Mon(Theatre).qc.ca, votre site de théâtre
Du 12 décembre 2012 au 27 mars 2013
Le Grand Cahier
Adaptation scénographique du roman de 1986 d'Agota Kristof et mise en scène par Catherine Vidal
Avec Olivier Morin et Renaud Lacelle-Bourdon

Guerre. Famine dans la grande ville. Plus rien pour nourrir les petits. Puis le danger omniprésent. Alors, voilà, une mère envoie ses jumeaux, de jeunes garçons, chez leur grand-mère, une femme immonde et irascible. Fermette. Campagne. Village de demeurés dégénérés, agressifs, violents, curé libidineux, marchands véreux, voisine zoophile, officier étranger (hébergé) urophile, tout cela avec avec en plus le froid, l'isolement, le manque d'amour ordinaire et la mort qui rôde. Crottés, vêtements en loques, certes, mais plutôt que de se laisser aller, ils décident de s'infliger un entraînement de désensibilisation systématique envers toute l'abjection environnante. Puis ils se font la classe et se créent des travaux de composition sur leur vie : si jugé assez bon, le récit est alors copié dans le Grand Cahier...


Section vidéo
deux vidéos disponibles

    

Décor, accessoires et costumes : Amélie Trépanier
Éclairages : Félix Bernier Guimond
Fond sonore des Enigma Variations d’Edward Elgar

12 décembre 2012, 20h - Auditorium Le Prévost
14 décembre 2012, 20h - Théâtre Outremont
17 janvier 2013, 20h - Maison de la culture du Plateau Mont-Royal, 465, avenue du Mont-Royal Est, 514-872-2266
30 janvier 2013, 20h - Maison de la culture Côte-des-Neiges, 5290, chemin de la Côte-des-Neiges, (514) 868-5160
15 février 2013, 20h - Théâtre Desjardins, 1111, rue Lapierre, LaSalle, 514-367-6373
16 février 2013, 20h - Maison de la culture Pointe-aux-Trembles, 14001, rue Notre-Dame Est, 514-872-2240
21 février 2013, 20h - Maison de la culture Frontenac, 2550, rue Ontario Est, 514 872-7882
26 février 2013, 20h - Maison de la culture Ahuntsic-Cartierville, 10300, rue Lajeunesse, (514) 872-8749
27 mars 2013, 20h - Collège de Maisonneuve, salle Sylvain-Lelièvre, 3800, rue Sherbrooke Est, Local B-2200b, 514.254.7131 (numéro du Collège)

Une production Dream Team


Auditorium le Prévost
7355, avenue Christophe-Colomb
514 872-6131


Théâtre Outremont
1248, avenue Bernard Ouest
Billetterie : 514-495-9944


Maison de la culture Plateau-Mont-Royal
465, avenue du Mont-Royal Est
514-872-2266


Théâtre Desjardins
(Cégep André-Laurendeau)
1111, rue Lapierre, porte #4 (coin boul. De La Vérendrye)
LaSalle
Billetterie : 514-367-6373


Maison de la culture Pointe-aux-Trembles
14001, rue Notre-Dame Est
514-872-2240


Maison de la culture Frontenac
2550, rue Ontario Est
514 872-7882

Dates antérieures (entre autres)

Du 13 au 31 janvier 2009, salle intime du Théâtre Prospero
Du 23 août au 18 septemrbe 2010 et
Du 12 au 21 janvier 2012 - Quat'Sous

 
______________________________________
 Critique
Critique

par Aurélie Olivier

Paru en 1986, Le grand cahier, roman de l’auteure hongroise Agota Kristof, est pour le moins controversé. Encensé par certains, honni par d’autres, il ne laisse personne indifférent. Racontant comment deux frères jumeaux, malmenés par leurs semblables dans un pays en guerre, parviennent à s’endurcir pour résister à l’horreur, l’auteure dépeint avec brio l’humanité dans ce qu’elle peut avoir de plus terrible.

Ce n’est certes pas la première fois que le roman est adapté au théâtre, mais la version que propose la comédienne et metteure en scène Catherine Vidal, est particulièrement réussie. Dans le rôle des jumeaux, Renaud Lacelle-Bourdon et Olivier Morin sont remarquables. Abandonnés par leur mère qui ne parvient plus à les nourrir, ils apprennent à vivre sans amour, dans la crasse et la misère, aux côtés d’une grand-mère brutale. Chaque jour, ils notent dans un grand cahier les exercices qu’ils s’imposent pour endurcir leur corps et leur âme, pour survivre, somme toute, à la cruauté qui les cerne. Le ton mécanique, presque désincarné, qu’ils adoptent, leur démarche de petits soldats, montrent que l’émotion et la subjectivité ne font plus partie d’eux. On serait tenté de dire qu’ils sont déshumanisés, mais ceux qui les entourent ne le sont-ils pas encore plus?

À l’aide de simples artifices (une pomme de terre plantée sur un barreau de chaise, un masque en carton, une mimique), les deux comédiens évoquent aussi toute une série de personnages secondaires qui entrent en relation avec les deux enfants : Grand-mère, Bec-de-lièvre, l’Officier étranger, le curé, la servante de la cure, etc. Un exercice difficile qu’ils accomplissent avec virtuosité.

Les thèmes abordés dans le spectacle sont particulièrement lourds : maltraitance, meurtre, pédophilie, ondinisme, zoophilie… Chaque seconde on sombre un peu plus dans l’horreur. Heureusement, Catherine Vidal a choisi d’évoquer plutôt que de montrer. De plus, l’humour et l’inventivité de sa mise en scène nous permettent de garder une distance salvatrice et de quitter la salle sans avoir totalement perdu foi en l’être humain. Un spectacle à voir, pour public averti.

17-01-2009