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Tomates
Du 16 au 18 janvier 2019, 20h

Avec cette nouvelle création, on retrouve la réjouissante et anarchique signature de L’orchestre d’hommes-orchestres (L’ODHO) : écrans de toutes tailles, objets pêle-mêle, mécanismes divers, balles de ping-pong et, surplombant l’ensemble, un clavecin. Parmi ce bric-à- brac, sept révolutionnaires se sont retranchés du monde, emportant avec eux les textes du Comité invisible et un conte traditionnel acadien dont les trames s’entrecoupent, se traversent et se répondent, laissant émerger une réflexion politique riche et complexe, assaisonnée du petit grain de folie propre à L’ODHO. Tomates appelle joyeusement à la rébellion, par le fond comme par la forme.

Ce collectif de créateurs de Québec reconnu pour l’originalité de son travail rayonne à travers le monde. Récipiendaire de nombreux prix, L’ODHO crée l’événement à chacune de ses créations.


Idéation et création L’orchestre d’hommes-orchestres
avec la complicité des performeurs invités
Librement inspiré de À nos Amis du Comité Invisible et du conte Le sabre de lumière et de vertu de sagesse Avec des textes tirés de L’insurrection qui vient du Comité invisible, Tomates de Nathalie Quintane, L’Empire de l’or rouge : enquête mondiale sur la tomate d’industrie de Jean-Baptiste Malet, Comment sauver le commun du communisme ? d’Erik Bordeleau.
Distribution Bruno Bouchard, Lysiane Boulva, Gabrielle Bouthillier, Simon Drouin, Simon Elmaleh, Benoit Fortier et Danya Ortmann


Crédits supplémentaires et autres informations

Lumières et vidéo Philippe Lessard-Drolet
Musique L’orchestre d’hommes-orchestres, J.-S. Bach, D. Buxtehude, F. Couperin et G. De Machaut avec la complicité des performeurs invités
Scénographie L’orchestre d’hommes-orchestres
Son Frédéric Auger
Machines Pascal Robitaille
Photo Charles-Frédérick Ouellet

Durée 1h15

Tarifs
régulier 38$ / aîné 34$ / réduit 32$
Frais :
En ligne 3,75$ par billet
Au téléphone 2,75$ par billet
Pas de frais directement à la billetterie

Projet soutenu par le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts et des lettres du Québec, l’Entente de Développement Culturel MCC-Ville de Québec et Les Productions Recto Verso. Merci à Pierre Bouchard, Danielle Boutin, Marisol Drouin, Olaf Gundel, Vivian Labrie, Bernard Langevin, Zoé Laporte.
Présentation Usine C


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Critique

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Crédit photos : Charles-Frédérick Ouellet

Après avoir remporté un vif succès à Québec en 2018, l’Orchestre d’hommes-orchestres s’installent à l’Usine C pour présenter Tomates, un « opéra épique indiscipliné » basé sur le conte acadien Le Sabre de lumière et de vertu de sagesse et les textes anticapitalistes L’insurrection qui vient et À nos amis du Comité invisible.

Le désordre règne sur scène, alors que toute sorte d’objets jonchent le sol. Au clavecin, Lysiane Boulva accompagne l’histoire de musique baroque où se succèdent des airs de Bach et Monteverdi. Dès les premières minutes du spectacle, un des interprètes délimite l’espace de jeu grâce à une corde jaune qu’il accroche où il peut… à une chaise, au divan, au pied d’une lampe. C’est dans ce microcosme que sept révolutionnaires anarchistes réfléchissent à la société dans laquelle ils vivent à coups de métaphores, de performances, d’opérettes et de démonstrations didactiques.

C’est dans ce microcosme que sept révolutionnaires anarchistes réfléchissent à la société dans laquelle ils vivent à coups de métaphores, de performances, d’opérettes et de démonstrations didactiques.

L’originalité du spectacle tient aussi dans l’exécution du projet annoncé en introduction, soit de capturer des passages du premier acte par le biais d’une caméra vidéo pour les rediffuser au cours du deuxième acte. La seconde partie de la pièce poursuit donc l’histoire tout en recyclant des images filmées durant la première partie. Ce procédé, volontairement affiché par l’équipe de création, donne une facture artisanale et ludique au spectacle, sans faire écran aux réflexions tirées des textes théoriques. L’exploit technique que représente la captation d’images et son montage en direct permet de faire redécouvrir autrement au public des scènes qui se sont pourtant déroulées sous ses yeux. Malheureusement, le second récit qui naît de ce réassemblage n’a pas la force et l’ingéniosité du premier acte. L’exposition du dispositif technologique crée de grandes attentes quant à la finale, attentes qui ne sont pas réellement comblées à l’issue de la pièce.

Tomates sort le spectateur de sa zone de confort par l’éclectisme de ses références. À cet égard, la partie de go cruciale entre la Mort d’État et le prince Simon en est un bon exemple. Tour à tour les personnages s’engagent dans une joute verbale où se mélangent des énoncés sociopolitiques et des références à l’univers de Star Wars. En retrait, la comédienne Danya Ortmann s’improvise commentatrice de ce combat de l’esprit. Avec beaucoup d’humour, elle en offre au public une analyse exagérément investie et détaillée. Le même humour se dégage du décalage entre la solennité de l’interprétation des interprètes pendant les chansons, le caractère angoissant de certains masques et la portée politique des textes.

L’Orchestre d’hommes-orchestres poursuit avec Tomates la recherche esthétique qu’il a commencé avec ses spectacles précédents : appareillage technique élaboré, présence d’écrans et création d’un bric-à-brac d’objets hétéroclites. Et encore une fois, le plaisir de ce collectif d’artistes à géométrie variable est contagieux.

20-01-2019
Critique

critique publiée en avril 2018


Crédit photos : Charles-Frédérick Ouellet

Comme avant-dernière pièce de cette saison involontairement nomade, Le Périscope nous offre Tomates du collectif à géométrie variable L’Orchestre d’homme-orchestre, en collaboration avec Le Diamant. À l’instar de chacune de ses créations, LODHO propose une oeuvre dense, délicatement construite, profondément intelligente qui offre de multiples angles d’attaque au spectateur qui sait apprécier les ovnis artistiques.

On comprend facilement pourquoi le collectif a été choisi par Robert Lepage pour recevoir le Prix Protégé de la Ville de Toronto de la Fondation Glenn Gould en 2013: Lepage a déjà affirmé qu’il ne fallait jamais sous-estimer l’intelligence du spectateur. LODHO applique ce principe à la lettre, et nous entraine à sa suite dans des territoires où on ne penserait jamais se retrouver. Le collectif est exigeant pour ses spectateurs, mais la récompense de ces efforts est toujours réjouissante.

Sept personnes se retranchent du monde, dans un territoire délimité par une corde. Commence alors un tissage effréné qui entremêle le jeu de Go, des tomates, un clavecin, des objets jaunes, une caméra, un essai philosophique, l’épopée du Prince Simon qui part à la recherche du sabre de lumière et de vertu après une défaite contre la Mort d’état et… La Guerre des étoiles. Si on ne comprend pas trop comment le premier acte en viendra à capturer le deuxième comme on nous le mentionne au début de la performance, ce procédé est la clé de Tomates.

Le collectif a par ailleurs en commun avec Robert Lepage la volonté de faire cohabiter une multitude de disciplines: chez LODHO, cette volonté est la signature intrinsèque du groupe et une façon d’être qui lui est propre. Tomates se construit donc à coup d’opérettes, de musique, de performance, de collages vidéo et de projections, en direct et en différé.

Par sa singularité et son intelligence, Tomates est à voir ne serait-ce que pour briser les codes de la représentation théâtrale et dépoussiérer nos mécanismes de pensée. Lors de la première, on a soupçonné quelques accrocs techniques, mais les artistes ont poursuivi la représentation avec un tel aplomb qu’il n’en a presque rien paru et, il faut l’avouer, on pourrait même se demander si ces accrocs n’étaient pas intentionnels. Chose certaine, c’est le genre de spectacle qui, tout comme Dreamland du Théâtre de la Rude ingénierie, gagnera à être revu après quelques représentations – la performance aura gagné en fluidité, et le contenu est si riche qu’on pourra assister à Tomates quelques fois avant d’en avoir épuisé les possibilités.

22-04-2018
 

Usine C
1345, avenue Lalonde
Billetterie: 514-521-4493

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Dates antérieures (entre autres)

Du 21 au 29 avril 2018 - Théâtre Périscope (présenté à la Caserne Dalhousie)