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Du 9 au 13 décembre 2014, 20h
Winnin'Winnin'
danse
Chorégraphie et interprétation Dany Desjardins

Winnin’, diminutif de « winning », signifie réussir et être le gagnant. « Slang » issu de la culture américaine, l’expression est souvent utilisée dans les paroles de chansons rap et hip- hop pour exprimer la suffisance ; un sentiment de supériorité à l’égard d’autrui. Imprégné de cette attitude, Dany Desjardins manipule les conventions de la représentation au profit d’une expérience renouvelée à titre d’interprète et pour le spectateur ; une manière de s’approprier un pouvoir dans un désir sincère de proximité avec le public. Winnin’ est une tentative de contrôle sur l’environnement immédiat : un anticlimax teinté d’humour noir, un parcours parsemé d’imprévisibilités, une expérience d’intimité, de dérision, de fuite et de plaisir.

Depuis 2007, Dany Desjardins a présenté son travail dans une multitude de contextes et d’endroits : à La Chapelle, Tangente, Théâtre la Rubrique, La Rotonde, OFFTA, des Maisons de la culture, le Festival Quartiers Danses, Vue sur la Relève, Short & Sweet et Piss in the Pool. Il crée Shitoi & Dordur (2007), All villains have a broken heart (2008), On air (2009), et POW WOW (2011).

D’abord artiste visuel, il poursuit des études en danse à Drummondville et à LADMMI. Comme interprète, Dany Desjardins a travaillé pour la Compagnie Marie Chouinard, PPS Danse, Dave St-Pierre inc., Bouge de là, Danse K par K, maribé - sors de ce corps et collabore avec les chorégraphes Catherine Gaudet, George Stamos, Emmanuel Jouthe, Normand Marcy et Katy Ward. 


Section vidéo


Collaborateurs Geneviève Boulet, Erich Étienne
Conception sonore Jacques Poulin-Denis.
Lumières Paul Chambers.
Conseil artistique Caroline Gravel

Une présentation La Chapelle
Une production Dany Desjardins
Créée en résidence à La Chapelle


La Chapelle
3700, rue Saint-Dominique
Billetterie : 514-843-7738

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 Critique
Critique

par Caroline Poliquin

Winnin’ est un terme utilisé dans le rap et le hip-hop américain, diminutif du mot « winning », qui se traduit par « gagnant » en français. C’est donc dans cette optique teintée d’une certaine attitude et de supériorité que Dany Desjardins a créé son plus récent spectacle. Le chorégraphe et interprète nous propose un voyage imprévisible qui nous emmène dans toutes les directions.

Dany Desjardins travaille entre autres avec la compagnie Tortue Noire comme conseiller aux mouvements. Ses dernières créations étaient Daidalos en 2012, POW WOW en 2011, et On air en 2009.

Lorsque le public arrive dans la salle de La Chapelle, un mur de lumière blanche est érigé devant lui. Lorsque ces lumières s’éteignent, la salle donne l’impression d’être immense. Au fond complètement, une lumière côté jardin projette l’ombre du danseur sur le mur côté cour. Dany Desjardins, comme un géant, entre lentement sur scène. Il avance vers son ombre, vêtu uniquement d’un rideau de douche en plastique bleu transparent qu’il porte comme une longue jupe. L’ambiance sonore est vibrante, avec ses mélodies très graves. Le chorégraphe nous propose une introduction apaisante, toute en délicatesse et en vulnérabilité. Ses mouvements sont agiles et gracieux. Il danse avec son rideau de douche comme un prince qui jouerait avec une étoffe précieuse. Le calme de cette scène est interrompu par un cri de stupeur, lorsque Dany Desjardins réalise qu’il n’est pas seul et qu’il est complètement nu devant un public attentif. Par la suite, le spectacle est entremêlé de scènes incongrues : sur un enregistrement d’entrevue, le danseur imite les mouvements d’un rapeur tout en se déshabillant. Suivent une chorégraphie et du lipsync sur Gimme More de Britney Spears, une conversation au téléphone avec maman et une prestation karaoké sur Act Like You Know de Fat Larry’s Band. Ce mélange éclectique s’enchaîne avec fluidité.

La conception d’éclairage de Paul Chambers permet d’installer tantôt l’ambiance d’un spectacle de danse contemporaine, tantôt celle d’un spectacle de hip-hop. La conception sonore de Jacques Poulin-Denis donne lieu à des moments poignants où la trame envahit les oreilles et nous plonge dans une transe avec, pour seul centre d'intérêt, les mouvements du danseur.

Dès les premières minutes, on sait que Winnin’ sera un spectacle captivant. Le danseur offre une performance fascinante alliant intimité, humour et dérision. On sort de la salle le cœur léger, avec l’impression que tout est possible.

12-12-2014