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Du 26 juin au 9 septembre 2012 (voir horaire complet plus bas)

Peter Pan

Texte James Matthew Barrie
Adaptation libre et mise en scène Félix Beaulieu-Duchesneau
Avec Louis-Philippe Berthiaume, Jérémie Francoeur, Léane Labrèche-Dor, Gabrielle Lessard et Maxime Mailloux

Le Théâtre la Roulotte a 60 ans! Pour la célébrer nous jouerons à Peter Pan!  Si vous croyez aux fées, venez voler avec lui! Dans cette adaptation libre, la famille des Darling est en deuil d'un enfant et se battra pour retrouver la paix et la résilience... Peter Pan les mènera jusqu'au Pays Perdu pour les aider à vaincre la tristesse des sirènes, la colère des pirates et la peur du crocodile de la mort. Ce spectacle se veut un mélange festif de clown, de théâtre d'objets et de musiques éclatées afin d'honorer l'esprit ludique et sauvage du Peter Pan qui vit en chacun de nous.  

 

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 Critique

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par David Lefebvre

Est-ce que vous croyez aux fées?

On célèbre déjà le 60e anniversaire de La Roulotte, cette compagnie de théâtre itinérante qui ratisse les parcs de la métropole année après année, revisitant contes et autres textes classiques et faisant découvrir au public des quartiers de Montréal des acteurs et actrices fraichement sortis du Conservatoire ou de l’ENT, aux talents prometteurs.

Cette année, le metteur en scène Félix Beaulieu-Duchesneau remanie la magnifique fable de Peter Pan, cet enfant qui ne voulait pas vieillir, petit chef d’un monde imaginaire où les enfants perdus ont tous les droits. La relecture du texte de l’Écossais J.M. Barrie est d’une fabuleuse intelligence ; si la découverte de la sexualité et les sentiments maternels que ressent Peter Pan envers Wendy sont mis de côté, Beaulieu-Duchesneau se concentre ainsi sur les thèmes forts du récit : la maturité, le refus de grandir, l’emprise du temps et le deuil. Car c’est le deuil d’un enfant et d’un frère dont il est question dans cette adaptation, celui de John, le frère de Wendy et de Michael, décédé tragiquement en croyant qu’il pouvait voler. Depuis sa disparition, le père interdit tout jeu ou histoire et brime ainsi la jeunesse de ses deux enfants qui trouvent secrètement leur compte dans l’histoire de Peter Pan. John, dans la peau de ce petit prince, fait son apparition ; Wendy et Michael partent avec lui au pays imaginaire, où les jouets deviennent les enfants perdus, et une clochette, la fée du même nom. Pour bien démarquer les deux mondes, les personnages transforment leur pensée magique en nez de clown – rouge pour les enfants, noir pour les pirates – symbole parfait s’il en est un de la naïveté juvénile. Renouant avec une tradition bien ancrée au cœur des nombreuses adaptations théâtrales de Peter Pan depuis sa création, le comédien jouant le rôle du père endosse aussi les habits du terrifiant Capitaine Crochet. Félix Beaulieu-Duchesneau explore davantage cette dualité avec folie et perspicacité, jetant un éclairage différent, mais pourtant évident, sur ce personnage légendaire, dont la seule peur réside en la présence de l’immense crocodile Tic Tac, une illusion représentant le temps qui le dévore.

Si l’ensemble de l’œuvre appelle l’imaginaire des enfants, grâce notamment aux comédiens qui se mêlent à la foule, à leur énergie et au décor simple, mais toujours efficace, la finale s’adresse davantage aux plus vieux. Les personnages reprennent leur forme initiale, quittant nez rouges ou noirs et habits divers, pour enfin accepter la disparition de John et faire entrer le bonheur et l’amour dans la maison.

Lors de son passage au parc Jarry en début de tournée, le spectacle souffrait légèrement de quelques longueurs, accumulant plus de 60 minutes de représentation. En resserrant le rythme et en retirant un des nombreux combats entre la bande de Pan et les pirates, par exemple, la pièce pourrait largement en bénéficier.

Ceci dit, volez, sinon courrez dans un parc près de chez vous cet été pour assister à ce Peter Pan enchanteur
et plus noir qu’il n’y parait, qui saura ravir petits et grands. Et vous croirez de nouveau aux fées.

07-07-2012