Mon(Theatre).qc.ca, votre site de théâtre
De retour - Du 22 au 24 septembre 2012, samedi et lundi 20h, dimanche 16h
PoésiePoésie, sandwich et autres soirs qui penchent
Idée originale et direction artistique : Loui Mauffette
Sur scène, les passeurs de poésie : Betty Bonifassi, Nathalie Breuer, Anne-Marie Cadieux, Anne Casabonne /
Jean-François Casabonne, René Richard Cyr, Bénédicte Décary, Maxime Denommée, Clara Furey, Stéphane Gagnon, Maxim Gaudette, Simon Lacroix, Julie Le Breton, Fanny Mallette, Loui Mauffette, Benoît McGinnis, Yves Morin, Iannicko N'Doua, Patricia Nolin, Yann Perreau, Éric Robidoux, Sasha Samar et autres surprises !

Depuis sa création en 2006, ce fulgurant spectacle de poésie provoque, à chacune de ses représentations, le même tsunami d’amour. Une scène nue, une immense table, une vingtaine de convives et un banquet de poèmes. Au-dessus, autour et sous cette table, des comédiens, chanteurs, danseurs et musiciens se lancent des mots comme on trinque à l’amitié. Au programme, quelques spleens, des pas de danse, sandwichs, vodka, beaucoup de poésie…


Section vidéo
une vidéo disponible


Une production Attitude Locomotive
http://www.facebook.com/PoesieSandwichsEtAutresSoirsQuiPenchent

dans le cadre du 18e Festival international de la littérature (FIL)
http://www.festival-fil.qc.ca
Cinquième salle de la Place des Arts
175, rue Ste-Catherine Ouest
Billetterie : 514 842-2112 ou sans frais au 1 866 842-2112
 
______________________________________
 Critique
Critique

par Daphné Bathalon

Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent est un rendez-vous délicieux, de ceux que l’on attend fébrilement et pour lesquels on se prépare avec une pointe d’excitation. Le spectateur se présente au rendez-vous comme un amoureux timide, incertain. Grâce à la rumeur, il sait sans doute qu’il passera un bon moment. Ou bien, amoureux fidèle, il le sait parce qu’il revient, année après année, pour goûter encore aux mots qu’on lira, juste pour lui.

Créé en 2006 par Loui Mauffette, désireux de rendre hommage à son père, l’homme de radio Guy Mauffette, ce spectacle est en soi devenu un évènement. Présentée à l’occasion du Festival international de littérature 2012, cette « stonerie » poétique en est à sa sixième version, le spectacle évoluant au gré des changements au sein de la troupe et des poèmes sélectionnés. Cette année, Maxime Denommée collabore à la direction artistique.

Lorsqu’on entre dans la Cinquième Salle de la Place des Arts, on retrouve un terrain de jeu familier, celui de l’enfance. Sur scène, des enfants de toutes tailles cabotinent, crient, courent, chuchotent et rigolent. Assis dans leur siège, les spectateurs leur jettent des regards amusés, ils ne sont pas encore prêts à les rejoindre. Le spectacle y pourvoira par sa magie poétique.

À la joyeuse cacophonie des enfants succède celle d’adultes sans inhibitions; ces passeurs de poésie s’installent autour d’une longue table de 24 places. Ils s’y échangent les poèmes comme on s’échangerait les dernières nouvelles, de manière très spontanée. Les poèmes s’imbriquent les uns dans les autres, formant un recueil disparate, et homogène, tout à la fois. On y parle non seulement de mort, de naissance, d’amour et de tristesse – des grands thèmes de la vie –, mais aussi de petites bêtes indésirables ou de soupe aux poireaux (ah! la soupe aux poireaux!). Les envolées lyriques de Nelligan côtoient les vers flamboyants de Claude Gauvreau et les éclats d’Arthur Rimbaud. Toute la troupe prend également part à un touchant hommage à l’auteure-compositrice-interprète Ève Cournoyer, décédée récemment. La chanson occupe d’ailleurs une place importante autour de cette grande table où Yann Perreau et Betty Bonifassi sont aussi venus s’attabler.

Avec Poésie, sandwich et autres soirs qui penchent, Loui Mauffette nous offre de partager un savoureux banquet de poésie. Loin, bien loin, des poèmes ânonnés à l’école, qui perdaient alors toute saveur, sa soirée poésie enchante. Maufette dit s’être inspiré de rencontres autour de la table familiale, et c’est bien la chaleur de ces rencontres-là qui se dégage du spectacle. Dans la salle, les spectateurs ont l’impression de partager un bout de table avec les comédiens, et leur bonne humeur est contagieuse!

On sort de ce spectacle apaisé, presque serein, la tête vidée de ses soucis et remplie de nouveaux, de beaux mots. En quittant la salle, on laisse derrière soi la joyeuse assemblée, où, autour de la grande table, on a troqué les rimes et la prose pour une nourriture plus concrète : les sandwichs s’envolent tandis que le punch délie les langues. « La poésie est une clameur », disait Léo Ferré dans sa préface à Poètes, vos papiers… Avec Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent, elle est entendue de belle et agréable manière.

24-09-2012