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Trois Jours de Casteliers 2014
7 mars 2014 16h et 17h, 8 mars 2014 12h, 13, 14h30 et 15h30
Le pavillon des immortels heureuxLe Pavillon des immortels heureux
Pour 10 ans et +
Mise en scène et éclairage : Marcelle Hudon

Le Pavillon des Immortels heureux est une installation qui met en scène un ensemble de marionnettes automates animées par des fréquences inaudibles. Des marionnettes légères, fixées à des hauts parleurs et à des petits moteurs, semblent manipulées par une force invisible, les modulations des fréquences sonores font varier leurs mouvements. Leurs ombres vibrantes mettent en parallèle la sensualité, le combat et la vivacité de la nature.

Marcelle Hudon travaille avec la marionnette depuis plus de 30 ans. Fascinée par le pouvoir symbolique de l’objet, de la marionnette et du manipulateur (de marionnettes,  d’ombres, de caméras, d’images, d’objets, d’idées, de mots et de  sons), elle crée des spectacles qui sont à la fois arts visuels et arts dramatiques.

Elle travaille ici en étroite collaboration avec Maxime Rioux qui depuis plusieurs années utilise les basses fréquences inaudibles pour animer des instruments acoustiques. Hudon et Rioux ont en commun l’instantanéité de l’émerveillement.


Section vidéo


Scénographie : Marcelle Hudon et Louis Hudon
Marionnettes : Marcelle Hudon et Maxime Rioux
Musique : Martine H. Crispo et Maxime Rioux
Conception du système d’animation et mécaniques : Maxime Rioux
Conception du Bee DEL : Doug Beeson
Aide aux mécaniques : Wissam Saliba
Aide à la fabrication des éléments scénographiques : Pierre Loubier
Inspiration : Sinko
Technique : automates

Durée : 25 minutes + déambulatoire

Production Marcelle Hudon en collaboration avec Maxime Rioux (Montréal – Québec)


OBORO
4001 rue Berri, Studio 1

Tarif unique : 12$
Billetterie : 514 495-9944 ou en ligne ici
 
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 Critique
Critique

par David Lefebvre


Crédit photo : David Lefebvre

Depuis maintenant quatre ans, le centre OBORO, dédié à la production et la présentation de l'art, des pratiques contemporaines et des nouveaux médias, situé en plein cœur du Plateau Mont-Royal, ouvre ses portes à Casteliers et présente en ses murs une production souvent plus expérimentale, aux formes plus éclatées que ce qu’on pourrait voir habituellement au Théâtre Outremont ou à l’École Paul-Gérin-Lajoie. Cette année ne fait pas exception ; le studio accueille l’installation et pièce performative Le pavillon des immortels heureux, une collaboration fructueuse entre Marcelle Hudon, femme phare dans le domaine du masque, de la marionnette et de l’ombre, et Maxime Rioux, dont les œuvres sont un amalgame de techniques sonores et d’automates en mouvement.

Dans la pénombre de la petite salle, on distingue, placé en plein centre, un petit corps élancé, portant une robe à fourrure et monté d’une tête de loup. Ses pieds frôlent une plaque qui vibre, faisant alors sautiller la marionnette. Elle tourne, jauge son auditoire ; elle tremble et semble effrayée, ou alors elle danse, avec des mouvements de bras frénétiques. Une autre lumière s’allume dans un coin de la salle, et divulgue une créature à plume. Son ombre fascine, grandiose. Elle piétine des cordes, comme le ferait un archet tapant sur une guitare. Des squelettes aux lignes espagnoles jaillissent ailleurs, remplacés par des chevaux au galop. Puis, deux couples de lutteurs combattent férocement, l’épée en main. Les corps minces, formés de brindilles, permettent une flexibilité et une rapidité des gestes surprenantes. Leurs mouvements semblent relativement aléatoires, juchés sur des roues actionnées par de minuscules moteurs. Sans effort, nous projetons en eux les nombreux combats vus à l’écran, imaginant les Zorro et autres mousquetaires en pleine action. Les papillons-libellules, de leurs grandes ailes vertes, apportent une dose de poésie toute mécanique, s’affolant, se charmant mutuellement au bout de leur petit ressort et butinant la lumière vive produite par les lampes tout autour d’elles. Chaque personnage est jumelé au son d’un instrument, généralement percussif. Actionnés ensemble, et jumelés à l’environnement musical de Martine H. Crispo et Maxime Rioux, ils forment une mélodie presque primale.

D’emblée, on est émerveillé par ces mouvements qui tiennent de la magie. Mais la technique derrière l’illusion l’est tout autant, sinon davantage. Toutes les stations sont reliées à un système de son qui envoie différentes fréquences sonores, pour faire vibrer l’environnement des automates qui activent ainsi leurs mouvements et les instruments de percussion qui y sont rattachés.

L’expérience est relativement unique, et chaque spectateur, devant cette performance, se fera une image différente du spectacle. On observe avec intérêt et fascination ces créatures mues par fréquences sonores, aux ombres magnifiques, un peu comme si nous étions dans la caverne de Platon.

08-03-2014