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Festival de Casteliers 2017
11 mars 2017, 19h
12 mars 2017, 13h30
Le parapluie
Spectacle familial, 5 ans +
Texte, scénographie et marionnettes : Judd Palmer et Mercedes Bátiz-Benét
Mise en scène : Nikki Loach
Interprétation : Anne Lalancette et Troy O’Donnell

Le Parapluie raconte l’histoire édifiante de la relation qui unit un parapluie à son propriétaire. À travers ce récit exquis d’amour, de loyauté et de dévotion, nous découvrons que même en difficulté, imparfaite, voire brisée, une personne demeure estimable et digne d’être aimée. Lors d’une tempête, nos héros subissent des dommages, mais l’amour triomphe!

Le spectacle est une adaptation du livre écrit et illustré par Judd Palmer, nominé en 2012 pour le Prix littéraire du Gouverneur général – littérature jeunesse.

Fondé en 1984, Quest Theatre est établi à Calgary et s’adresse au jeune public. La compagnie présente ses spectacles partout en Alberta, dans les régions rurales et dans les grands centres. Elle organise également des tournées nationales, un camp d’été annuel et de nombreuses résidences d’artistes à l’école. En trente ans, Quest Theatre a créé et tourné une centaine de spectacles, rejoignant plus d’un million d’enfants.


Musique : Julia Knight (composition), Bučan Bučan (musiciens)
Éclairage : Cimmeron Meyer
Directrice technique : Jennica Grienke
Photo : Trudie Lee

Techniques : mixtes

Durée : 40 minutes

Production Quest Theatre (Calgary) en collaboration avec Puente Theatre et The Old Trout Puppet Workshop


Section vidéo


Auditorium Ecole-Paul-Gérin-Lajoie-d’Outremont
475, avenue Bloomfield

A:22$ E:16$ R:20$ G:15$
Billetterie : 514 495-9944 ou en ligne ici
A : adultes (13 ans et +) | E : enfants 12 ans et – | R : réduction * | G : groupes (10 pers. et +)
(*Membres AQM, étudiants, aînés 65 ans et +, acheteurs de trois billets de spectacles différents ou plus.
Taxes et redevance incluses.
Les clients qui auront acheté en ligne ou par téléphone des billets au tarif réduction devront présenter une carte d’identité avec photo à l'entrée de la salle de spectacle.

 
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Critique

Crédit photo : Judd Palmer

«Il va y avoir un orage ! L’orage est sur nous !» clame d’emblée le narrateur de cette histoire, porte-voix en main. Et sous ce ciel menaçant s’ouvre le protecteur pourtant fragile de notre corps désirant rester au sec, qui risque de se déchirer au moindre coup de vent : le parapluie. L’un d’eux, minuscule, rêve de trouver son humain. Dans un parc, pas très loin, un sans-abri joue de son violon des airs mélancoliques pour recueillir quelques pièces et se payer, justement, un parapluie. La petite ombrelle, touchée, s’évade de sa boutique pour trouver le pauvre homme. C’est le coup de foudre entre les deux. Mais un souffle d’Éole les sépare, et le parapluie vole au-dessus de la ville et des montagnes vers une forêt inconnue, accueilli par un corbeau-parapluie au tissu déchiré qui le convainc presque que l’homme ne peut aimer un objet, surtout abimé…

Adapté d’un joli petit bouquin écrit par Judd Palmer, nommé pour le Prix littéraire du Gouverneur général littérature jeunesse en 2012, la très sympathique pièce Le parapluie aborde des thèmes plutôt sérieux, mais sans être pour autant tragiques : la consommation, l’amour pour l’objet et l’intérêt des objets après leur vie utile. La mise en scène de la directrice artistique du Quest Theatre de Calgary, Nikki Loach, est colorée ; les accessoires un peu patentés – une chaise haute avec un mécanisme pour le tonnerre, des vagues actionnées avec un levier – rappellent légèrement Méliès. Pour illustrer l’homme, manipulé ici toujours d’une main de maître par Anne Lalancette : une marionnette qui semble sortie tout droit du spectacle Innocence du Old Trout Puppet Theatre, partenaire du projet (avec le Puente Theatre de Victoria). À l’origine joué par Judd Palmer, le narrateur est ici interprété par l’exubérant Troy O’Donnell, comédien anglophone qui réussit quand même à très bien livrer ses tirades en français, malgré le ton plus poétique et plus complexe de certaines phrases.

La scénographie, aussi conçue par Judd Palmer – on nage réellement dans son univers – semble sortir d’un livre pour enfants. Le jaune et le rouge des feuilles d’automne qui jonchent la scène sont particulièrement chauds ; la pluie qui tombe sur l’homme et son parapluie, venant d’un arrosoir de jardin, crée un effet BD savoureux. Manipulant à vue, les deux comédiens font partie de l’histoire, portant vestes et chapeaux imperméables noirs, comme les parapluies.

Un autre personnage très important s’installe rapidement au cœur de la représentation : la musique. Écrite par Julia Knight et interprétée par le groupe de Victoria Bučan Bučan, la trame sonore (enregistrée, mais qui, au départ, était jouée en direct par le groupe sur scène), impose le rythme, l’ambiance et guide les émotions du spectacle. Inspirée de la musique des Balkans, elle s’avère tout aussi nostalgique que joyeuse, mais d’une efficacité exemplaire. D’ailleurs, quelques chorégraphies, essentiellement en début de représentation, font danser et bouger les deux comédiens-manipulateurs, venant rapidement égayer le début du récit.

Tout aussi divertissante qu’attachante, proposant une fin plutôt ouverte, Le parapluie, qui roule d’ailleurs depuis plusieurs années au Canada et à l’étranger, plait par sa facture et son ton, tout près du conte animé.

12-03-2017