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Du 11 au 29 septembre 2007


Rhapsodie-Béton

Texte de Georges Michel
Mise en scène de Michel-Maxime Legault
Avec Stéphan Allard, Sébastien Dodge, Marie-Claude Giroux, Christelle Juteau, Marie-Ève Trudel

Un dîner entre amis dans un grand immeuble de banlieue tourne peu à peu au vinaigre quand la conversation dérape devenant agressive et grossière.  Pendant ce temps, à l'extérieur, la violence menace puis force le barrage dérisoire des murs en béton.  Victimes de ces barbaries, nous sommes au même moment ses auteurs.  Et tout en dénonçant celle de l’extérieure nous nous exécutons et devenons nos propres bourreaux à l’intérieur.  Poignante réalité, voici le portrait de société que dresse Rhapsodie-Béton.

Dans une mise en scène de Michel-maxime Legault, Rhapsodie-Béton surprend par la froideur de son atmosphère guindée, par ses nombreux silences tous plus troublants les uns que les autres.  Malgré la lourdeur du propos, le spectateur ne saura resté indifférent à l’humour noir qui ressort de cette superficialité dans laquelle nous plonge la mise en scène de Legault qui nous propose une vision caricaturée des personnages à la fois, arrogants, névrosés, frôlant parfois même l’hystérie.

Théâtre de la Marée Haute
Fondé en 2006, voilà que le Théâtre de la Marée Haute, avec son désir de montrer les faiblesses de l’Homme, revient secouer nos certitudes avec Rhapsodie-Béton de Georges Michel.  C’est avec Kvetch que la troupe a fait ses balbutiements nous prouvant hors de tout doute le talent de ses artisans et surtout sa volonté de donner le meilleur d’elle-même.  Michel-Maxime Legault, co-fondateur de la troupe et metteur en scène détient plusieurs participations à des productions théâtrales, une tournée en Chine avec un spectacle pour enfants, deux mises en scène au Collège de Valleyfield dont: Le Langue-à-Langue des chiens de roche de Daniel Danis, ainsi que la mise en scène de Macbeth de Michel Garneau présentée au printemps dernier à Grenade en Espagne. 

Scénographie Geneviève Lizotte et Elen Ewing
Costumes Elen Ewing
Direction technique Simon Gobeil, Sébastien Pednault
Photographie Théâtre de la Marée Haute

Création du Théâtre de la Marée Haute

PÉRIODE PREMIÈRES
11 au 15 septembre
régulier 20 $
carte premières 10 $

Espace Geordie
4001, rue Berri
Billetterie : 514 523 3788

 

 

par Aurélie Olivier

Après avoir monté Kvetch, de Berkoff, une pièce sur l’angoisse, le Théâtre de la Marée Haute nous parle de l’un des autres maux de notre époque, la violence, en portant sur les planches Rhapsodie Béton, de George Michel, dans une mise en scène de Michel-Maxime Legault.

Violence physique, verbale, psychologique, auditive, architecturale même, c’est à la violence sous toutes ses formes que sont soumis les invités de Pierre (Sébastien Dodge) et Charlotte (Marie-Ève Trudel), locataires d’une habitation à loyer modéré plutôt mal famée, où l’agressivité tient lieu de loi. C’est à un souper sur fond de hurlements – ceux des sirènes, des sonos, des victimes d’agressions – que Jacques (Stéphan Allard), Françoise (Christelle Juteau) et Catherine (Marie-Claude Giroux) ont été conviés. Est-ce cet environnement difficile qui rend tout le monde hystérique? Probablement en partie.

Entre les sourires hypocrites, les silences lourds de sous-entendus et les petites remarques perfides, l’ambiance est électrique. Tout cela ne peut que dégénérer. La scène finale est un régal, avec des réparties particulièrement cinglantes. Les comédiens s’en donnent à cœur joie et le public meurt de rire.

En maîtresse de maison à l’accent ultra snob qui fait hurler sa musique classique en réponse à la techno de ses voisins, Marie-Ève Trudel est cocasse. Caricaturale? Bien sûr, mais cela fonctionne à merveille, puisque pas un instant elle ne perd ses intonations châtiées. Dans le rôle de l’invité blasé, époustouflé par sa propre intelligence, Stéphan Allard est lui aussi excellent. D’une manière générale, l’ensemble des comédiens remplissent leur rôle avec brio et font preuve d’une énergie communicative. Saluons particulièrement la prestation de Christelle Trudeau, tout juste diplômée de l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe. Une jeune femme prometteuse.

Rhapsodie Béton est un moment de franche rigolade; on aurait tort de s’en priver.

15-09-2007