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Du 24 octobre au 3 novembre 2007
mardi au vendredi à 20h, samedi à 15h et à 20h

Éva, Gloria, Anna, Léa

Texte de Jean-Marie Piemme
Mise en scène de Luce Pelletier
Avec Sylvestre Caron, Philomène Lévesque-Rainville, Joseph Martin, Aurélie Morgane, Christine Poirier, Marie-Des-Neiges Poliquin, Anne-Sophie Quemener, Audrey Rancourt-Lessard, Francis Richard, Marie-Ève Trudel

Eva travaille dans un magasin de chaussures. Gloria est serveuse dans un bar. Anna voit ses idéaux s’effriter. Léa se souvient : elle était là lors du braquage de la banque. Autour d’elles, des loulous, une dingue, des patrons chiants, des politiciens corrompus… Un univers peuplé de marginaux où tous cherchent un peu d’air.

La compagnie Les Coudées Franches refuse la passivité et veut, avec Eva, Gloria, Anna, Léa, redonner au corps vivant la place qui lui revient en lui accordant un endroit pour se libérer du marasme et de l’immobilité, pour faire exploser ses désirs, ses pulsions.

Conception : Julien Blais-Savoie
Photographie : Sara Dignard
Graphisme Marie-Ève Trudel

Une création du Théâtre Les Coudées franches

PÉRIODE PREMIÈRES
24 au 27 octobre
régulier 20 $
carte premières 10 $

Théâtre Ste-Catherine
264, rue Ste-Catherine E.,
Billetterie : (514) 284-3939

billetterie_lescoudeesfranches@hotmail.com

 

par Aurélie Olivier

Qu’on se le dise : c’est d’individus un peu – voire franchement – paumés que parle Éva, Gloria, Anna, Léa, montage de textes de Jean-Marie Piemme présenté par les finissants du Cégep de Saint-Hyacinthe.

Il y a d’abord Éva (Christine Poirier), vendeuse dans un magasin de chaussures, qui fait la rencontre de deux voyous (Sylvestre Caron, Joseph Martin) avec lesquels elle entreprend une virée nocturne faite de vitrines cassées, d’alcool, de danse, de sexe, mais aussi d’un moment de compassion pour une sans-abri dialoguant avec Dieu (Marie-Des-Neiges Poliquin).

Il y a ensuite Gloria (Marie-Ève Trudel), serveuse de son état, dont l’univers est peuplé de gens pas comme les autres : une femme habillée en homme qui chante du Sinatra, un jeune homme de vingt ans poète à ses heures, une « dingue » qui vient faire la manche, et un patron irascible se prenant pour un justicier.

Il y a aussi Anna (Anne-Sophie Quemener), qui n’en peut plus de vivre dans la misère avec Germain (Francis Richard) et décide d’y mettre un terme, croisant sur sa route un homme politique d’extrême-droite, et une idéaliste menacée de mort, Claudia (Philomène Lévesque-Rainville).

Il y a enfin Léa (Audrey Rancourt-Lessart), qui relate le braquage dont elle a été témoin à la banque, avec ses meurtres arbitraires.

 

Les trois premiers de ces textes avaient été réunis par l’auteur, mais c’est la metteure en scène Luce Pelletier qui a choisi de leur adjoindre le dernier, sur Léa. Un choix étonnant dans la mesure où ce texte rompt clairement avec l’unité de ton des trois autres et donne au spectacle une longueur superflue. Mais s’agissant d’un spectacle de finissants, on peut comprendre qu’elle se soit trouvée dans la nécessité de donner à tous un rôle suffisant. Outre cette décision, plusieurs choix de mise en scène sont surprenants : positionnant souvent les comédiens à terre ou sur les côtés, Luce Pelletier semble de pas avoir tenu compte de la configuration particulière du Théâtre Sainte-Catherine, étroit et tout en longueur et du fait que probablement les 2/3 des spectateurs ne verraient rien. De plus, il règne souvent sur cette petite scène un désordre assez désagréable. La direction d’acteur laisse, elle aussi, à désirer : plusieurs des jeunes comédiens adoptent une couleur monochrome, vociférant ou larmoyant sans nuance. On sent que la plupart sont capables de donner beaucoup d’émotion, mais on n’en ressent malheureusement que très peu dans ce spectacle particulier.

Le texte présente une certaine singularité, alternant entre narration, dialogues et monologues. Si ce procédé paraît de prime abord intéressant, les narrations (« Il dit que… », « Je lui réponds… », « Il se sent comme ceci… », etc.) finissent par alourdir terriblement l’ensemble qui est déjà fort verbeux. On se sent vite assommé par un blabla qui, malgré la gravité du thème – le mal-être omniprésent dans les sociétés occidentales – manque de portée. Il trouvera néanmoins peut-être un écho chez certains, en fonction de leurs affinités particulières avec tel ou tel personnage.

28-10-2007