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Granma. Les Trombones de La Havane
CARREFOUR 2019
Berlin
Théâtre documentaire + musique
2, 4 et 5 juin 2019, 19h
En espagnol avec surtitres français

Depuis la mort de Fidel Castro, Cuba s’ouvre de plus en plus au reste du monde et connaît des bouleversements profonds dans toutes les sphères de sa société. Rompu à l’approche documentaire, Stefan Kaegi, du collectif Rimini Protokoll, a vu dans ce moment charnière de l’histoire du pays un terreau fertile. Grâce à l’initiative du Laboratorio Escénico de Experimentación Social, basé à La Havane, le metteur en scène a rencontré certains des petits-enfants des révolutionnaires des années 1950. Quatre d’entre eux ont été retenus et invités à collaborer à la création de cette œuvre qui retrace le chemin de la révolution cubaine d’hier à aujourd’hui, par le prisme des récits familiaux traversant les générations.

Âgés d’à peine trente ans, les descendants des compagnons de la Revolución entrent dans la peau de leurs grands-parents pour raconter le pays à travers leur vie et leur histoire et… ils jouent du trombone ! L’apprentissage de cet instrument de musique emblématique des fanfares militaires de l’île relève d’une forme d’utopie dont l’écho résonne avec l’idéal révolutionnaire cubain, qui peine à survivre au passage du temps.

Voici un objet scénique hors norme absolument fascinant où réalité et fiction glissent l’une dans l’autre pour donner naissance à un émouvant pèlerinage historique et humain. Les protagonistes y empoignent d’un même élan le passé, le présent et le futur. Ils interrogent l’héritage social laissé par le mouvement castriste, rendent hommage au parcours de leurs familles, puis donnent vie à leurs propres aspirations, à leur quête d’un monde plus juste, pour finalement rêver tout haut le Cuba de demain.


Conception et mise en scène Stefan Kaegi
Avec Milagro Álvarez Leliebre, Daniel Cruces-Pérez, Christian Paneque Moreda, Diana Sainz Mena


Crédits supplémentaires et autres informations

Dramaturgie Aljoscha Begrich et Yohayna Hernández
Scénographie Aljoscha Begrich assisté de Julia Casabona
Assistance à la mise en scène Noemi Berkowitz
Vidéo Mikko Gaestel en collaboration avec Marta María Borrás
Musique Ari Benjamin-Meyers
Conception sonore Tito Toblerone et Aaron Ghantus
Costumes Julia Casabona
Leçons de trombone Yoandry Argudin Ferrer, Diana Sainz Mena et Rob Gutowski
Direction technique Sven Nichterlein
Recherche Residencia Documenta Sur, coordonné par le Laboratorio Escénico de Experimentación Social
Entrevues (Cuba) Taimi Diéguez Mallo, Karina Pino Gallardo, Maité Hernández-Lorenzo, José Ramón Hernández Suárez, Ricardo Sarmiento Ramírez
Direction de production Maitén Arns
Surtitres et traduction Meret Kündig
Photo Dorothea Tuch

Pour tous les tarifs, voir la page d'accueil

Durée 2h05

Sera aussi présenté au Festival TransAmériques du 28 au 30 mai 2019

Rencontre après la représentation du 2 juin

Production Rimini Protokoll et Maxim Gorki Theater Berlin
Coproduction Emilia Romagna Teatro Fondazione, Festival d’Avignon, Festival TransAmériques, Kaserne Basel, Onassis Cultural Centre – Athens, Théatre Vidy-Lausanne, LuganoInscena-Lac, Zürcher Theaterspektakel.

Tous les textes et les informations proviennent du site carrefourtheatre.qc.ca


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Critique disponible
            
Critique

autre critique disponible publiée lors du passage de la pièce au FTA 2019

Raconter le passé, le comprendre, le porter. L’aimer même. Le transmettre pour que la révolution ne soit peine perdue, pour que le pays que l’on a rêvé et littéralement bâti de ses propres mains, malgré la corruption, l’abus de pouvoir, les décisions mal intentionnées, soit celui auquel on aspire, qu’on lègue à nos enfants. Théâtre documentaire tout aussi fascinant qu’instructif, Granma. Les trombones de La Havane nous entraine au travers de près de 80 ans d’histoire cubaine vécus de l’intérieur.


Crédit photos : Ute Langkafel Maifoto




Crédit photos : Dorothea Tuch

Milagro Álvarez Leliebre, Daniel Cruces-Pérez, Christian Paneque Moreda et Diana Sainz Mena sont tous descendants de compagnons de la Revolución. Avec de nombreuses images d’archives et vidéos, ils nous présentent leurs grands-parents dont certains, encore vivants, ont milité près de Castro, de Che, ont écrit des discours ou ont fait l’armée, en tant que soldat ou même musicien. La grande et petite histoire se dévoile sous la machine à coudre du temps, grâce aux témoignages des aïeux et des petits-enfants. Ceux-ci osent s’interroger sur l’héritage – social, économique, culturel – de la révolution et nous font part de leurs souhaits et de leur réalité  (comment vivre de son métier, quand on est professeure d’université ou réalisateur de films d’animation et que l’on gagne un salaire de misère?). Que devra être le Cuba de demain, tout en respectant les luttes des générations précédentes ?

Théâtre documentaire tout aussi fascinant qu’instructif, Granma. Les trombones de La Havane nous entraine au travers de près de 80 ans d’histoire cubaine vécus de l’intérieur.

À la mise en scène et à la conception, l’Allemand Stefan Kaegi du collectif Rimini Protokoll (l’homme avait travaillé sur le spectacle d’ouverture FTA en 2017 qui célébrait le 375e anniversaire de Montréal, 100% Montréal) se montre absolument respectueux de l’histoire de chacun, et crée une fresque authentique et vivante du Cuba d’hier et d’aujourd’hui. Loin de la carte postale du Sud, la pièce nous fait entrer de plain-pied dans l’histoire parfois sanglante, parfois bouleversante, d’un peuple qui aura lutté pour sa liberté, pour le meilleur et pour le pire. Le tout est merveilleusement animé grâce aux concepteurs vidéo Mikko Gaestel et Marta María Borrás dont les images d’archives ou hyperléchées captées il y a peu à La Havane frappent l’imaginaire. Les protagonistes non-acteurs se débrouillent superbement bien : on s’attache à eux et à leurs abuelos, et ce, dès leur entrée en scène. Pour ponctuer certaines scènes, les quatre jouent du trombone – l’instrument de prédilection de l’armée cubaine, un pied de nez à celle-ci, alors qu’ils le récupèrent pour un tout autre combat, artistique celui-ci. Il y a à peine un an, trois d’entre eux n’avaient même jamais touché à un trombone de leur vie – on leur pardonne aisément les quelques fausses notes. Force est d’admettre qu’on peut tout faire, quand on s’y met ; une véritable preuve de leur dévotion.

Kaegi ne fait pas que présenter aux spectateurs un pan de l’histoire cubaine : il s’amuse à créer des parallèles et des corrélations avec d’autres peuples, dont les Québécois. Il est étonnant d’entendre alors parler de la Révolution tranquille, des felquistes qui ont fui vers cette île du Sud, ainsi que de l’indépendance et des Autochtones qui mendient alors que nos étagères de pharmacies et d’épiceries sont remplies à craquer. On ne peut qu’être encore plus happé par leurs récits qui s’imbriquent ainsi dans la nôtre.

Véritable ode aux grands-parents révolutionnaires, à ces bâtisseurs de rêves, Granma. Les trombones de La Havane aborde le passé, les combats, la dépendance des Cubains envers les pays communistes et la chute du socialisme, mais s’interroge aussi, et surtout, sur le futur de ce pays sous embargo, coincé dans le temps.

 

04-06-2019


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