Mon(Theatre).qc.ca, votre site de théâtre
2 décembre 2011, 19h30 (rencontre artistes)
Matinées scolaires : 29-30 novembre 2011, 1er décembre 2011 10h et 13h30, 2 décembre 13h30
Les ZurbainsLes Zurbains 2011
Dès 12 ans
Jeunes auteurs :
Safa Abdel Rahman (École secondaire Étienne Brûlé, Toronto) — Fakebook
Emma Champagne (Polyvalente de Saint-Georges) — La dissection
Sabrine Maaz (Collège de Montréal, Montréal) – Nanique
Gabriella Peguero-Rodriguez (Collège Nouvelles-Frontières, Gatineau) – La familia
Auteur professionnel : Dany Boudreault — Trembler comme les vieilles personnes
Mise en scène : Monique Gosselin
Interprètes : ean-Philippe Lehoux, Aurélie Morgan, Véronic Rodrique, Dominic L. St-Louis et Sophie Thibeault

Réaliste, fantastique ou fantaisiste, l’imaginaire des adolescents est mis en valeur par la prestation d’interprètes professionnels habilement menée par la metteure en scène Monique Gosselin.

L’édition 2011 est constituée d’un texte d’un auteur établi et des textes lauréats du Concours d’écriture des contes urbains offerts dans des écoles des régions de Québec, Chaudière-Appalaches, Montréal, Toronto et Ottawa. Mis en scène et joués par des professionnels, les contes révèlent des univers surprenants entièrement imaginés par des adolescents.

Au terme du processus créatif, après l’écriture et le stage d’encadrement dramaturgique, les textes parviennent à maturité et sont magnifiquement incarnés dans un spectacle orchestré par le Théâtre Le Clou.

Leur vie est parsemée d’étapes à franchir et d’obstacles à surmonter, mais rien n’arrête pour autant les cinq personnages de cette quatorzième édition des Zurbains. Laissez-les vous présenter leur univers farfelu et dramatique à la fois, où les larmes peuvent côtoyer les rires les plus fous!

Chacune des éditions nous surprend et nous étonne toujours. C’est un rendez-vous incontournable.


Scénographie : Josée Bergeron-Proulx
Costumes : Sandrine Bisson
Éclairages : Mathieu Marcil
Photographies : Jérémi Battaglia
Environnement sonore : Antoine Bédard

Durée du spectacle : environ 75 minutes

Production : Théâtre Le Clou (Montréal)   


Les Gros Becs
1143, rue Saint-Jean
Billetterie : 418-522-7880 poste 1

Facebook  Facebook

Dates antérieures (entre autres)

Du 5 au 13 mai 2011, Fred-Barry

 
______________________________________
 Critique
Critique
Imprimer la critique

par Magali Paquin

Depuis plusieurs années, la production Les Zurbains du Théâtre Le Clou demeure un rendez-vous fascinant avec le théâtre pour adolescents, principalement parce qu’elle est créée pour et par eux. Car Les Zurbains, faut-il le rappeler, c’est une mosaïque théâtrale composée des textes de lauréats d’un concours d’écriture mené dans les écoles secondaires du Québec ainsi que d’un auteur établi, le tout ficelé de façon professionnelle tant au niveau de la mise en scène que de l’interprétation.

Année après année, le talent et l’imagination des dramaturges en herbe ne cessent d’impressionner. La mouture 2011 ne fait pas exception. Les contes gagnants, émaillés de drames mais surtout d’humour, glissent de vie quotidienne en situations abracadabrantes. Comme trame commune prédomine l’idée de quête, avec ses écueils et ses obstacles à franchir, que ce soit à travers une caricature de course électorale dans « Nanique » (Sabrine Maaz), des préoccupations identitaires dans « La familia » (Gabriela Peguero-Rodriguez), la polarité mort-éternité dans « Trembler comme les vieilles personnes » (Dany Boudreault, auteur professionnel), la recherche de reconnaissance sociale sur « Fakebook » (Safa Abdel Rahman) ou un conte de princesse revisité par « La dissection » (Emma Champagne). Derrière une façade souvent saugrenue, c’est tout l’univers adolescent qui se déploie avec ses préoccupations et ses intérêts : amours, conflits intergénérationnels, construction identitaire, technologies… le tout allègrement parsemé de références à Twilight, Facebook & cie.

Le défi principal de ce type de production est d’en assurer la cohérence malgré la diversité de ses composantes. La mise en scène (Monique Gosselin) et la scénographie (Josée Bergeron-Proulx) se combinent avec succès pour créer cette unité, alors que le conte « Nanique », entrecoupé, agit comme liant entre les différents récits. Les interprètes (Jean-Philippe Lehoux, Aurélie Morgane, Véronic Rodrigue, Dominic L. St-Louis, Sophie Thibeault) endossent chacun leur tour un rôle protagoniste, tout en agissant à d’autres moments comme figurants ou personnages secondaires. Le monologue étant dominant, une certaine redondance dans la forme se fait toutefois sentir à certains moments. La mise en scène ludique, le rythme d’ensemble soutenu et la succession de cocasseries permettent cependant de maintenir l’intérêt du public adolescent, pourtant exigeant.

La pièce Les Zurbains est assurément une belle initiation au théâtre adolescent et un moment sympathique à partager avec sa progéniture. Mais c’est le travail, la créativité et le talent des jeunes auteurs qui méritent le plus d’applaudissements.

02-12-2011

par David Lefebvre

Zurbains
Crédit photo : Spinprod.com

Cette année, le public découvre la cuvée 2011 des Zurbains accueilli par des mitraillettes et des ordres lancés par des soldates fascistes toutes de rouge vêtues. Toute une entrée en matière.

À l’instar de l’édition précédente, on nous propose cinq contes, dont un fragmenté en plusieurs parties. Les quatre textes gagnants du concours du Théâtre Le Clou proviennent de Montréal, Gatineau, Toronto et Saint-Georges ; Dany Boudreault agit comme auteur invité. Monique Gosselin tient la barre encore une fois de ce spectacle toujours éclaté, qui touche essentiellement à la famille et à l’amour, mais jamais de façon banale ou entendue. Un régal (encore) !

Patricia, à l’insu de sa famille portugaise, décide d’aller voir son père hospitalisé à Toronto. Un père qu’elle n’a jamais connu, un retour aux origines qui lui fait prendre conscience de ce qu’elle a autour d'elle (texte de Gabriela Peguero-Rodriguez, par Aurélie Morgane). Carolane, qui rêve d’éternité, se prend pour Bella, de Twilight. Car Carolane est confrontée chaque jour à la mort, voyant sa mère s’éteindre peu à peu d’une maladie incurable. Sur des airs de Vivaldi, elle devra affronter moqueries, incompréhension et deuil (de Dany Boudreault, par Véronic Rodrigue). Bruno est un jeune homme dont la grande intelligence handicape ses relations avec la gent féminine. Il calcule, analyse, puis décide de créer un faux compte Facebook pour se faire une copine. Et ça marche. Trop en fait. Beaucoup trop (de Safa Abdel Rahman, avec Dominic L. St-Louis). Sarah a une mère qui se prend pour une princesse et qui désespère de trouver chaussure à son pied. Persuadée que des élixirs d’amour fonctionnent, la maman en ingurgite chaque matin. Sarah, qui voudrait tellement que le beau Dylan la remarque, en prend un peu… à ses risques et périls. Mais les effets sont dévastateurs sur elle (d’Emma Champagne, par Sophie Thibeault).

Au milieu de toutes ces histoires, il y a Nanique, qui vit dans une ville étrangère sous le joug d’un führer qui impose la canneberge comme seul aliment permis et qui voudrait bien en devenir le maire. C'est que notre ami est allergique au petit fruit rouge. Mais pour se débarrasser de cette dictature, il doit d’abord battre à la course l’oppresseur, puis discourir pour galvaniser la foule qui votera pour lui (par Sabrine Maaz, avec Jean-Philippe Lehoux).

Zurbains
Crédit photo : Spinprod.com

Colorés, sensibles, vivants, touchants, drôles, tous les contes, portés par de talentueux jeunes comédiens, se démarquent de superbe façon, tout en étant étrangement bien liés les uns aux autres, notamment grâce à l’omniprésence de la pop culture, et ce, jusque dans la scéno de Josée Bergeron-Proulx. Facebook, Twilight, Bieber et compagnie ont une place de choix dans l'univers des jeunes auteurs. Nous sommes émus par la candeur de Patricia, la détresse de Carolane, amusés par les frasques de Bruno et de Sarah, mais toujours ébahis par la qualité des histoires. La mise en scène de Monique Gosselin sort les textes du carcan traditionnel du conte pour intégrer des personnages figuratifs, dynamisant de manière exponentielle chaque récit. La manipulation d’objets est même intégrée pour une des rares fois aux Zurbains : pour Nanique, on utilise avec beaucoup d’humour et d’habileté la marionnette/costume, un corps de poupée placé juste en dessous du visage du comédien. Effet comique assuré.  

Ils sont rares ces rendez-vous qui restent si jouissifs année après année et qui offrent une aussi belle tribune à des adolescents débordant d’imagination et de créativité. Cette année ne fait pas exception. Les Zurbains du Théâtre Le Clou en est déjà à sa 14e édition, et on ne peut que saluer encore et encore le travail des concepteurs, des professionnels et des jeunes auteurs de talent.

06-05-2011