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Du 23 février au 12 mars 2016, mardi, jeudi et vendredi 20h15, mercredi 19h15, samedi 16h15
Mérédith
Texte de Marie-Christine Lavallée
Mise en scène Jean-François Lapierre
Avec Geneviève St-Louis

Mérédith contrôle son univers tel un chef d’orchestre : avec doigté et rigueur. Dans un quotidien dicté par la raison, elle se découvre une imagination aux tendances névrotiques dont elle ignore la portée. Mérédith sera aspirée, malgré elle, malgré ses multiples protocoles de survie — tous bien consignés dans un précieux moleskine — dans un tourbillon amoureux inespéré. Aussi inimaginable qu’inattendu, ce simple bouillonnement, intense comme un coup de foudre, ressenti au petit matin, se chargera de bousculer ses codes et d’ébranler tous ses repères.


Section vidéo


Décors Éric Aubertin, Ludger Côté
Costumes Elen Ewing
Conception sonore Jean-Christophe Verbert
Éclairages Martine Richard
Photo Jean-Christophe Verbert

Au guichet : Régulier 26 $, aîné 23 $, 30 ans et - et membres 21 $, groupes (15 personnes +) 18,50 $, étudiant en théâtre 16 $
Par téléphone et en ligne : régulier 28,50 $, aîné 25,50 $, 30 ans et - et membres 23,50 $, groupes (15 personnes +) 18,50 $, étudiant en théâtre 18,50 $

Production Théâtre Le Tartare


Salle intime du Théâtre Prospero
1371, rue Ontario est
Billetterie : 514-526-6582

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Dates antérieures (entre autres)

Du 29 mars au 16 avril 2011, Balustrade du Monument-National - voir notre critique

 
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Critique

Elle est carrée, impeccable dans son tailleur strict comme dans son discours articulé. Pas un cheveu qui ne dépasse, pas un mot de travers. Mérédith a une vie réglée au chronomètre et suit son implacable routine de métro-boulot-dodo sans jamais y déroger. Mais cette célibataire asociale et sans âge cache plus d’une névrose ; en plus d’être maniaco-compulsive, elle a aussi une imagination débordante… qui, un jour, va trop déborder.


Crédit photo : Sébastien Johnson

Marie-Christine Lavallée signe ici un texte très bien construit et plein d’humour. Avec sa deuxième pièce, créée en 2011 au Monument-National, l’auteure se glisse à merveille dans les mots de ce personnage névrotique qui doit faire face à la nouveauté et aux tremblements de l’Amour. On regarde la parfaite et droite Mérédith perdre petit à petit le contrôle de la raison, sans jamais perdre la rigueur de son discours.

Cette prose fluide et rythmée est merveilleusement portée par la comédienne Geneviève Saint-Louis et son excellente technique. Elle est fascinante dès les premières secondes du spectacle, tant elle paraît inhumaine dans la perfection de son élocution et de sa tenue - vous savez, comme ces gens sans défauts qui nous mettent parfois mal à l’aise… Elle joue ses collègues, et saute d’un personnage à l’autre.

On peut apprécier le talent de la comédienne, qui pose chacun de ses personnages dans un ton et une gestuelle bien précis, tout en se mettant elle-même en scène entre deux passages narratifs adressés au spectateur. On rit devant l’absurdité des situations qui se heurte à la rigueur implacable de Mérédith, tout en ressentant l’immense solitude de cette femme enfermée dans son esprit.

Si Geneviève Saint-Louis garde bien le rythme sans s’essouffler pendant l’heure et demie que dure le spectacle, on trouve cependant le monologue un peu longuet. Le texte dans ses longueurs veut nous faire suivre la lente évolution de l’histoire d’amour (pour le moins singulière) de Mérédith, et nous montrer comment son esprit carré traite ce coup de foudre imprévu.

C’est un magnifique texte aussi bien dans le fond que dans la forme, au rythme très travaillé et au vocabulaire ciselé, que l’actrice porte à la perfection. Pourtant, un monologue un peu plus court ou égayé par un décor et une mise en scène plus élaborés serait à l’avantage de la production.

28-02-2016