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27, 28, 29 janvier 2016, 20h, 30 janvier 2016 16h
Symphonie 5.1
Danse
Direction artistique & chorégraphie Isabelle Van Grimde
Participation à la création & interprétation Marie-Eve Lafontaine, Samaël Maurice, Maya Robitaille, Georges-Nicolas Tremblay
Composition & interprétation Tim Brady, Thom Gossage

À l'ère d'une virtualisation sans cesse en évolution, Isabelle Van Grimde plonge ses danseurs dans un environnement visuel interactif orchestré par une partition musicale jouée en direct.

Cet univers intriguant où réel et fiction se confondent laisse place à d’étonnantes visions : une silhouette se dédoublant, un visage changeant d'âge, un corps se pixellisant jusqu'à sa totale dissolution. Et ces enfants partageant la scène avec les adultes présents sont-ils vivants ou sont-ils des fantômes surgis d'un autre temps ?

Isabelle Van Grimde s'interroge ici sur les fluctuations identitaires, la perception du corps et de son devenir. Ainsi, mille et une histoires se confondent dans le chevauchement des époques, tissant la trame d’une œuvre onirique d'une troublante poésie.


Section vidéo


Design visuel et d'interaction Jérôme Delapierre
Photo Jérôme Delapierre

Parole de chorégraphe : 28 janvier

Prévente 4 pour 64$

Parrallèment aux représentations, ne manquez pas l'installation interactive Le corps en question(s) présentée au Laboratoire de l'Agora de la danse.

Une production Van Grimde Corps Secrets
Coproduction Agora de la danse, Bradyworks, Brian Webb Dance Company, École supérieure de ballet du Québec​


Agora de la danse
840, rue Cherrier
Billetterie : 514 525-1500, réseau Admission 514 790-1245
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Critique

Identité numérique

Avec Symphonie 5.1, Isabelle van Grimde poursuit son travail chorégraphique sur le rapport qu’entretient la danse avec les autres arts, les sciences et la technologie. Elle collabore cette fois avec le musicien Tim Brady afin d’aborder la question de l’identité et celle de la place qu’occupe le corps physique à l’ère de la virtualisation des relations sociales. En quoi les innovations technologiques changent-elles la perception que l’on a de notre corps ?


Crédit photo : Jérôme Delapierre

La création prend donc une forme pluridisciplinaire alors que la danse, la musique et le design 3D se conjuguent pour provoquer une expérience cinesthésique. Bien que la structure sonore soit clairement définie, certains passages peuvent être improvisés au gré de la représentation. Les musiciens Tim Brady (guitare et traitement numérique) et Thom Gossage (percussions, batterie) sont sur scène pour interagir en direct avec la chorégraphie. Cette présence sur scène témoigne de l’importance de la musique dans cette nouvelle création de Grimde, qui s’affiche déjà clairement dans le titre choisi pour le spectacle.

Depuis quelques années, la chorégraphe intègre des corps atypiques à ses créations, que ce soit en jumelant différentes générations de danseurs ou encore en impliquant des gens qui ne sont pas issus du milieu de la danse. Deux des interprètes de Symphonie 5.1 sont des adolescents issus de l’École supérieure de ballet de Montréal. Maya Robitaille et Samaël Maurice font d’ailleurs preuve d’une technique irréprochable malgré leur jeune âge. Les danseurs d’expérience Marie-Ève Lafontaine et Georges-Nicolas Tremblay complètent la distribution.

Isabelle van Grimde a aussi fait appel au designer d’interaction Jérôme Delapierre pour générer de l’imagerie en temps réel grâce à une caméra infrarouge. La précision des mouvements est donc essentielle pour que la magie des technologies puisse faire son effet. Il faut que les danseurs restent en parfait contrôle de leur corps. Métamorphosée en surface de projection, la peau des interprètes devient le lieu d’apparitions et de disparitions qui effacent la forme humanoïde de leurs corps au profit de formes géométriques et futuristes. Les architectures géométriques lumineuses qui se créent sous les yeux du public prolongent les mouvements des danseurs ou encore les fragmentent. S’ajoutent aussi des projections holographiques qui dédoublent les corps, les superposent ou les fusionnent. La chorégraphe met en place un dialogue entre les corps réels et les corps virtuels lors duquel les danseurs apprivoisent un avatar qui leur est parfois étranger. Par un jeu d’échelles, Isabelle van Grimde fait ressortir l’immensité des corps projetés sur des panneaux verticaux et sur le plancher de la scène par rapport à ceux des danseurs recroquevillés sur le sol.

Symphonie 5.1 met en relief le potentiel esthétique des technologies lorsqu’elles sont utilisées comme de véritables partenaires de travail. L’œuvre hybride qui se construit sur scène est complètement fascinante.

29-01-2016