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Rotterdam
Du 15 janvier au 9 février 2019

Alice vit avec Fiona depuis sept ans. La veille du Nouvel An, elle décide de sortir du placard et de l’annoncer à ses parents. Mais avant d’envoyer son courriel, Fiona tient à lui annoncer
quelque chose à son tour : elle veut devenir un homme…

Quand on aime quelqu’un, aime-t-on son genre ou sa personne ? Notre identité profonde se confond-elle avec notre sexe ? Ce sont les questions importantes et actuelles que pose Rotterdam, cette comédie douce-amère, intelligente et sensible, qui a fait mouche partout où elle a été jouée.


Texte Jon Brittain
Traduction et mise en scène Édith Patenaude
Interprétation Charles-Étienne Beaulne, Ariane Côté Lavoie, Marie-Hélène Gendreau et Pascale Renaud-Hébert


Crédits supplémentaires et autres informations

Décor : Gabrielle Doucet
Costumes : Mona Eliceiry
Lumières ; Jeff Labbé
Musique : Samuel Wagner, en collaboration avec Margaux Sauvé
Crédit photo Guillaume Simoneau

22 janvier - mardi-rencontre

Mardi au samedi 19h30, sauf deux dernier samedis 16h
L'heure de la représentation du 3e mercredi est variable (13h ou 19h30). Consultez www.bordee.qc.ca pour l'horaire à jour

TARIFS
Régulier : 38 $
60 ans et plus* : 33 $
30 ans et moins* : 28 $
Le deuxième samedi de chaque production, la paire de billets est au coût de 28 $ pour les 30 ans et moins.

* Une pièce d’identité sera demandée lors de l’achat et/ou lors de l’entrée en salle.
Les tarifs incluent les frais de service et les taxes.
Possibilité de changer de date jusqu’à 24h d’avis à la billetterie. Des frais de 3 $ par billet s’appliquent.
Aucun remboursement sur les billets.

Une production de La Bordée


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Critique disponible
            
Critique

Pour lancer 2019, la Bordée nous propose Rotterdam, une pièce de l’auteur britannique Jon Brittain, traduite et mise en scène par Édith Patenaude. Le sujet est on ne peut plus dans l’air du temps : la veille du jour de l’An, Alice s’apprête enfin à faire son coming out à ses parents en leur envoyant un courriel, encouragée par son amoureuse Fiona qu’elle fréquente depuis 7 ans. Mais avant qu’elle ne l’envoie, Fiona lui fait un aveu : elle a l’intime conviction d’être un homme.




Crédit photos : Nicola-Frank Vachon

Voilà donc qu’en quelques secondes, le monde d’Alice vole en éclat : alors que depuis 7 ans, elle a travaillé à se définir et à accepter son homosexualité, à ses côtés, en secret, Fiona faisait la même chose quant à son identité profonde. Visiblement, elles ne sont pas au même stade d’acceptation devant la révélation de Fiona. Le couple survivra-t-il? Le genre a-t-il une importance en amour?

Dans le rôle de Fiona-Adrien, Pascale Renaud-Hébert est impeccable. Les émotions qu’elle nous communique sont palpables et crédibles. Son personnage est touchant dans sa naïveté et sa détresse. Que ce soit en tant que Fiona ou en tant qu’Adrien, elle porte littéralement la pièce sur ses épaules : c’est un grand plaisir que de la voir évoluer et se transformer sous nos yeux.

(...) en greffant tout autour de Rotterdam un foule d’activités satellites sur l’identité sexuelle, dont l’exposition photo IGAnne sur une dragqueen de Québec, la Bordée vient définitivement d’ouvrir la discussion.

La pièce de Jon Brittain est bien ficelée. Toutefois, la finale succombe à la rectitude politique : bien entendu, on voudrait tous que le genre n’ait pas d’importance en amour et que, profondément, ce soit la personne qu’on aime, peu importe son sexe. La vérité, c’est que c’est le cas pour certaines personnes, mais que pour d’autres, le genre est un élément incontournable. Or, une attitude n’est pas meilleure que l’autre.

Cette rectitude politique, on la retrouve aussi dans la pièce : Alice ne se donne pas le droit de dire clairement que, pour elle, le genre est important. Parce qu’elle aime Fiona, elle tente d’accepter Adrien et tout son processus de changement de sexe. Mais c’est aussi parce qu’elle a peur d’être jugée, car Adrien impose sa vision que le genre n’a pas à avoir d’impact dans leur relation, parce que leur amour est véritable.

Par ailleurs, tout au long de la pièce, une répétition finit par attirer l’attention du spectateur : tous les comédiens multiplient les « j’veux dire », à un point tel qu’on finit par tenter de les compter. Est-ce un tic de langage? Est un effet de la traduction? Difficile à dire. Si cette occurrence peut déconcentrer pendant la représentation, voire devenir déconcertante, elle donne tout de même à réfléchir sur une autre thématique : la difficulté à dire clairement les choses, la peur d’être mal interprété, l’action d’interpréter ce que quelqu’un veut vraiment dire, à tort ou avec raison… Tout cet aspect de communication se dissimule derrière la thématique de l’identité de genre.

Malgré tout, Rotterdam demeure une pièce intéressante, car elle permet de susciter une discussion et une réflexion nécessaire sur un sujet d’actualité. Pour créer un espace de respect et d’acceptation où on a le droit d’exprimer ce que l’on ressent, sans peur d’être jugé, il faut poser un premier geste : en greffant tout autour de Rotterdam une foule d’activités satellites sur l’identité sexuelle, dont l’exposition photo IGAnne sur une dragqueen de Québec, la Bordée vient certainement d’ouvrir la discussion.

18-01-2019


 
La Bordée
315, Saint-Joseph Est
Billetterie : 418-694-9721

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