Mon(Theatre).qc.ca, votre site de théâtre
31 août 2012, 19h
Déplace / Displace
Multidisciplinaire
Avec
Caroline Gravel
Mei Maza
Patricia Rivas

Leurs invités...
Zoe Bacchus
Kelly Keenan
... et plusieurs à découvrir

DÉPLACE - DISPLACE invite les ADULTES à l'Arrêt de Bus (le restaurant, pas celui qu'on prend le matin) pour son beau pestacle.

Des PERFORMANCES chaudes qui vous feront boire à votre soif. Pour les gourmands de tout acabit, notez que le souper-spaghetti sera remplacé par le MENU varié de l'Arrêt.

DÉPLACE - DISPLACE est une grande soirée de MUSIQUES de tous styles, ART performance, DANSE multigenres et VIDÉOS colorées !

ACCESSOIRES et COSTUMES figurent aussi au programme.

Des articles seront en vente à prix modique pour notre TOMBOLA officielle. Des PRIX de présence feront d'heureux chanceux !

Préparez vos CORDES VOCALES pour sortir votre plus belle voix au répertoire de notre KARAOKÉ.

Entrée: 8$

 


Arrêt de Bus Café-bistro
4731 rue Sainte-Catherine Est
Événement Facebook
Informations: grm.prod@gmail.com
 
______________________________________
 Critique
Critique

par Pascale St-Onge

Telle une grande fête où divers performeurs se rencontrent avec un public déjà conquis, Déplace / Displace peut se définir comme un assemblage de divers numéros en tous genres et touchant à différentes disciplines. Si certains numéros, tel Lone de Kelly Keenan, relèvent d'une démarche plus mûre, d'autres sont plus spontanés et semblent à la limite de l'improvisation, telle la performance de Jean-Sébastien Lourdais.

C'était au café-bistro d'Hochelaga-Maissonneuve Arrêt de Bus que se tenait ce rendez-vous des amateurs de l'interdisciplinarité orchestré par Caroline Gravel, Patricia Rivas et Mei Maza. Les trois femmes reçoivent à leur fête éclectique des invités qui viennent assurer la diversité de la soirée dans ce lieu qui accueille de plus en plus d'événements artistiques sous forme de résidences et autres.

Sans credo précis pour unir ces performances, c'est presque de façon anarchique que ce carnaval joyeux se déploie devant nos yeux. Comme de raison, les différents numéros ne s'égalent pas tous à plusieurs égards. Cette première mouture de Déplace / Displace surprend et déstabilise par cette familiarité que les artistes partagent avec leur public. Cette familiarité transparaît autant au niveau de l'animation de la soirée que de l'étude faite sur la relation entre le performeur et le spectateur dans plusieurs numéros.

Caroline Gravel nous accueille avec une performance à l'image du reste de la soirée : dans la vitrine du café, elle nous confronte avec ses poses provocantes, mais déconcerte avec ce masque au visage âgé. Un premier contact fragile se fait avec le public, la performeuse étant prête à tout pour attirer l'attention derrière les barreaux qui la confinent derrière la vitrine du café, et non dans la salle avec le public qui fait son entrée.

Il faut reconnaître que le lieu choisi n'était pas l'idéal pour toutes les performances. La projection de courts films muets de Miguel Medina, par exemple, n'était pas mise en valeur par le lieu choisi et l'ambiance générale de la représentation. Ou encore, la démarche de Mei Maza sur la relation du toucher intime et du son qui demandait une écoute fine et presque impossible en cette soirée trop bruyante.

Aussi, Kelly Keenan aborde l'intimité de sa rencontre avec chaque mitaine abandonnée qu'elle a photographiée depuis presque deux ans d'une façon compulsive, mais attachante.  D'autre part, Zoe Bacchus et Patricia Rivas effectuent une lente traversée du café dans la peau de personnages fantaisistes lors d’une performance où l'approche des performeurs vers leur public rappelle sensiblement la démarche de la Fura dels Baus dans leurs premiers spectacles (Accions, notamment).

C'est donc sous le signe de la rencontre étrange entre plusieurs démarches artistiques et personnelles et le public que se déroule cette soirée. Ce dernier peut entrer en contact avec l'intimité d'artistes sous différentes formes, ou encore avec leur spontanéité et des obsessions de leurs démarches personnelles, sans pour autant assister à un résultat final d'une oeuvre performative. Ce grand bazar de performances aux allures de fête sera possiblement repris dans un nouveau lieu. À suivre.

03-09-2012