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11 décembre 2011, 11h et 15h (rencontre artistes), 18 décembre 2011, 11h et 15h
Matinées scolaires : du 6 au 9 décembre, du 13 au 16 décembre et du 20 au 22 décembre 9h30 et 13h30
3 pattesSur 3 pattes
Dès dès 4 ans
Texte : Simon Boudreault et Richard Lacroix
Mise en scène : Simon Boudreault
Avec : Jean Cummings / Stéphane Heine, Myriame Larose et Graham Soul

Dans la forêt, un dépotoir comme un cimetière d’objets inanimés, un lieu pourtant débordant de vie. Un écureuil fouille dans les détritus et trouve une caméra sur son trépied. Il suffira qu’un papillon se pose dans le boîtier pour que soudain, la caméra s’anime. Cyclope à trois pattes, à la fois microscope et télescope, Caméra découvre de son œil neuf un environnement en mouvement.

Sur 3 pattes est un conte qui porte un regard ludique sur le cycle de la vie, sur le temps qui passe et nous change. Toujours, la vie renaît, comme l’herbe repousse sur les champs brûlés, comme les fleurs reprennent leur droit après la neige. Le Théâtre de l’Oeil est maître dans l’art de la marionnette et cette fois, les marionnettistes disparaissent derrière le castelet pour laisser toute la place à la magie des objets animés


Scénographie : Richard Lacroix
Éclairages : Gilles Perron
Conception sonore : Michel F. Côté

Durée du spectacle : environ 60 minutes

En tournée:

16 et 17 janvier 2012
Maison des Arts Desjardins (Drummondville, QC)

22 au 25 janvier 2012
Théâtre de la Ville (Longueuil, QC)

29 janvier, 1-2 février et 13 mars 2012
L'Arrière Scène (Beloeil, QC)

5 et 6 février 2012
Ville de Châteauguay/Pavillon de l'île (Châteauguay, QC)

8 février 2012
SPEC Théâtre des Deux Rives (St-Jean-sur-Richelieu, QC)

19 au 21 février 2012
Maison des Arts de Laval (Laval, QC)

26 et 27 février 2012
Corporation de développement culturel de Trois-Rivières/
Maison de la culture (Trois-Rivières, QC)

8 mars 2012
Corporation du Théâtre Outremont/Casteliers (Outremont, QC)

20 et 21 mars 2012
Arr. de Saint-Léonard/Théâtre Mirella et Lino Saputo (Montréal, QC)

27, 28 et 29 mars 2012
SODECT - Théâtre du Vieux Terrebonne (Terrebonne, QC)

3, 4 et 5 mai 2012
Théâtre La Rubrique (Saguenay, QC)

9 et 10 mai 2012
Festival Petits bonheurs (Montréal, QC)

22 au 26 mai 2012
Calgary International Children Festival (Calgary, AB)

Production : Théâtre de l’Oeil (Montréal)


Les Gros Becs
1143, rue Saint-Jean
Billetterie : 418-522-7880 poste 1

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Dates antérieures (entre autres)

Du 18 mai au 5 juin 2011, Maison Théâtre

 
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 Critique
Critique
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par Magali Paquin

Excellant dans l’art de la marionnette, le Théâtre de l’Œil  (Montréal) ne pouvait mieux porter son nom pour cette production mettant en vedette un tripode cyclope. C’est en effet un bien curieux compagnon à trois pattes que déniche un écureuil fouineur au milieu de détritus. L’étonnante créature est un objet manufacturé, une caméra jetée aux ordures, qui trouve au milieu de la nature un nouveau souffle de vie.

Caracolant dans les bois, l’œil aux aguets, Caméra zoome sur les petites bêtes qui peuplent son nouvel environnement. Parmi elles se trouvent oiseaux, papillons, ours et orignaux, ou encore cette pauvre fourmi qui subit un voyage forcé en bien drôle de montgolfière… dont les malheurs font d’ailleurs le bonheur des jeunes spectateurs. On croirait que ces marionnettes sont vraies, tant elles sont adroitement animées par une équipe efficace et totalement effacée derrière le castelet (Jean Cummings, Stéphane Heine, Myriame Larose, Graham Soul).

Croisant le chemin de Dame Nature, une vieille ricaneuse aux jupons bouffants, Caméra traverse les saisons, tantôt folâtrant dans les champs, tantôt glissant sur les pentes enneigées. À l’instar de ses habitants, le décor sylvestre (de Richard Lacroix) s’impose en lui même comme personnage et devient d’autant plus pittoresque lorsque les éclairages (de Gilles Perron) s’y juxtaposent. La magie s’installe dès qu’apparaissent les magnifiques paysages boisés et c’est avec un émerveillement sans cesse renouvelé que l’on découvre le cycle de la nature, ses jours ensoleillés et ses nuits piquetées de feux follets. Loin d’être toujours bucolique, celle-ci sait aussi se faire menaçante avec ses ombres inquiétantes et ses arbres rabougris ; de quoi donner une douce frousse aux plus petits ! La mise en scène de Simon Boudreault fait se succéder les effets visuels comme autant de surprises, qu’il s’agisse d’ombres chinoises, de projections vidéos ou d’une alternance bien dosée entre marionnettes géantes et minuscules. Et si l’œil s’ouvre bien grand, l’oreille suit également : une superbe trame sonore conçue par Michel F. Côté enveloppe l’expédition sans paroles de la caméra, lui conférant ainsi un dynamisme qui ne s’essouffle pas. 

L’excursion onirique proposée par cette pièce est à l’entière mesure du public qu’elle vise. À la fois ludique et riche en émotions pour les petits cœurs, ponctué d’images accessibles mais stimulantes pour l’imaginaire, ce périple Sur 3 pattes est sans aucun doute une belle aventure théâtrale.

07-12-2011

par David Lefebvre

Le Porteur, La Félicité, La cité des loups, Ah, la vache!, le Théâtre de l'Oeil ne cesse, projet après projet, de surprendre petits et grands grâce à la créativité de ses concepteurs et de ses auteurs, et ce, depuis presque 40 ans. Imagination et observation environnementale se croisent dans une forêt bien malmenée par nos déchets, lors de ce visuellement splendide Sur 3 pattes.

Un ours amaigri meurt tout près d'une décharge en plein boisé. De lui émane un papillon, symbole de son âme, qui s'emprisonne de lui-même dans une vieille caméra vidéo sur trépied. La voilà qui prend vie et devient le témoin privilégié d'une faune vivante. De Stamoé, l'écureuil aux mille trésors, dont un briquet qu'il traine partout, à la fourmi qui mâche de la gomme et qui s'envole avec la bulle qu'elle a soufflée, en passant par de terrifiantes créatures de la nuit et un veau et son parent orignal sorti d'une pancarte, la caméra capte, s'amuse, glisse, tremble, s'ennuie. Surgit ici et là Philomène, cette vieille dame nature, représentante du cycle de la vie.

Ce spectacle sans paroles, conçu par Simon Boudreault et Richard Lacroix, se veut un amusant conte dont la scénographie et la marionnette deviennent véritablement la matière narrative principale. Placées ainsi au coeur de l'histoire, les scènes que créent les décors sont tour à tour poétiques, comiques, effrayantes. Du dépotoir à la clairière luxuriante, de l'étang à l'hiver enneigé, les nombreux changements se font avec une rapidité et une adresse désarmantes. Le personnage de la caméra nous offre même des plans rapprochés grâce à son objectif ; les images ainsi captées sont reproduites en fond de scène. Grâce aussi au travail méticuleux et contrasté de Gilles Perron à l'éclairage, le tout donne une forte impression cinématographique qui plait énormément à l'oeil. Si quelques longueurs se font sentir lorsque l'action est suspendue, quelques gags répétitifs viennent regagner l'attention des plus petits qui s'esclaffent allègrement.

La trame sonore de Michel F. Côté est omniprésente et pige dans plusieurs courants musicaux. Si la musique est créée pour plaire au jeune public, l'adulte arrive aisément à se laisser porter par des thèmes plus rythmés ou plus jazzés. Par contre, les effets sonores auraient eu avantage à être mieux choisis et plus inventifs. Les créatures et les marionnettes de Richard Lacroix, essentiellement à tige, sont magnifiques. Si l'écureuil est d'une taille parfaite, on s'amuse ailleurs avec la perspective, grâce essentiellement aux différentes incarnations de Philomène, de petite dame à une immense tête attachante et symbolique. Notons l'excellent travail des quatre marionnettistes, manipulant cachés derrière des panneaux noirs ou sous le décor, soit Jean Cummings, Stéphane Heine, Myriame Larose et Graham Soul.

Si les tableaux de Sur 3 pattes nous font découvrir d'une autre manière ce grand territoire, peuplé de mythes et d'animaux, la trame écologique se veut malheureusement trop propre pour réellement sensibiliser les enfants aux désastres environnementaux qui nous entourent. Ce tapis de détritus qui disparait en un claquement de doigts, ou ce feu de forêt naissant d'un terrier, événement finalement plutôt positif, incinérant déchets et permettant une certaine renaissance de la nature, s'avèrent, certes, jolis, mais manquent d'engagement. La morale se veut ainsi absente d'une histoire qui, pourtant, aborde un sujet important et d'actualité. Si quelques personnes s'en réjouissent, d'autres y voient une occasion ratée de mobiliser et de sensibiliser concrètement et d'une façon ludique le jeune public.

06-05-2011