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Du 8 au 27 avril 2008
8 à 12 ans

Stanislav Walter LeGrand

Texte de Sébastien Harrisson
Mise en scène de Serge Marois
Avec Simon Boulerice, Gabriel Lessard et Richard Fréchette

Le jeune Stanislas Walter LeGrand débarque dans un pays détruit par la guerre. Il n’a pas choisi cette nouvelle vie. Il a dû quitter son Canada pour venir dans ce pays inconnu, retrouver un homme qu’il ne connaît pas et qui se présente à lui comme le père qu’il n’a jamais eu. Esseulé et entêté, Stanislas lance sa balle contre un vieux mur, jusqu’à ce qu’un jour, une mystérieuse voix émanant de la pierre s’adresse à lui. Intrigué, il s’approche.

Stanislas : Et depuis quand les murs, eux, parlent et ont des voix ? Depuis quand ?
La voix d’enfant arabe : Celui-ci ? Depuis des siècles.

Le dialogue inusité qui s’amorce entre le garçon et le mur amènera Stanislas à accepter son destin. Une histoire remplie d’espoir, qui invite, avec délicatesse et sans jugement, à s’ouvrir à l’autre, à abolir les frontières entre les êtres, entre les peuples.

À la lecture de Stanislas Walter LeGrand, séduit et touché par l’étonnante rencontre, Serge Marois invite Sébastien Harrisson en résidence d’auteur à L’Arrière Scène. Il peut alors travailler son texte et le présenter en lecture publique. Déjà traduites dans plusieurs langues, les pièces de Sébastien Harrisson ne cessent de voyager et le révèlent comme l’une des voix les plus novatrices de la dramaturgie actuelle.


Scénographique : Paul Livernois
Costumes : Georges Lévesque
Conception musicale : Pierre Labbé
Éclairages : Claude Cournoyer

Durée du spectacle : environ 55 minutes

Une production de L'Arrière Scène

Maison Théâtre
245, rue Ontario Est
Billetterie :
514-288-7211

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Dates antérieures

En première le dimanche 21 octobre à 15 h au Centre culturel de Beloeil, 600 rue Richelieu, 450-464-4772

Les Gros Becs
du 31 octobre au 11 novembre 2007
7 à 11 ans

 

par Magali Paquin

Alors que s’élèvent des chants arabes, le jeune Stanislas (Simon Boulerice) traîne les pieds sur le sol sablonneux de son nouveau pays d’adoption. Suite au décès de sa mère, le garçon s’est vu placé sous la protection d’un vieil homme (Gabriel Lessard), et déplacé de son confort occidental vers l’inconnu angoissant du Moyen-Orient. Hargneux et revêche, il fait la vie dure à son «esclave», tel qu’il se plaît à nommer son protecteur. Mais les murs de la ville ont des oreilles et surtout une voix, celle d’un enfant d’un autre âge (Richard Fréchette), emmuré il y a de ça des centaines d’années derrière la pierre et le mortier. Entre le vivant et l’esprit, débute un dialogue. Sébastien Harrison fait de son «Stanislas Walter Legrand» une rencontre entre la tragédie personnelle d’un enfant et un drame inscrit dans l’Histoire, autour des thèmes graves que sont la guerre et la souffrance du cœur.

Il semble que le metteur en scène Serge Marois ait un faible pour une poésie qui s’agrippe aux mots comme aux images scéniques, lui à qui l’on doit entre autres la singulière pièce «Les âmes sœurs» (saison 05-06 des Gros Becs). C’est par une muraille plissée et poussiéreuse, habitée par l’esprit d’un enfant, que s’exprime cette fois cette sensibilité. Mur des Lamentations, il pleure tout le sable de ses interstices. Mur de légendes anciennes, un cœur bat toujours en lui au rythme des souvenirs et des espoirs. Derrière la cloison diaphane, sont mises en lumière les parties d’un corps nu, alors que s’élève la voix profonde et grave de l’enfant sacrifié. Son histoire est tragique. Peut-être même trop. Elle secouera fortement le jeune Stanislas, l’extirpant de son irritabilité adolescente tout en l’incitant à concevoir autrement sa relation avec l’homme qui prend soin de lui.

Les moments de joie se font rares dans cette pièce qui étouffe sous la gravité de son propos et l’irascibilité du jeune protagoniste. Même les chauds éclairages qui ensoleillent la scène ne permettent pas de contrecarrer l’impression de froideur qui se dégage de la mise en scène, particulièrement figée et répétitive. Trop souvent campés face au public, les acteurs ne semblent pas interagir entre eux et restent cantonnés dans une interprétation superficielle de leurs personnages. Heureusement, le vieil homme attire la sympathie avec son optimisme inébranlable qui fait contrepoids aux impertinences de son protégé, tandis que son accent franglais éveille à l’occasion un sourire ou deux.

Il n’y a aucun doute que les enfants soient en mesure d’apprendre d’une pièce au ton grave, d’une poésie aux accents tragiques. «Stanislas Walter Legrand» ne bénéficie cependant pas de la chaleur nécessaire pour rendre moins lourd son propos. L’expérience peut donc s’avérer accablante, malgré la profondeur du texte et la beauté de ses images.

02-11-2007