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Du 11 au 29 octobre 2016, 20h, dernier samedi 15h
StockholmStockholm, le syndrôme
Texte, mise en scène Gabriel Fournier
Avec Marc Auger Gosselin, Normand Bissonnette, Jean-Michel Déry, Paul Fruteau de Laclos, Laurence Moisan Bédard, Vincent Nolin Bouchard

C’est une journée comme les autres, en apparence, à l’intérieur des bureaux d’une grosse compagnie d’assurances jusqu’à ce qu’un homme se présente et séquestre six individus qu’il désigne comme responsables de ses malheurs. Un à un, ils sont amenés dans un petit bureau inoccupé. Gary, des ressources humaines, Camille, une secrétaire, Daniel, un informaticien, Yvon, de la sécurité, Sylvain, des relations publiques, et George-Damien, le grand patron. Ils se concertent, s’interrogent, n’ont aucune idée de celui à qui ils ont affaire. Les relations publiques interviennent, les six victimes apprennent l’identité de leur bourreau. Celui-ci se targue d’être un obscur sportif du siècle dernier, un joueur de cricket qui aurait souscrit une assurance-vie. Les indices s’accumulent, des réponses apparaissent, mais au fur et à mesure que  la lumière se fait, un après l’autre, les protagonistes deviennent la proie du syndrome. Un après l’autre, ils sympathisent avec le geôlier. Camille s’attendrit. Gary milite. Yvon se confond. Sylvain y goûte. L’absurde passe en deuxième vitesse, tout dégringole. Six séquestrés crient à l’injustice pour que l’on rende à leur geôlier la vie qui lui revient.


Section vidéo


Assistance à la mise en scène Israël Gamache
Concepteurs Jean-François Labbé, Mathieu Campagna

Prix courant : 27 $
30 ans et moins - aînés : 21 $
Groupe (15 personnes et plus): 17 $
4 billets : 80 $
6 billets : 100 $
8 billets : 120 $

Une production Le Chien sourd


Premier Acte
870, de Salaberry
Billetterie : Réseau Billetech 418-694-9656
ou lepointdevente.com
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Dates antérieures (entre autres)

1er juin 2015, Chantiers du Carrefour

 
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Critique

Crédit photo : Cath Langlois Photographe

C’est un habile premier texte que nous livre Gabriel Fournier au Théâtre Premier Acte avec sa pièce Stockholm, le syndrome. Même si le titre pourrait laisser présager un drame ou du moins une pièce traitant avec sérieux du syndrome de Stockholm, il en est tout autrement et on assiste plutôt à un huis clos absurde dont le syndrome n’est que le prétexte. Rappelons que le texte avait été présenté l’an dernier aux Chantiers du Carrefour International de Théâtre de Québec, mais sous une forme incomplète.

Un homme fait irruption dans les bureaux d’une compagnie d’assurance et enferme, un à un, différents employés de l’établissement dans une pièce close. C’est ainsi que Sylvain (Marc Auger Gosselin), responsable aux relations publiques, Yvan (Paul Fruteau De Laclos), de la sécurité, Daniel (Jean-Michel Déry), l’informaticien, Camille (Laurence Moisan Bédard), la secrétaire, Gary (Vincent Nolin Bouchard), des ressources humaines et M. Beaubien (Denis Marchand) du patronat se retrouvent séquestrés par cet individu qui prétend être un populaire joueur de cricket du siècle dernier ayant souscrit à une assurance vie spéciale. Ensemble, ils tenteront de comprendre pourquoi ce dernier les a enfermés et quelles sont ses demandes, son motif. L’homme est-il fou? Pourquoi est-ce eux qui ont été sélectionnés? Peu à peu, les otages prendront parti pour leur bourreau et se verront tour à tour touchés par le fameux syndrome.

Le niveau de français soutenu utilisé peut faire penser à certaines traductions françaises de films internationaux. On joue ici dans la démesure et chaque personnage est joué dans une caricature qui n’est pas sans rappeler l’univers d’Eugène Ionesco. Les acteurs sont excellents (mention spéciale à Denis Marchand et Marc Auger Gosselin) et parviennent à donner une belle couleur au texte de Fournier. On sent qu’ils s’amusent sur scène et c’est ce qui fait en grande partie le charme de cette pièce, car ce plaisir devient contagieux au fur et  à mesure que les rires se font entendre dans la salle.

On ne révolutionne pas le genre, mais le premier effort de Fournier reste fort sympathique. On s’amuse et on rit beaucoup durant le spectacle bien que certains gags, à plusieurs reprises, passent tout droit sans toucher la cible. On aurait eu intérêt à varier les procédés humoristiques. Certains effets de répétitions sont drôles au départ, cependant, ils finissent par devenir redondants. Il faut toutefois être observateur pour remarquer certaines blagues, mais si on parvient à rester assez attentif, le texte s’avère être truffé de petits clins d’œil et de bijoux de malaises.

Gabriel Fournier, qui assure aussi la mise en scène, signe une première pièce réussie et très différente de ce qu’on a l’habitude de voir dans les théâtres ces dernières années. Son talent d’auteur est indéniable et on a déjà hâte de voir ce qu’il nous réserve comme prochaine pièce.

24-10-2016