Mon(Theatre).qc.ca, votre site de théâtre
Du 4 au 29 mars 2014, 19h30, 18 mars 13h
FrozenFrozen
Texte Bryony Lavery
Traduction : Jeremy Peter Allen
Mise en scène : Jeremy Peter Allen
Avec : Nancy Bernier, Marie-Ginette Guay et Éric Leblanc

Angleterre. Une enfant disparaît. Vingt ans passent sans que personne n'ait de ses nouvelles. Sa mère garde espoir de la revoir jusqu'au jour où elle apprend qu'on vient de retrouver son corps et celui de beaucoup d'autres enfants disparus. Une psychiatre et chercheuse se penche sur le cas du meurtrier. Les chemins de la mère, de la scientifique et de l'assassin se croisent dans une cellule de prison, là où on tentera de comprendre un acte aux conséquences dévastatrices.

Bouleversant récit de la vie face à l'inacceptable, Frozen parle avec délicatesse de la perte, du deuil et de la guérison.


Section vidéo


Assistance à la mise en scène : Simon Lemoine
Décor : Bernard White
Costumes : Julie Lévesque
Éclairages : Laurent Routhier
Musique : Stéphane Caron

L'horaire de la représentation du troisième mercredi est variable
11 mars, mardi-rencontre

Une production La Bordée


Théâtre de la Bordée
315, Saint-Joseph Est
Billetterie : 418-694-9721

Facebook Twitter
 
______________________________________
 Critique
Critique

par Geneviève Décarie


Crédit photo : Nicola-Frank Vachon

Que feriez-vous si un pédophile vivait au coin de votre rue? Agiriez-vous autrement si on vous avait mis au courant de l’adresse dudit pédophile? Ces deux questions n’ont pas pour but de lancer le débat sur le projet du gouvernement conservateur de rendre publique la liste des pédophiles, mais plutôt d’éclairer sur ce que Frozen nous sert pendant deux heures, au théâtre de la Bordée.

Il y a 20 ans, en Angleterre, une fillette a été kidnappée, violée et tuée. Vingt ans plus tard, la mère garde toujours espoir de la revoir jusqu'au jour où elle apprend qu'on vient de retrouver son corps et celui de beaucoup d'autres enfants disparus. Une psychiatre et chercheuse se penche sur le cas du meurtrier en question. Les chemins de la mère, de la scientifique et de l'assassin se croisent dans une cellule de prison, là où on tentera de comprendre un acte aux conséquences dévastatrices.

Frozen est une pièce à caractère sociale et parle sans détour d’une réalité crue. Cependant, plutôt que de dénoncer cette réalité, on tente de la comprendre, de l’apprivoiser. La psychiatre s’adresse souvent au public comme s’ils étaient venus assister à sa conférence, elle énumère, illustre et vulgarise bon nombre de faits scientifiques permettant de comprendre l’origine comportementale du meurtrier.

Pendant ce temps, nous voyons aussi les étapes du deuil que la mère de la jeune fille tuée doit traverser. Le personnage décide de rencontrer le bourreau de sa fille dans l’espoir de mieux le comprendre. Elle-même s’interroge à savoir si ses gestes auraient été différents si elle avait su pour ce pédophile. Cela amène littéralement le spectateur à se demander si lui-même aurait la force de pousser sa guérison jusqu’à ce stade.

Le décor est minimaliste,  deux cubes ouverts représentant la chambre de la jeune fille, une cour extérieure, la maison du meurtrier et sa prison. Entre les deux, des projections permettent d’achever le décor. Le visuel est pensé pour s’effacer derrière l’histoire et le jeu des comédiens, qui s’avère d’ailleurs impeccable.

Frozen semble tout droit sorti d’une série policière à connotation scientifique (CSI, par exemple). On sent bien les racines cinématographiques du metteur en scène Jeremy Peter Allen, aussi réalisateur de films, dont Manners of Dying, mettant en vedette Roy Dupuis et Serge Houde, en plus d’avoir touché au monde des séries télé et du vidéoclip. Cette inspiration est très présente dans Frozen et c’est ce qui lui donne un rythme et une saveur originale.

Une pièce à voir pour s’interroger, pour s’instruire et aussi pour se laisser toucher par ce drame humain.

10-03-2014