Du 6 au 10 octobre 2009
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HippocampeHippocampe

Texte : Pascal Brullemans
Mise en scène : Eric Jean
Avec : Dominic Anctil, Muriel Dutil, Anne-Sylvie Gosselin, Dominique Quesnel, Isabelle Lamontagne, Gaétan Nadeau, Sacha Samar

Voici l’histoire d’un lieu, de sa mémoire; c’est également le récit de ceux qui y ont vécu. On y retrouve l’esprit d’une chambre à coucher qui tombe amoureux d’une femme et qui rêve de la posséder. Cet étrange amour nous transporte dans une superposition de réminiscences et de souvenirs soutenus par un univers baroque et surréaliste.

Il y a sept ans fut créée Hippocampe, une œuvre organique et originale qui suscita enthousiasme et intérêt de la part du public et de la critique; la pièce s’était vue décerner le Prix de la critique montréalaise. Repris ensuite au Théâtre Prospero lors de la saison itinérante du Quat’Sous, le spectacle est présenté à la demande générale pour une dernière fois sur les planches du nouveau théâtre avant de se déplacer à Ottawa.

Assistance à la mise en scène : Annie Beaudoin
Régie : Nicolas Jobin
Scénographie : Magalie Amyot
Costumes : Stéphanie Cloutier
Éclairages : Etienne Boucher
Musique : Jean-François Pednô
Maquillages et coiffures : Angelo Barsetti

Une coproduction du Théâtre de Quat’Sous

Quat'Sous
100, ave. des Pins Est
Billetterie : 514-845-7277

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Dates antérieures

2002, Quat'Sous
Du 28 août au 22 septembre 2007 (nouvelle version), au Théâtre Prospero

par David Lefebvre

Hippocampe : zone du cerveau jouant un rôle dans le comportement, dans la construction rapide de mémoires événementielles. Sans l'hippocampe, zone qui reste encore mal comprise des chercheurs, les informations que nous entreposons n'auraient aucun sens dans notre tête. C'est lorsque nous rêvons qu'il travaille, triant l'information, créant les souvenirs.

Hippocampe est le titre d'une pièce qui prenait l'affiche en 2002, au Quat'Sous. Écrite par Pascal Brullemans, mise en scène par Éric Jean, les créateurs et les concepteurs ont décidé, pour la première pièce hors murs du petit théâtre de la rue Roy, qui sera détruit et renaîtra bientôt de ses ruines, de revisiter ce spectacle singulier et ainsi pousser encore plus loin la réflexion et la profondeur du récit.

Nous avons tous, un jour ou l'autre, ressenti l'énergie d'un lieu, l'impression que la maison, la pièce, était vivante. C'est l'histoire, en fait, d'une chambre et de sa mémoire, de passions avortées, de bonheurs perdus. Celle de quelques individus, liés d’une manière ou d’une autre, qui y ont vécu et qui y habitent maintenant. Se superposent et se confrontent des moments, où l’espace-temps s’entremêle et se confond.

Hippocampe

Tout aussi surréaliste qu'étrange, l'esthétisme de Hippocampe est splendide, grâce aux décors de Magalie Amyot, qui permet des entrées et des sorties intrigantes (par les murs, les rideaux, les meubles, le dessous du lit) et des éclairages flamboyants (des tons de rouge, de vert) et réfléchis (les zones de lumière, les ombres, les panneaux translucides) d'Étienne Boucher. Expérience onirique et baroque, on se plonge doucement dans cet univers faux miroir, à la David Lynch. De l'an 1999 avec le nouveau venu qui loue ce demi sous-sol, jusqu'aux flashbacks de 1966 où un cabaret y prenait place et qui devait amener richesse aux propriétaires, les scènes se succèdent et les histoires se juxtaposent. La suggestion est omniprésente, dans la fumée qui sort de nulle part, les ombres, les jolies jambes féminines aux fenêtres qui ne touchent pas terre... Les personnages prennent même une grande respiration avant de plonger dans les souvenirs. La remarquable musique originale de Jean-François Pedno, parfois électro, colle parfaitement à l'ambiance du spectacle.

On se laisse rapidement transporter, avec fascination, dans cette expérience du rêve, dans ce songe éveillé. Les clins d'oeil sont multiples, de Cohen (le nom d'un personnage, Suzanne, et la chanson Dance Me to the End of Love) à Dali, ou encore par Blow-Up (un film d'Antonioni de... 1966). Le jeu des comédiens est un des facteurs de réussite de la pièce, se trouvant entre la réalité tangible et l’illusion, ou même flottant dans les fantasmes, chorégraphie exagérée et suggestive, d'une femme que la chambre voudrait posséder.

Hippocampe est une oeuvre envoûtante, éclatée, proposant plusieurs pistes de lecture, qui interpelle de multiples parties de nous, émotionnellement et intellectuellement parlant.

03-09-2007

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