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Du 13 au 17 septembre 2011, 20h, 18 septembre 2011, 16h
Chemin de la Belle-Étoile précédé de Le Baiser

Le baiserLe Baiser

Mise en scène : Marie-Ève Perron / Auteur et interprète : Valérie Puech

Au départ, il y a un baiser. Puisqu'il faut un baiser pour exister, un baiser pour survivre et un baiser pour continuer. Puisque nous sommes tous issus d'un baiser ; puisque notre destin est lié, d'une manière ou d'une autre, au baiser dont nous sommes issus ou dont nous pensons être issus, aux baisers que nous avons ou que nous n'avons pas reçu. Puisque pour que l'histoire commence, que notre histoire commence, il faut un baiser ou, au moins, l'histoire d'un baiser...

Valérie Puech, comédienne française, a effectué une partie de sa formation au Québec. Elle a entre autres travaillé auprès de Wajdi Mouawad pour sa création Forêt. En France, elle collabore régulièrement avec Yannick Jaulin.

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Belle étoileChemin de la Belle Étoile

Texte : Yannick Jaulin et Sébastien Bertrand / Mise en scène : Valérie Puech / Musique, chant, danse et récit : Sébastien Bertrand

Mars 2008, avec Yannick Jaulin, Sébastien Bertrand revient au Liban pour la première fois depuis son adoption, il y a 35 ans. Ensemble, ils poussent les portes de l'orphelinat d'où Sébastien a été adopté, à neuf mois, par une famille de Vendée. Un an plus tard le spectacle Chemin de la belle étoile est créé. Sébastien Bertrand explore en musique sa trajectoire de vie, de Beyrouth à Saint Jean de Monts. Il raconte, sur un texte de Yannick Jaulin, la nécessité de dire les retrouvailles, le bonheur d'être de là-bas et de là! De le dire avec des mots, avec l'accordéon, avec la danse, en explorant — presque en interaction avec le public — l'art du conte. Son conte. On en ressort debout grâce à l'amour.

Sébastien Bertrand est un musicien français, accordéoniste diatonique qui crée depuis plus de dix ans des œuvres contemporaines à partir de musiques traditionnelles.


Section vidéo
une vidéo et deux images disponibles

   Le Baiser  Chemin de la belle étoile

Billets : $22,79


Théâtre Outremont
1248, avenue Bernard Ouest
Billetterie : 514-495-9944 - site Accès culture

 
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 Critique
Critique
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par Daphné Bathalon

Les cousins français sont en visite au Théâtre Outremont ces jours-ci, avec le soutien du Service de Coopération et d’Action culturelle du Consulat Général de France au Québec (ouf!). Jusqu’au 18 septembre, Le baiser et Chemin de la Belle Étoile nous racontent deux histoires pleines d’émotions, celles d’un homme et d’une femme aussi sympathiques qu’attachants. Ces textes traitent du souvenir, de l’enfance, des origines. Les personnages se cherchent des racines, ils veulent savoir d’où ils viennent précisément, pour savoir qui ils sont aujourd’hui et quelle direction prendre pour l’avenir.

Il y a des baisers qui éveillent et d’autres qui endorment, dans ceux-là, on s’oublie. C’est Pluie, cette jeune femme sur scène, qui nous en fait la confidence dans Le baiser. Pluie, oui, c’est son nom, et elle attend l’appel qui ne vient pas ; son portable reste désespérément muet. Alors elle nous parle du bisou, du bécot, du kiss et de la lamproie, ce poisson qui nous aurait légué la voracité du baiser. Pluie, c’est aussi la température qu’il faisait le jour où ses parents ont échangé leur premier baiser, celui qui a mené à sa naissance à elle. Au début de tout, il y a toujours un baiser, nous dit-elle, « puisqu’il faut un baiser pour exister, un baiser pour survivre et un baiser pour continuer ». À travers des anecdotes sur ses parents et grands-parents, des images, des extraits de roman, des explications scientifiques, à travers ses souvenirs et ses pensées, Pluie papillonne gaiement, mettant le public dans sa poche arrière, heureux de faire sa connaissance et d’attendre avec elle que sonne le portable. Le récit très inspiré de son premier baiser frappe dans le mille, les spectateurs s’y reconnaissent, approuvent en riant, chuchotent avec amusement à l’oreille du voisin. En la compagnie de Pluie (une très sensible interprétation de Valérie Puech), le public effectue une agréable balade, émaillée de moments touchants. Une heure qui s’écoule harmonieusement.

Si Le baiser fait résolument appel à l’humour, Chemin de la Belle Étoile choisit plutôt la voie de l’émotion. Les racines de Sébastien Bertrand plongent dans la terre de Beyrouth, là où il a vécu les premiers mois de sa vie dans un orphelinat. En retournant à cet endroit, il souhaite « remonter le fil cassé de [ses] origines ». Son récit – autobiographique et tout en musique – est marqué par la respiration de l’accordéon, instrument que manie avec habileté et talent le comédien. Celui-ci nous confie ses sentiments par rapport à son adoption, à son enracinement dans une nouvelle terre (bien plus qu’au déracinement du Liban où il ne se sent pas d’attaches). Ses parents biologiques y sont rangés dans un dossier, dans un tiroir de l’orphelinat. La musique parle plus que l’homme dans cette charmante histoire, elle nous transporte en Vendée, dans les souvenirs de Sébastien, ce « gars pas d’chez nous » aux cheveux noirs et frisés, à la peau mate. Beaucoup moins bavarde que la première, cette pièce s’étire un peu en longueur dans la deuxième moitié lorsque le comédien parle de son rapport à l’instrument, mais la musique, tant les notes de l’accordéon que les chansons folkloriques, colore le monologue de bien belle façon.

Comme dans les plus classiques des contes, ces deux histoires connaissent une fin heureuse, et les spectateurs repartent avec un petit sourire aux lèvres.

17-09-2011