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Du 12 au 30 mars 2014
Le grand méchant loupLe grand méchant loup
pour les jeunes de 6 à 12 ans
Texte et mise en scène : Jacqueline Gosselin
Avec la collaboration de : Maryève Alary, Marilyn Perreault, Yves Simard et Chad Vincent
Avec Maryève Alary, Francis Guérard, Marilyn Perreault et Yves Simard

Peur de se perdre. Inconfort. Peur de l’humiliation. Mademoiselle La Noire, Mademoiselle La Blonde et Monsieur Le Châtain ont chacun leurs failles, leurs fragilités. Alors qu’ils forment un trio pour la présentation en classe d’un exposé sur le rôle du grand méchant loup dans les contes pour enfants, ils se butent à plusieurs problèmes et imprévus. Réussiront-ils à relever ce défi ?

C’est à la façon des clowns, qui souhaitent ardemment bien faire ce qu’on leur demande mais ne réussissent qu’à s’empêtrer, que nos trois personnages s’acharneront, de manière absurde et touchante, à mener à bien leur projet, accompagnés dans leurs efforts par un pianiste. Quelque peu gênés par l’univers réaliste de l’exposé oral, ils basculeront souvent dans l’imaginaire, recréant, à l’aide de jeux d’ombres, les histoires du Petit chaperon rouge, du Loup et les sept chevreaux et des Trois petits cochons. Le rôle que jouera chacun l’amènera à révéler sa vraie nature, à affronter ses vulnérabilités, à s’ouvrir à l’autre. Le grand méchant loup est une ode au courage, celui qui est indispensable à l’apprentissage de la vie.

DynamO Théâtre naît à Montréal, en 1981, de la volonté d’un groupe d’artistes de mettre sur pied une compagnie qui intègre au récit théâtral l’acrobatie, la jonglerie, ainsi que le jeu clownesque et masqué. Mur-Mur, leur premier spectacle de théâtre de mouvement acrobatique, remporte un immense succès avec près de 1 500 représentations données et reçoit le prix de la meilleure production au festival Teatralia en Espagne. Puis, au fil des créations, les exploits acrobatiques qui impressionnent tant le public se mettent au service des émotions des personnages. Récemment, la Maison Théâtre a présenté L’envol de l’ange (2010) et Devant moi, le ciel (2013). L’année de sa création, en 2010, Le grand méchant loup a été sélectionné pour le prix Louise-LaHaye du Centre des auteurs dramatiques pour l’excellence d’un texte jeune public.


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Conseils dramaturgiques : Sarah Berthiaume
Assistance à la mise en scène : Clémence Doray
Scénographie, costumes et accessoires : Pierre-Étienne Locas
Voix et environnement sonore : Chad Vincent
Lumières : Luc Prairie
Crédit photos : Robert Etcheverry

Rencontre avec les artistes : 16 mars
Parcours du spectateur : 29 mars

Durée 55 minutes

Une création de Dynamo Théâtre


Maison Théâtre
245, rue Ontario Est
Billetterie : 514-288-7211

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Dates antérieures (entre autres)

16 novembre 2010, Coups de théâtre
En tournée 2011-2012
30 mars 2013 - Les Gros Becs (Québec)

 
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 Critique
Critique

par David Lefebvre


Crédit photo : Robert Etcheverry

Incontestablement, le DynamO Théâtre porte bien son nom. Comme le petit moteur bien connu, dès que la roue du « spectacle » s’actionne, il produit tout l’énergie nécessaire pour alimenter les rires et illuminer les yeux scintillants des petits et des grands spectateurs. Depuis 1981, la compagnie propose un théâtre centré sur le mouvement acrobatique et explore les peurs et angoisses des petits. Difficile d’oublier les moi, moi moi…, Faux départs, L’envol de l’ange ou, plus récemment, Devant moi, le ciel, tant ils ont su marquer les esprits. L’un de leurs plus récents spectacles, Le grand méchant loup, connaît une très belle vie scénique depuis sa création en 2010, faisant le tour, entre autres, des maisons de la culture de la métropole. Voilà donc la chance aux inconditionnels de la Maison Théâtre de voir et d’apprécier cette très sympathique pièce de Jacqueline Gosselin, codirectrice artistique de DynamO.

Trois élèves prennent place devant la classe pour un exposé oral. Leur sujet : le rôle du grand méchant loup dans trois contes pour enfants. Mademoiselle La Noire est amusante, mais tremble à l’idée de se perdre, de ne pas avoir sa place à elle. Et dès qu’elle la trouve, à coup de grands gestes de bras, elle délimite son territoire et s’avoue rassurée. Monsieur Le Châtain est chétif, naïf ; sans être capable de le lui dire, il a le béguin pour Mademoiselle La Blonde, petite fille sérieuse et parfaite, trop peut-être, craignant l’échec, l’humiliation. Si le loup insuffle la peur chez les gamins, il finit tout de même par les inspirer, eux qui voudraient avoir autant de flair et de panache que lui, et marcher la tête haute, comme il le fait. Peu à peu, la vraie nature de chacun se dévoile. L’exposé devient alors le tréteau de leur imaginaire, reproduisant les contes où le loup sévit, tout en insérant des personnages et des extraits d’autres fables bien connues ; leur oral prend soudainement des allures de représentation théâtrale un peu chaotique.

Beaucoup plus clownesque qu’acrobatique, abordant les thèmes du courage, de la vulnérabilité de chacun et de l’apprivoisement de ses peurs, Le grand méchant loup séduit, et ce, grâce à ses talentueux interprètes. En élèves dissipés, Marilyn Perreault (La Noire), Maryève Alary (La Blonde) et Yves Simard (Le Châtain) sont absolument impayables. Parfois bouffons, parfois gaffeurs, parfois touchants, ils jouent une partition superbement orchestrée, répétée au mouvement sinon au « poil » près, faisant naître les rires dans les petits détails comme dans les cocasseries exagérées. De syllabes chantées au rattrapage d’une feuille en vol, le trio s’éclate, se moque l’un de l’autre et amuse la galerie. Francis Guérard, au violon et au piano, vient allègrement ponctuer de ses mélodies les aléas de l’exposé, jusqu'à imposer quelques unes d'entre elles, ou jouer au chef d'orchestre, donnant la note.

La première partie démarre de belle façon, avec des jeux d’ombre mystérieux, presque effrayants, projetés sur un immense rideau blanc qui ferme l’arrière-scène, suivis de plusieurs scènes au style clownesque irrésistible. L’histoire perd ensuite un peu de son rythme ; plus décousu, le récit se plombe alors légèrement, occasionnant quelques longueurs, surtout lors de la mise en scène du conte des sept chevreaux. Mais, par bonheur, le plaisir un peu mesquin de voir se dépêtrer les trois élèves n’en est pas du tout affecté.

Des nombreux clins d’œil à l’humour savoureux aux moments plus glauques en théâtre d’ombres, Le grand méchant loup a du mordant, et ses seules victimes seront celles qui auront bien rigolé tout au long de la représentation. Vous laisserez-vous croquer tout rond?

13-03-2014


par Daphné Bathalon (2010)

Fidèle à sa mission première, DynamO Théâtre se penche une nouvelle fois sur les petites et grandes angoisses des enfants d’âge scolaire. Après des spectacles comme Moi moi moi sur le phénomène du rejet à l’école ou L’envol de l’ange traitant du deuil chez l’enfant, Le grand méchant loup est d’un registre beaucoup plus léger mais pas moins ludique et exploratoire que les précédentes créations.

Dans Le grand méchant loup, trois cancres tentent de présenter un exposé oral sur ce personnage effrayant des contes connus comme Le petit chaperon rouge et Les trois petits cochons et d’autres moins connus tel Le loup et les sept chevreaux. Mais les feuilles de notes s’envolent, les interventions s’emmêlent et l’exposé devient un très divertissant instant de chaos.

En s’amusant à faire découvrir plusieurs formes théâtrales, allant de la marionnette aux ombres chinoises en passant par le jeu clownesque et le chant, DynamO Théâtre innove dans la manière de mettre en scène ce personnage célèbre. Décontenancés la soixantaine d’élèves présents? Fort joyeusement! Ils s’esclaffent des facéties de Madame La Noire et de Monsieur Le Châtain, et se moquent de la parfaite Madame La Blonde qui voudrait que tout soit réglé au quart de tour dans cet exposé. À son grand désespoir mais à notre plus grand plaisir, il n’ira jamais dans la direction prévue.

Peu à peu les comédiens instillent quelques notes de tristesse, révélant qu’ils aimeraient bien être comme le loup car alors, peut-être « qu’elle m’aimerait, que je l’aimerais, que je serais fier, que je n’aurais plus peur, que je trouverais ma place… » Grâce aux ombres chinoises, le spectacle souffle même quelques moments de poésie notamment à l’apparition du loup, du vrai loup : grandes oreilles, museau, griffes, pattes et queue! Chez les enfants, ravis, la magie du conte surgit.

16-11-2010