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Du 3 au 20 octobre 2012, mardi au samedi 18h30, dimanche 15h, pas de représentations les 11 et 12 octobre
Le fil blanc
Texte José Babin d'après le « conte de la Femme-montagne » de Francine Alepin, José Babin et Nadine Walsh
Mise en scène José Babin
Avec Nadine Walsh et José Babin et les voix d'Élizabeth Chouvalidzé, José Babin et Nadine Walsh

À quelle sorte d'humanité ce monde-là peut-il donner naissance ? Abandonnée sur le champ de bataille, la Femme-montagne enfantera un être étrange, « Chose », la première de la lignée des Femmes-chevaux. Une histoire de bruit, de fureur et de résistance ultime pour un monde qui a désespérément besoin de poésie.

Après Rafales, Train : la promesse de Miyazawa et Cargo, l'Incliné s'attaque aux femmes comme champ de bataille avec la singularité de son théâtre d'images. Vous n'avez pas encore vu de spectacle de l'Incliné ? … Osez !


Violon Guido Del Fabbro
Scénographie Guy Fortin
Complice de la création Nadine Walsh
Complice de la dramaturgie Francine Alepin
Marionnettes et costumes Leigh Gillam
Musique originale Guido Del Fabbro
Éclairages et direction de production Alain Lavallée
Assistance à la mise en scène Karina Bleau et Karine Sauvé 
Couturière Charlotte Veillette  
Régie et assistance aux éclairages Geneviève Gagnon

Carte Prem1ères
Cartes Prem1ères
Date Premières : du 3 au 10 octobre
Régulier : 25$
Carte premières : 12,50$

Une création du Théâtre Incliné


Studio Jean-Valcourt du Conservatoire d'art dramatique de Montréal
4750, av. Henri-Julien
Réservation sur place
 
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 Critique
Critique

par Gabrielle Brassard


Crédit photo : Caroline Laberge

La nouvelle création du Théâtre Incliné, Le Fil Blanc, n’y va pas avec le dos de la cuillère, si l’on peut dire, en attaquant de front un sujet lourd et grave : celui des femmes violées et emprisonnées par les hommes de guerre. Josée Babin s’est inspirée d’un conte de Francine Alepin, La Femme-montagne, pour cette nouvelle création, intense et triste, qui se veut tout de même porteuse d’espoir.

Nadine Walsh et Josée Babin, qui n’en sont pas à leur première collaboration (Rafales), font appel, comme le veut le mandat de la compagnie, au mime, au théâtre corporel et au théâtre de marionnettes. Ces dernières, originales et bien faites (Leigh Gillam), apportent une touche d’imaginaire dans cet univers au thème on ne peut plus réaliste.

Malgré les métaphores qui sous-tendent le sujet, l’évocation des montagnes pour incarner les femmes, des chevaux pour les enfants nés du viol, d’un « orgre » pour l’homme-bourreau, Le Fil Blanc manque un peu de subtilité, de finesse. La mère (Babin) et la fille (Walsh) sont muettes, mais la pièce est appuyée par une lourde narration, très dramatique, qui en remet beaucoup dans cette pièce déjà glauque, dont nous comprenons rapidement la teneur. La musique, tout aussi théâtrale, mais très joliment interprétée en direct par Guido Del Fabbro et son violon, ajoute une couche supplémentaire à la lourdeur de la pièce.

La mise en scène de Josée Babin est inventive : entre les dunes desquelles la mère et la fille ramassent les vestiges de la guerre et une table, qui évoque la prison où elles vivent, l’univers du champ de bataille est plutôt réussi. Les jeux de lumière, toujours sombres - rouges aux moments les plus graves - sont dans le même ton sérieux et déchirant de la pièce.

Les femmes violées en temps de guerre est un sujet audacieux, que le Théâtre Incliné a choisi de prendre à bras le corps, mais le fait d’appuyer aussi fortement le propos par des métaphores qui manquent quelque peu de subtilités nous en éloigne légèrement. Un peu plus de poésie aurait été bienvenue dans cette pièce dont on sort plus démoralisés que touchés.

05-10-2012