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Du 7 au 10 et du 14 au 17 mars 2012, 20h
Petites Pièces de Poche: Grandeur nature
danse
Chorégraphie Séverine Lombrado
Avec Frédéric Gagnon, Claudine Hébert, Jean-François Légaré et Élodie Lombard

Petites Pièces de Poche : GRANDEUR NATURE constitue le deuxième volet d’un diptyque qui place le spectateur au cœur d’une expérience approfondie entre le corps et la lumière. Dans un espace scénique éclaté, ouvert et partagé, tous les éléments – gestes, lumières manipulées, images vidéo et musique en direct – fusionnent pour déployer un univers de perceptions inédites et mouvantes. À l’inverse d’une œuvre déambulatoire, ces capsules chorégraphiques dessinent un parcours spécifique pour le public, une avancée sous la forme de consignes lumineuses. Différents points de vues révèlent ainsi une danse des sens, une danse faite d’ombres et d’éclairs.


Section vidéo
une vidéo disponible


Compositeurs et musiciens sur scène Guido Del Fabbro Et Robin Pineda Gould
Video Robin Pineda Gould
Répétitrices Sophie Corriveau et Eve Lalonde
Conception des éclairages Alexandre Pilon-Guay

Jeudis-causeries : les 8 et 15 mars après la représentation

Production Danse-Cité en collaboration avec Les sœurs Schmutt. 


Usine C
1345, avenue Lalonde
Billetterie: (514) 521-4493

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 Critique
Critique

par Gabrielle Brassard

Petites Pièces de Poche : GRANDEUR NATURE

Les Sœurs Schmutt (les jumelles Séverine et Élodie Lombardo) présentent avec Petites Pièces de Poche : Grandeur nature un univers, un espace et un délice du multidisciplinaire, qui séduit autant les néophytes que les connaisseurs de leurs créations singulières et exceptionnelles.

Voilà longtemps qu’une proposition aussi originale, tout en étant accessible, ingénieuse et captivante, n’a pas été faite au théâtre, surtout en alliant autant de médiums différents. Avant même l’entrée en salle, le spectateur est mis dans de bonnes dispositions en se faisant remettre un sac en papier brun dans lequel se trouvent indications, programme et pantoufles de plastique. On sort déjà des sentiers battus, et on aime ça!

Dans la salle, les sièges servent à déposer bottes, manteaux et sacs, et les spectateurs sont invités sur la scène. Les guides sont des grands cercles de lumières, qui bougent un peu partout sur la scène tout au long de la pièce, indiquant à la foule où se déplacer pour assister à la prochaine séquence. On ne s’ennuie pas ; tous les sens sont aux aguets, ne sachant jamais d’où va surgir la prochaine petite pièce, ou en quoi elle consistera. Car si les sœurs Schmutt dansent, ici dans une chorégraphie de Séverine, en collaboration et interprétée par sa sœur Élodie, Frédéric Gagnon, Claudine Hébert et Jean-François Légaré, la troupe se fait aussi un point d’honneur d’utiliser beaucoup d’autres médiums.

Le spectacle commence par un vidéo, suivi d’un long segment de danse avec comme seul éclairage des lampes suspendues, plongeant le public dans le noir, éclairé seulement par le jeu des artistes avec la lumière. Un autre sketch est consacré à la musique, présentant un solo de violon. Certaines parties sont narrées, les artistes nous racontant des anecdotes ludiques dénuées de sens, ou plus tard, nous confiant une peine d’amour, chacun à leur façon.

Si le public ne forme qu’un, en se déplaçant ensemble selon les cercles lumineux, il est également mis à contribution dans le dernier segment, prenant part entière aux tribulations verbales ou dansantes des interprètes. Ces derniers utilisent aussi beaucoup l’espace, que ce soit à travers les spectateurs, dans la salle inoccupée ou encore en dessous de la scène sur laquelle se trouvent les musiciens. Nous sommes ainsi toujours en alerte, ne sachant jamais à quoi nous attendre.

Mais un certain fil conducteur, en grande partie grâce à la magnifique ambiance sonore créée par les musiciens sur scène Guido Del Fabbro et Robin Pineda Gould, soude toutes ses petites pièces ensemble, malgré des univers chorégraphiques, thématiques et lumineux bien différents. On ne peut passer sous silence l’importance majeure de l’éclairage de cette œuvre (conçue par Alexandre Piron-Guay), qui est presque un personnage de la pièce, guidant à la fois le public, mais aussi les artistes, qui l’utilisent à toutes les sauces, soit pour s’en cacher, s’y jeter ou y jouer.

Cette pièce, ou plutôt, cet objet théâtral, difficilement qualifiable tant il allie plusieurs formes d’art, est rafraîchissant et complètement séduisant. Enfin, le spectateur sort de son confort, de la forme classique de présentation théâtrale, et Dieu que c’est bon, que c’est apprécié, que c’est dynamisant. L’univers immersif, doux, varié et d’une grande qualité des sœurs Smuchtt, ces sœurs jumelles d’origine française installée au Québec depuis 1999, est à voir, absolument. Vive l’audace, vive le changement, vive l’originalité!

10-03-2012