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15 et 16 décembre 2016, 20h, supplémentaire 17 décembre 16h
La pudeur des icebergs
Danse
Chorégraphie Daniel Léveillé
Avec Frédéric Boivin, Mathieu Campeau, Esther Gaudette, Justin Gionet, Emmanuel Proulx, Simon Renaud

La pudeur des icebergs, cristallisation d’une réflexion sur la présence fragile de soi à l’autre. Sur la scène, nous découvrons, bouleversés, des corps nus dans un espace nu, subissant l’essentielle vulnérabilité de la condition humaine où l’être remporte parfois des victoires inespérées sur le paraître. Les trios alternent avec les duos, et l’absence de compétition amoureuse neutralise toute forme d’exclusion. Car ce n’est pas de conquête qu’il s’agit, mais plutôt d’une exploration de tous les possibles et des efforts inouïs qu’exige le simple fait d’être vivant. Avec cette œuvre épurée, Daniel Léveillé creuse encore plus profondément le seul et même sillon : la dure confrontation du corps face au corps de l’autre, les mystérieuses relations des corps dans l’espace, le tracé, l’élan et la chute inexorable du mouvement.


Danseurs à la création Frédéric Boivin, Mathieu Campeau, David Kilburn, Ivana Milicevic, Stéphane Gladyszewski, Dave St-Pierre
Lumière Marc Parent
Musique Chopin
Son David Kilburn, Laurent Maslé
Répétitrice à la création Marie-Andrée Gougeon
Photo Rolline Laporte

VOIR AUSSI - Amour, acide et noix

Tarifs 2016-2017

15$ Jours de fête
Nouveau tarif spécial pour les soirs de première, offert en quantité limitées, détails ici.

15$ 12 ans et moins

20$/billet Forfait 5 entrées (100$/forfait)
Simple, flexible et économique, vous pouvez l'utiliser pour voir de 1 à 5 spectacles, seul ou à plusieurs.

22$/billet Forfait 3 spectacles et +
Valable pour une personne, pour 3 spectacles différents. Vous pouvez ajouter d'autres spectacles en cours de saison au même coût de 22$ par spectacle supplémentaire.

25$ Tarif réduit (*)

30$ Tarif Régulier

EN LIGNE : + 3,50$ de frais de service
AU TÉLÉPHONE : + 2,00$ de frais de service
(*) TARIF RÉDUIT (sous présentation d'une carte valide)
- Étudiant
- 30 ans et moins
- Artistes membres d'une association professionnelle des arts de la scène. Associations acceptées: UDA, Regroupement québécois de la danse, En Piste, UNEQ, Association québécoise des marionnettistes.
- Ainés

Production Daniel Léveillé Danse
Coprodution CanDance Network Creation Fund et ses partenaires - Agora de la Danse, BrianWebb Dance Company, Canada Dance Festival, National Arts Centre, Vancouver East Cultural Centre, avec le soutien du Conseil des arts du Canada - et Danspace Project (New York)


La Chapelle
3700, rue Saint-Dominique
Billetterie : 514-843-7738

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Critique

Crédit photo : Jacques Grenier

Pour souligner ses 40 ans de carrière et les 25 ans de sa compagnie, Daniel Léveillé reprend La pudeur des icebergs, une œuvre majeure de son répertoire créée en 2004. Présenté plus de 200 fois dans 50 pays, ce spectacle constitue le dernier volet d’une trilogie amorcée à la fin des années 1990 avec Utopie et Amour, acide et noix.

La pudeur des icebergs est une œuvre pour cinq danseurs et une danseuse, qui s’articule autour du motif du trio, alors que la composition de la distribution change sans cesse pour faire place à un, deux ou trois interprètes. Lorsqu’un tableau n’exige pas sa contribution, le ou les danseurs se retirent à l’arrière-scène pour regarder leurs partenaires danser.

Les danseurs complètement nus évoluent sur les Préludes de Frédéric Chopin, dans un espace vide qui laisse toute la place à leur technique irréprochable. Le chorégraphe opte pour la simplicité et l’économie de mouvements et adopte un rythme lent où les mêmes gestes sont constamment répétés et développés dans toutes leurs nuances, permettant au spectateur d’observer les moindres détails de l’anatomie des interprètes.

La distribution présente une diversité corporelle où tous les corps sont traités à égalité. Même le corps féminin apparaît ici comme désexualisé, offrant simplement un contraste entre la morphologique masculine et féminine. Les lumières de Marc Parent participent aussi à sculpter les corps qui se tordent, se tendent et s’entrechoquent sur scène.

La force physique des danseurs est également mise à l’épreuve alors qu’ils soulèvent lentement le poids de leur corps, ou encore lorsqu’ils portent leurs partenaires sur leurs épaules pour les propulser vers l’avant de la scène. La fragilité des interprètes est palpable dans ces moments où sont mises à l’épreuve les limites de leurs corps. Leur respiration devient haletante et de la sueur ruisselle sur leur peau lisse. Le spectacle se poursuit dans le silence, avec l’enchevêtrement des corps de tous les interprètes, créant une masse informe dont la pureté rappelle certaines peintures de la Renaissance italienne. Puis, les motifs et les mouvements déjà explorés reprennent pour le tableau final d’une grande beauté.

La précision et la délicatesse de la chorégraphie, ainsi que la virtuosité des danseurs, confirment que La pudeur des icebergs mérite sa place parmi les monuments de la danse contemporaine québécoise. L’influence de Daniel Léveillé se fait d’ailleurs sentir sur la nouvelle génération de chorégraphes, dont fait partie notamment la talentueuse Virginie Brunelle.

19-12-2016