujours surprenante et si attachante compagnie Belzébrute. Ce band de théâtre, comme ses membres se plaisent à surnommer la troupe, possède le magnifique don de l'imagination et de la « création à partir de rien », et de s'en servir de manière toujours inattendue ; il suffit de se rappeler Manga, ou du plus récent rejeton, Mr. P. C'est donc un joli cadeau que Belzébrute a fait, en cette soirée officielle d'ouverture du OUF, aux spectateurs réunis au Cabaret du Mile-End, en présentant la version adulte, voire scabreuse, de Shavirez, le Tsigane des mers. Peu avant de mourir, une mère accouche d'un capitaine tsigane. Peiné, il grandit puis prend la mer pour se venger et tuer le pirate scandinave responsable de la mort de sa madre et de la destruction de son village. Sur son chemin, il rencontre la fille du pilleur, qu'il épouse, qui meurt à son tour des boulets de son père. Shavirez se fait assassiner, se noie, et ressuscite grâce à Dalarm, une sirène ( ! ), et revient sur la terre ferme pour retrouver son père, son trésor familial et en finir avec l'homme qui a ruiné sa vie. Les mille et une aventures fantastiques d'un pirate, tsigane qui plus est : comment résister ? La pièce est tout simplement un pur délire, sans quatrième mur. Les comédiens manipulent des marionnettes à l'effigie des différents personnages, en plus d'en jouer quelques uns ; ils utilisent des modèles réduits de bateaux et enfilent plusieurs costumes, tout ceci dans un décor restreint fait de voiles noires. Les membres de la troupe s'amusent ferme dans ce spectacle rodé au quart de tour, se permettant alors quelques pitreries ; les quelques écarts hors du cadre sont absolument hilarants. Les références à la culture populaires et même mythologiques sont encore une fois innombrables, à l’image des autres spectacles de la compagnie, et toujours savoureuses, quand on les débusque. Lors de la représentation, on pouvait sentir à plusieurs reprises le spectacle jeune public derrière le jeu des comédiens ; les jeux de mots et les décrochages n'en ont été alors que plus comiques. Amélie Poirier-Aubry, accordéon dans les bras, joue des mélodies entrainantes et terrifiantes, sur une partition théâtrale folle et colorée, relativement parfaite dans toute son imperfection. Un délice.

Je n'ai malheureusement pu rester pour Péckel et Roffel, mais vous pouvez lire notre critique du spectacle publiée l'an dernier lors de son passage à Illusion Théâtre, en cliquant ici.


Mercredi 5 mars

Woanda
Woânda
du Théâtre à l'envers
Marionnettes pour jeune public, 4 à 9 ans
14h
Auditorium de la Grande Bibliothèque - 475, boul. de Maisonneuve Est
Tarif - gratuit - réservation auprès de la bibliothèque
www.banq.qc.ca
Crédit photo : courtoisie du Théâtre à l'envers
Que se passe-t-il lorsqu’une grenouille élit domicile dans un lavabo? C’est ce que découvre Laura, une enfant dont la mère est malade. Pour engourdir sa peine, elle se réfugie dans la peinture : à grands coups de pinceaux, ses émotions prennent corps sur ses toiles. Mais son univers bascule le jour où sa bague disparaît dans le trou du lavabo…



OUF
Monde de OUF !
Près de 10 courtes formes, plus de 15 artistes !
Avec la musique du groupe Bernadette - soirée cabaret
19h30
Parc des Princes - 5293 av. du Parc
Tarif - 10$
Venez faire le plein de courtes formes! Plus de 15 artistes présenteront près de 10 courtes formes lors de cette soirée festive. Le groupe folk/rock Bernadette ponctuera musicalement la soirée. Avec les compagnies et artistes suivants: Catherine Roy, Belzébrute, Caroline Bernier-Dionne, Le chemin qui marche, Vis Motrix, Carl Veilleux, Anne Lalancette, Camille Loiselle-D’Aragon.

CRITIQUE


par David Lefebvre (05-03-2014)

Sept courtes formes, six compagnies, trois membres du groupe Bernadette pour des intermèdes musicaux, deux animateurs allumés (qui n'en manquaient pas une pour faire la promotion de leur spectacle qui clôturera le festival) et un directeur artistique très heureux : le Monde de OUF était une grande table festive, aux nombreux plats alléchants, à laquelle les spectateurs étaient conviés pour célébrer la marionnette sous toutes ses formes. Événement de résistance de ce premier OFF Casteliers, le Monde de OUF permettait donc à plusieurs compagnies de présenter un extrait d'un spectacle de leur répertoire ou une courte forme. La soirée fut, certes, bigarrée, voire hétéroclite, mais absolument inspirante et divertissante. David Magny et Caroline Bernier-Dionne, qui forment Vis Motrix, assumaient les rôles d'animateurs. Leur style collait parfaitement à l'événement : grâce à quelques improvisations senties, aidés par quelques marionnettes sorties de leur réserve (le modus operandi de Vis Motrix), Magny et Bernier-Dionne ont allègrement amusé la foule. Ici, des gens du public devaient piger deux marionnettes d'un bac bien rempli ; s'en est suivi, sur la musique inspirée de jeux vidéo - tout aussi improvisée par le house band - une bagarre entre un dragon et une boule de fourrure au bec de canard. Là, un bulletin de nouvelles parlait du OUF avec une journaliste-marionnette. Là encore, une femme enjôleuse dansait aux tables - et sur les clients-spectateurs -, brisant la distance coutumière entre le public et la marionnette.

Catherine Roy a ouvert le bal avec son théâtre de papier, sur l'air de Somebody Else Is Taking My Place de Connie Francis. Une petite histoire en trois tableaux sur les chances ratées et l'affirmation de soi. Les personnages simples, en deux dimensions, à la tête mobile et au corps monochrome, ont su décrocher aisément les sourires. Bénédicte Guillon-Verne et Pierre Bérerd, de la compagnie Le chemin qui marche de Québec, ont proposé deux courtes formes très éloignées l'une de l'autre. La première, Flamenco, mettait en scène quatre bouts de papier de boucher faisant quelques pas de danse, d'abord sur une gigue irlandaise, puis sur un style plus espagnol. La chorégraphie des mains des deux interprètes était splendide à voir, et les bouts de papier, joints ensemble, formaient un corps unique qui bougeait parfaitement avec la musique ; une puissance d'évocation magnifique et d'une simplicité désarmante. La deuxième forme nous transportait au coeur de la toundra : deux Innus (des marionnettes de chiffon, cousues sur des gants sans doigts) se font un feu et s'endorment paisiblement. Les pierres tout autour d'eux s'animent et forment un inutsuk, qui stupéfient bien évidemment les deux voyageurs à leur réveil. On se laissait transporter par le son des roches qui se percutaient et se frottaient, une mélodie toute naturelle et ancestrale. À l'aide d'un cube de mousse qu'elle a transformé, Caroline Bernier-Dionne nous a entretenus de la déclaration universelle des droits de l'homme, de la manière de mettre en application les articles tout en se questionnant sur la possibilité d'être un droit, en soi. Dense était la parole, et le chemin, sinueux, mais noble ; dommage de n'avoir pu en tirer davantage de signification, puisque la réflexion, bien entamée, tombait malheureusement à plat.

L'un des clous de la soirée fut l'extrait de 4'sous sur le tréteau, le nouveau projet de T.O.M.M (Théâtre d’Objets et Marionnettes Musicale) et Théâtre Décibel. Utilisant les outils du barman, comme une passoire à cocktail, un case en plastique pour les agrumes ou des verres à martini, Camille Loiselle-D’Aragon (une comédienne/danseuse au parcours absolument fantastique, de Dave St-Pierre au Théâtre de la Dame de Coeur en passant par le TNM et la compagnie Mythomanie, au Burkina Faso) et Carl Veilleux (qu'on a pu voir à la télé, au cinéma et au théâtre, dont au Prospero et à l'Illusion Théâtre) refont L'Opéra de Quat'sous, de Brecht, en théâtre d'objets et en musique. Leur talent de manipulation et leurs voix superbes ont su titiller la curiosité des spectateurs ; la version longue sera présentée à l'Illusion Théâtre en mars et à Vue sur la relève en avril. Carl Veilleux, accompagné d'Anne Lalancette, a offert un avant-goût de son spectacle Le déchiqueteur. La matière première du spectacle : du papier déchiqueté. Ici, elle a servi de neige, tombant doucement sur la table de travail. Puis, Veilleux, jouant le loup, le renard ou l'homme affamé, a dévoré poule, vache et enfant, passant d'un bâtiment à l'autre sur une ferme isolée. Dans cette courte forme totalement muette, le comédien s’avère sans pitié dans son rôle d'ogre, alors qu'Anne Lalancette s'occupe du bruitage, des pas dans la neige jusqu'aux cris d’animaux. Nous pourrons en voir davantage ce vendredi, 13h, au Pavillon St-Viateur. Belzébrute terminait la soirée en beauté avec leur grotesque et comique Poppettscu, (l'autre) plus grand spectacle de marionnette tsigane au monde (si on ne compte pas Shavirez!). Le sympathique Bousniah (Jocelyn Sioui, conteur et improvisateur hors pair), avec l'aide de son fidèle Rensky et de sa cousine Mélia à l'accordéon (Amélie Poirier-Aubry), nous a délectés de son histoire de mite, de mouche mourant deux fois, de serpent venimeux et de royaume paradisiaque au nom de Fourrurstan. Délire assuré, rires aux rendez-vous.

La première édition de ce cabaret rebelle s'est avérée franchement amusante et ô combien pertinente, proposant le travail d'une relève forte et audacieuse qui a malheureusement trop peu d’opportunité de la sorte pour présenter au public ses plus récentes créations.


Jeudi 6 mars

Ainsi font...
Théâtre du Cerisier, Le chemin qui marche et Caroline Bernier-Dionne
Parcours ludique et instructif pour les enfants
11h30
Départ du Parc St-Viateur
Tarif - au chapeau (contribution volontaire)
Crédit image : Vincent Partel
Une promenade sympathique ponctuée de surprises «marionnettiques», qui se terminera au Dépanneur Café. Le tout animé par la marionnettiste Caroline Bernier-Dionne. Avec les compagnies Théâtre du Cerisier et Le Chemin qui marche.




Vendredi 7 mars

Déchiqueteur
Le déchiqueteur
de Anne Lalancette et Carl Veilleux
Courte forme / théâtre de papier et d'objets
13h
Pavillon St-Viateur - Parc St-Viateur, rue Bloomfield près de la rue Bernard
Tarif - au chapeau (contribution volontaire)
Crédit photo : Caroline Hayeur
De minuscules particules de papier… Une atmosphère tantôt cruelle, lourde et incertaine, tantôt légère, sensible et poétique… Des allures de film d’horreur, d’action, de drame, de thriller ou de science-fiction… Le déchiqueteur, c’est un véritable ciné-théâtre où l’abstraction est au service du concret. Le début d’une grande histoire d’amour entre le théâtre d’objet et le cinéma. 


COMPTE RENDU


par David Lefebvre (07-03-2014)

Anne Lalancette (Théâtre de l'Oeil, Old Trout Puppet Workshop) et Carl Veilleux se sont rencontrés lors d'ateliers de théâtre d'objets de la Pire Espèce. Leurs univers respectifs ont su se reconnaître et s'entendre à merveille ; le duo propose depuis peu Le déchiqueteur, que nous pourrons voir à l'Illusion Théâtre en avril prochain. Pour ce spectacle, les comparses partent de la matière - ici du papier déchiqueté - pour proposer des symboles, des ambiances et des courtes formes. Les spectateurs ont eu la chance de voir une petite partie de leur travail lors du Monde de OUF, mercredi dernier. En ce vendredi ensoleillé, les deux créateurs récidivent au Parc Saint-Viateur avec un teaser, une introduction qui, assurément, attise la curiosité. Bruits de radio, changement de poste, on parle de dinosaures, de couche d'ozone, d'oiseaux, de pétrole, de changements climatiques. Entrant en scène, Veilleux et Lalancette balancent le papier sur un mur, créant une tempête monstrueuse. Puis, balai en main, on ramasse, et le son produit par le frottement sur le sol rappelle la mer, ou plutôt le vent qui souffle intensément. Retour de la radio, et fin de la présentation. Efficace, simple, et un peu frustrant : personnellement, je sais où je serai en avril.

4 sous
4'Sous sur le tréteau
de Camille Loiselle-Daragon et Carl Veilleux
Courte forme / théâtre d'objets
20h20
Pavillon St-Viateur - Parc St-Viateur, rue Bloomfield près de la rue Bernard
Tarif - au chapeau (contribution volontaire)
Crédit photo : courtoisie
Revisiter, vulgariser, parodier l’Opéra de 4’ sous de Bertolt Brecht par le théâtre d’objets et le chant: tel est le souhait de cette courte forme. Les deux artistes se sont principalement intéressés aux facettes les plus sombres de l’Humanité traitées dans l’œuvre : où les brigands, les péripatéticiennes, les bourgeois et les représentants de la loi se côtoient et où la manipulation de l’autre règne.

OUF
Le POUF !
L'après festival !

23h30 à 1h
Le POUF! - 5043, rue St-Dominique, à gauche derrière l'église, dernier étage
Tarif - gratuit

C'est l'après festival, l'endroit pour prendre un verre, faire des rencontres et se laisser surprendre...




Samedi 8 mars

Piafs
Les Piafs
du Théâtre de la Souvenance (Québec)
Marionnettes - tout public
15h
Pavillon St-Viateur - Parc St-Viateur, rue Bloomfield près de la rue Bernard
Tarif - au chapeau (contribution volontaire)
Crédit photo : Sophie Gagnon-Bergeron
Les Piafs se veut une fête délurée en l’honneur de la chanteuse française Édith Piaf. Marionnettistes et marionnettes deviendront tour à tour reflets de la môme Piaf par leur chant et s’amuseront à interpréter les paroles de façon surprenante. Très loin d’une pièce au tracé biographique, Les Piafs ne relatera pas les moments marquants de la carrière de l’artiste, mais créera plutôt une foule de situations cocasses bien dissimulées à travers les paroles des chansons choisies.

CRITIQUE

par David Lefebvre (08-03-2014)
Définitivement, cette première édition du OUF recèle de petits bijoux. Provenant de Québec, le Théâtre La Souvenance propose, au Parc Saint-Viateur, une pièce musicale riche et imagée mettant en vedette la grande Édith Piaf. Visiblement inspirée par le Cabaret Gainsbourg du Théâtre Pupulus Mordicus, la compagnie prend à bras le corps le mythe de la Môme et propose non pas un spectacle biographique, mais différentes situations comiques et dramatiques à partir de l’immense répertoire de la chanteuse française.

Les trop courtes 30 minutes de la représentation passent rapidement sur les airs de Sous le ciel de Paris, Padam, Padam, Elle fréquentait la rue Pigalle, Bravo pour le clown, Une dame, Tiens, v’là un marin, T’es beau tu sais, Milord, Johnny tu n’es pas un ange, L’homme à la moto, Plus bleu que tes yeux et autres La vie en rose, L’hymne à l’amour et Je ne regrette rien. Les trois jeunes femmes de la compagnie, Karine Chiasson, Annie Veillette et Odré Simard (qui fut l’une des précieuses collaboratrices de la section Québec de MonTheatre durant trois ans) chantent d’une magnifique voix et manipulent la dizaine de marionnettes à fil, à gaine, à tringle
et prenante, avec une belle aisance. Trois caisses de bois dissimulent accessoires et décor : de la première surgit une scène dessinée de Paris, des Champ- Élysées à Notre-Dame, où Piaf chante dans une ambiance qui rappelle les cabarets de l’époque, avec des notes de musique apparaissant au bout des doigts d’une manipulatrice. Dans une autre caisse, un lit pour un vieux couple revenant de vacances se lève. Pour sa part, Piaf est représentée par au moins trois marionnettes durant le spectacle, généralement manipulée par Odré Simard, sa voix officielle. Alors que la première est petite, la seconde est de grandeur humaine et la troisième étonne – il faut entendre les exclamations du public quand elle apparaît - par sa taille gigantesque, sortant du dernier coffre.

Si les spectateurs adultes chantonnent avec les interprètes et captent ici et là les clins d’œil plus grivois, les enfants s’amusent de voir les différentes marionnettes, dont le Pierrot aux cheveux roux et les deux autruches amoureuses de Piaf. Un moment ludique à souhait voit même l’un des membres du public partager la scène avec la Môme.

Les trois jeunes femmes au talent certain pour la comédie, le chant et la manipulation pourraient bientôt proposer ce spectacle en salle, dans une version longue. Il ne faudra absolument pas rater l'événement.


Une brève histoire du temps
de Antonia Leney-Granger, d'après Stephen Hawking
Courte forme / théâtre d'objets
18h40
Pavillon St-Viateur - Parc St-Viateur, rue Bloomfield près de la rue Bernard
Tarif - au chapeau (contribution volontaire)
Crédit photo : Maxime Côté
Une adaptation théâtrale du livre Une brève histoire du temps du physicien Stephen Hawking. Quand l’astrophysique rencontre le théâtre d’objets.
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OUF
Le POUF !
L'après festival !

23h30 à 1h
Le POUF! - 5043, rue St-Dominique, à gauche derrière l'église, dernier étage
Tarif - gratuit

C'est l'après festival, l'endroit pour prendre un verre, faire des rencontres et se laisser surprendre...




Dimanche 9 mars

SMS
Soirée de clôture - SMS
de Vis Motrix
Improvisation marionnettes
19h
Bar Populaire, 6584, boul. St-Laurent
Tarif - au chapeau (contribution volontaire)
Crédit photo : courtoisie
Pour clôturer cette 1ère édition du OUF!, quoi de mieux que de laisser les objets et les marionnettes faire le party! Parce qu’une marionnette peut voler...pour de vrai. Elle peut se scinder en deux...pour de vrai. Elle peut mourir...pour de vrai. Les possibilités sont infinies et donc la créativité aussi! Une joute d’improvisation peu ordinaire!


COMPTE RENDU


par David Lefebvre (09-03-2014)

Depuis deux ans, ma vision de l'improvisation a carrément éclaté. Je découvrais l'an dernier, grâce au Festival international de la bande dessinée de Québec, une forme d'impro inédite, soit celle de l'impro BD et la LIQiBD. Le OUF - quelle semaine d'ailleurs que ce nouveau festival tout aussi pertinent et nécessaire nous a offert! Plus de 300 spectateurs, des courtes formes exceptionnelles et une créativité sans borne ; bravo à Jocelyn Sioui, Amélie Poirier-Aubry, Anne Lalancette, Caroline Bernier-Dionne et Jessica Blanchet. Mais je m'égare... Reprenons. Le OUF m'aura permis de connaître l'impro marionnettique et cette fabuleuse petite compagnie qui en est l'instigatrice, Vis Motrix. Le SMS, ou Spectacle de marionnettes spontané, se décrit comme suit : « un véritable terrain de jeu où bien des choses sont possibles (...) ». Et ce fut le cas, en cette soirée spéciale de clôture du festival.

Les règles semblent relativement simples : il y a trois joueurs, un pianiste pour l'ambiance, pas de compétition et un maître de jeu qui propose des éléments déclencheurs, qui peut arrêter ou diriger l'action quand il le souhaite et demande au public de voter sur les « tenants et aboutissants des histoires ». Sympathique, tout de même! La soirée fut menée par les sens : on a d'abord fait appel à la vue en demandant d'extrapoler sur une tache, à la manière du test de Rorschach. Le thème des pays de l'Est s'est imposé (probablement de façon subconsciente, puisque la tache n'était rien d'autre que l'Ukraine). L'impro nous a offert l'histoire d'un homme qui aimait tellement ses patates que pour survivre, il a vendu femme et enfant au pawn shop au lieu d'aller solder ses précieux tubercules au marché. Le goût mena vers la radioactivité, et le récit d'un homme qui se prenait pour un superhéros, mais qui travaillait en fait dans une usine nucléaire. Alors que six employés sont morts dans la semaine à cause des radiations de l'usine, il est mandaté par le « board » de dirigeants pour colmater une fissure, qui s'avère être un monstre ensommeillé. Le toucher d'un gros dé en mousse déclencha le thème « Red Light », à la manière de Kubrick. Et de Kubrick à lubrique, il n'y a eu qu'un pas à faire que les improvisateurs marionnettistes se sont empressés de faire. Au retour de l'entracte, on a demandé aux trois joueurs de réinterpréter autrement un objet pour s'en inspirer ; c'est ainsi qu'un couteau à fromage s'est transformé en The Bone, un sous-marin subatomique à la recherche de l'Atlantide commandé par le Capitaine Butterfly. L'odeur du vernis à ongles a éveillé chez les joueurs une impro délirante sur l'extase (ou plutôt l'influence d'une pharmacie au grand complet), et la joute s'est terminée avec une improvisation sur le thème « film polonais », inspiré par un bricolage circulaire d'enfant.

Gens de Vis Motrix, il faudra remettre ça le plus rapidement possible ! Pourquoi pas un rendez-vous mensuel, sinon hebdomadaire ?


Lundi 10 mars

Labo
Laboratoire Phénoména
Événement partenaire

20h
Casa Del Popolo
Tarif - gratuit
Crédit photo : courtoisie
http://www.festivalphenomena.com/phenomena/fr/labo/presentation/





 


 
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