Du 3 au 14 février 2009, 20h
20 et 21 février à Arts Station, 1087 Boul. Laurier (rte 116) Mont Saint-Hilaire
514 721-4880
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Cendres de cailloux

Texte de Daniel Danis
Mise en scène de Luc St-Denis
Avec Brigitte Hébert, Elisabeth Locas, Steve Pilarezik et Mario Thibeault

Il y a Clermont, témoin brisé du meurtre de sa femme. Pascale, sa fille, au sourire en forme de brise réconfortante. Shirley, tatouée d’insolence et grande à en épouser les éléments mêmes de la nature. Coco, enfant-animal, interdit d’espérance, adulte condamné à se rendre digne de l’inconcevable.

Cendres de cailloux ne saurait être l’histoire de l’un ou l’autre de ces personnages ; Cendres de cailloux c’est le récit de la croisée de ces destinées. C’est la tragédie, sans intervention divine, d’êtres qui de leur unique état d’humain tireront les forces nécessaires afin de tenter, ne serait-ce qu’un instant, de toucher à une sorte d’apaisement.

En page titre, l’auteur précise qu’au début de la pièce, le drame a déjà eu lieu. De ce fait, les acteurs et les actrices seront appelés à travailler dans la distorsion des mémoires de ces personnages, dans la représentation factuelle du passé par l’esprit et dans l’irrationnelle souvenance du corps.

Créée à Montréal en 1993, à Espace Go, Cendres de cailloux a depuis été traduite en plusieurs langues (anglais, allemand, espagnol, écossais…) et présentée dans plusieurs coins du globe, récoltant de nombreux prix prestigieux dont le Prix du meilleur texte original à la Soirée des Masques (1994), le premier Prix du Concours International de Manuscrits du Festival de Maubeuge et celui de Radio France Internationale.

Scénographie : Geneviève Lizotte et Elen Ewing 
Création sonore : Caroline Lavoie 
Lumière : André Desaulniers
Régie et assistance à la mise en scène : Lyne Thériault

Carte Prem1ère
Régulier : 22$
Abonnés : 11$
Dates Prem1ères : 3 au 7 février 2009

Une production de La Société des Anges

Espace Geordie

4001 Berri
514 721-4880 

par Sara Fauteux

Cendres de caillouxCouronnée par plusieurs prix lors de sa création en 1993, Cendres de Cailloux est la deuxième pièce de Daniel Danis. Pourtant, ce texte magnifique a peu fréquenté les scènes montréalaises. On salue donc avec joie l’initiative de La Société des Anges de nous la présenter cet hiver à l’Espace Geordie. Et c’est avec plaisir qu’on assiste à cette production, dont la mise en scène éclairée et l’interprétation talentueuse rendent justice à la beauté du texte. 

Au début de l’histoire, le drame a déjà eu lieu. Au début de l’histoire, quatre personnages sont déjà marqués par une tragédie, déjà blessés, au bout de leur peine. Il n’y a plus d’innocence, plus d’insouciance. Le drame a déjà eu lieu et il pèse de tout son poids sur la pièce depuis la première réplique. Il nous est livré par des personnages conteurs, qui, sans briser l’illusion du quatrième mur, s’adressent au public et interagissent entre eux seulement par leurs récits entremêlés.

Ces personnages sont à la fois les conteurs de leur histoire commune et les témoins les uns des autres. Tout au long de la pièce, ils sont sur scène ensemble, mais isolés dans leur récit. Lorsqu’ils prennent la parole, une lumière se braque sur eux, entre les monologues, ils sont dans le noir. La mise en scène de Luc St-Denis crée un espace intimiste où la charge émotionnelle du texte trouve sa place. Comme accessoire, les acteurs ne disposent que d’une chaise dont ils se servent assez habilement pour animer leur discours.

Le texte poétique de Danis brille donc dans cette production épurée où ses mots puissants prennent tout leur sens. Le jeu des acteurs, Brigitte Hébert, Élisabeth Locas, Steve Pilarezik et Mario Thibeault est également excellent. De leur interprétation se dégagent une maîtrise et une compréhension des enjeux profonds de la pièce qui leur permet de soutenir l’intensité de ce texte imposant et du même coup, l’attention du public.

On peut malheureusement regretter plusieurs maladresses au niveau des éclairages. Espérons que l’équipe technique a revu le tout depuis la première, car ces multiples erreurs, ces projecteurs qui s’allument et s’éteignent pour se rediriger sur le personnage, brisent la magie et cela finit par agacer franchement le spectateur. Outre ces faux pas techniques, cette production de la Société des Anges permettra certainement à plusieurs de découvrir l’œuvre de cet auteur important de notre culture et de pouvoir en apprécier pleinement la richesse.
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Crédit photo : Benoît Guérin

08-02-2009
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