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Festival de Casteliers 2017
11 mars 2017, 20h30
Schweinehund
Spectacle pour adultes, à partir de 16 ans
Idée originale et mise en scène : Andy Gaukel
Co-création : Andy Gaukel et Myriame Larose
Manipulation : Myriame Larose & Andy Gaukel

Schweinehund est inspiré de l’histoire vraie de Pierre Seel, un français déporté dans un camp de concentration pour homosexualité en 1941. Revenu vivant de son calvaire, il a décrit dans ses mémoires les atrocités auxquelles il a été soumis : coups, torture, faim et humiliation. Des instantanés tirés d’un passé brutal sont tissés avec des souvenirs d’antan dans une histoire émouvante sur l’amour, la perte et la résilience de l’esprit humain. Pas de texte, mais une trame sonore prenante qui fait de Schweinehund un spectacle d’une puissance inattendue, au vu de l’apparente simplicité des moyens déployés.

Schweinehund est une création du marionnettiste new-yorkais Andy Gaukel. D’abord une courte forme de dix minutes présentée dans le cadre du programme XPT du Centre for Puppetry Arts à Atlanta, GA, la première mondiale de la version intégrale a eu lieu en France en 2015, lors du Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes à Charleville-Mézières. Cette version intégrale a été développée dans le cadre d’une collaboration internationale entre Andy Gaukel et la marionnettiste Myriame Larose de Montréal.


Fabrication des marionnettes : Andy Gaukel, Myriame Larose et Nelson Fields
Animation vidéo : Andy Gaukel
Régie : Maude St-Pierre Léonard
Photo : Mihas Fras

Techniques : marionnettes sur table et vidéo

Durée : 45 minutes

Production Andy Gaukel (États-Unis)


Section vidéo


Théâtre Outremont
1248, avenue Bernard Ouest

A:27$ R:24$ G:18$
Billetterie : 514 495-9944 ou en ligne ici
A : adultes (13 ans et +) | E : enfants 12 ans et – | R : réduction * | G : groupes (10 pers. et +)
(*Membres AQM, étudiants, aînés 65 ans et +, acheteurs de trois billets de spectacles différents ou plus.
Taxes et redevance incluses.
Les clients qui auront acheté en ligne ou par téléphone des billets au tarif réduction devront présenter une carte d’identité avec photo à l'entrée de la salle de spectacle.

 
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Critique

Avec leur émouvant spectacle Schweinehund, l’Américain Andy Gaukel et la Montréalaise Myriame Larose offrent une véritable leçon d’art de la marionnette. Si la salle du Petit Outremont se prêtait moyennement bien à ce spectacle intimiste (du fond de la salle, on distinguait à peine les détails des marionnettes et des animations), l’éloquence des marionnettes, des projections et de la musique suffisait à effacer l’espace séparant la scène d’une partie de la foule importante venue admirer le déploiement de magie et de talent sur scène.


Crédit photo : Andy Gaukel

Tout commence sur une très jolie mélodie tandis que volent dans un ciel sans nuage deux oiseaux blancs, beaux, libres, symbolisant deux amoureux sans autre souci que d’être heureux. Mais le bonheur ne dure qu’un temps : l’un des hommes est arrêté, détenu, humilié, battu, torturé… Schweinehund s’inspire de l’histoire vraie de Pierre Seel, un Français homosexuel déporté dans un camp de concentration en 1941, un enfer dont il sortira vivant, mais marqué à vie.

D’abord créé comme une courte forme avant de devenir un spectacle de 45 minutes, Schweinehund raconte par la musique, la lumière et la marionnette une histoire terrible de souffrance et de privation, mais aussi d’espoir et de résilience. Une table, une toile, des marionnettes, et des mains désincarnées, qui surgissent du néant pour brutaliser, c’est tout ce qu’il faut à cette production pour secouer et fasciner le public.

Autour du personnage central, une marionnette extrêmement frêle, il ne semble régner que le noir. Sa souffrance silencieuse paraît à chaque instant magnifiée par les lumières très travaillées, qui tantôt isolent l’homme tantôt le projettent dans des souvenirs heureux, loin de sa cage d’os. La juxtaposition de projections sur une toile invisible entre la scène et la salle fait par moment brillamment disparaître les marionnettes derrière des représentations lumineuses des personnages, qui passent ainsi d’une forme libre de toute attache physique aux corps brutalisés. Les créateurs du spectacle manient à merveille ce jeu constant entre réalité, souvenirs et rêves, amplifiant l’effet et la portée de leur histoire sur le spectateur.

Spectacle à la fois très dur et très beau, Schweinehund démontre avec une grande pertinence que le langage de la marionnette peut aussi se prêter à l’évocation de zones sombres de l’histoire.

12-03-2017